La neurochirurgie est une spécialité chirurgicale dédiée au diagnostic et au traitement des pathologies du système nerveux.1 La neurochirurgie traite une variété de pathologies, qu’elles soient urgentes (traumatismes crâniens, hémorragies cérébrales) ou programmées (tumeurs cérébrales, pathologies dégénératives).

En 2010, la neurochirurgie représentait environ 200 000 à 300 000 séjours hospitaliers par an en France. Les séjours en neurochirurgie sont bien moins fréquents que dans d’autres disciplines chirurgicales comme l’orthopédie (1,6 million de séjours) ou la cardiologie (plus d’un million de séjours). Elle se distingue par la complexité des pathologies traitées et la technicité des interventions.2

Le rôle de l’infirmier(e) en neurochirurgie inclut la préparation physique et psychologique du patient avant l’intervention chirurgicale, la surveillance rapprochée en post-opératoire, et l’accompagnement vers la récupération fonctionnelle et l’autonomie. En neurochirurgie, les infirmier(e)s doivent également porter une attention particulière aux dimensions physiques, cognitives, comportementales et esthétiques, souvent impactées par la pathologie ou les gestes chirurgicaux. Ce rôle, à la fois technique et relationnel, exige de répondre de manière personnalisée aux divers besoins des patients.

Les étudiant(e)s en soins infirmiers apprendront à développer des compétences particulières pour prendre en charge ces patients, notamment en matière de communication empathique, de gestion de la douleur, de surveillance post-opératoire ciblée, et d’accompagnement du retour à l’autonomie. 

Vous pouvez découvrir l’ensemble de nos guides détaillés sur les différents lieux de stage infirmier ainsi que toutes les informations précieuses pour préparer au mieux votre parcours et vos apprentissages.

Infographie - guide du stage infirmier en neurochirurgie

Typologie du lieu de stage et particularités du service de neurochirurgie

Le stage en neurochirurgie appartient à la catégorie des soins de courte durée (SCD). Les interventions et prises en charge dans ce service nécessitent souvent une hospitalisation de quelques jours, la durée moyenne de séjour variant de 3 à 5 jours3, avec des prolongations possibles jusqu’à 3 semaines selon la complexité des cas.

Les patients sont admis soit dans le cadre d’un programme établi après consultation, soit en urgence, notamment à la suite d’un transfert depuis les urgences ou par transfert interhospitalier ou interservice, notamment à la suite d’un séjour en réanimation.3

La population prise en charge dans ce service va de 17 à 99 ans. Avec un âge moyen annuel des patients de 55 ans et demi ans en 2013.2

Une unité de neurochirurgie doit inclure au moins deux médecins spécialisés en neurochirurgie, des anesthésistes-réanimateurs, et, selon les besoins, d’autres spécialistes pour les soins non opératoires. Pour chaque intervention neurochirurgicale, au moins deux infirmier(e)s (dont des infirmier(e)s de bloc opératoire) sont requis(es). En radiochirurgie stéréotaxique, l’équipe inclut généralement un neurochirurgien, un neuroradiologue, un radiothérapeute, un radiophysicien, et, si nécessaire, un anesthésiste-réanimateur assisté d’un infirmier anesthésiste, d’un manipulateur en électroradiologie et d’un technicien en neurophysiologie.4

Bien qu’il n’existe pas de réglementation fixant un ratio infirmier-patient en neurochirurgie5, la pratique courante attribue à chaque infirmier(e) une charge de travail d’environ 10 à 12 patients en journée.6

Les horaires de travail en neurochirurgie varient d’un établissement à l’autre. Vous devrez vous adapter à un planning varié. Vous pourrez être amené(e) à travailler sur des plages horaires de 7 h 30 ou de 12 heures7, avec une organisation en horaires de jour et de nuit en fonction des établissements, en semaine ainsi que les week-ends et jours fériés.

La sortie des patients se fait principalement vers leur domicile après stabilisation. Pour les cas nécessitant une rééducation ou un suivi prolongé, un transfert en soins médicaux et de réadaptation est organisé.7

Lexique rencontré en neurochirurgie

Chaque service médical a son propre lexique, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité.8.9

  • AIT : accident ischémique transitoire
  • AVC : accident vasculaire cérébral
  • AVP : accident de la voie publique
  • CGTC : crise généralisée tonico-clonique
  • DNET : tumeur neuro-épithéliale dysembryoplasique
  • EEG : électroencéphalogramme
  • EMG : électromyogramme
  • ENMG : électroneuromyographie
  • HTIC : Hypertension intracrânienne
  • IRM : imagerie par résonance magnétique
  • LCR / LCS : liquide céphalo-rachidien/liquide cérébro-spinal
  • MAV : malformation artérioveineuse
  • PEA : potentiels évoqués auditifs
  • PEM : potentiels évoqués moteurs
  • PES : potentiels évoqués sensitifs
  • PEV : potentiels évoqués visuels
  • PIC : pression intracrânienne
  • PL : ponction lombaire
  • ROT : réflexe ostéotendineux
  • SEP : sclérose en plaques
  • SLA : sclérose latérale amyotrophique
  • SNA : système nerveux autonome
  • SNC : système nerveux central
  • SNP : système nerveux périphérique
  • TC : traumatisme crânien
  • UNV : unité neurovasculaire

Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent. 

Infographie - électroencéphalogramme (EEG)

Pathologies rencontrées et facteurs de risque en neurochirurgie

Les infirmier(e)s en neurochirurgie prennent en charge une variété de patients présentant diverses pathologies. 

Ces patients peuvent souffrir de : 3.7.10.11

Pathologies en neurochirurgie

Pathologies traumatiques

  • Traumatismes crâniens : commotions cérébrales, contusions, fractures du crâne, lésions cérébrales diffuses.
  • Traumatismes médullaires : fractures vertébrales, lésions de la moelle épinière, paralysie.

Pathologies vasculaires

  • Accidents vasculaires cérébraux (AVC) : AVC ischémiques ou hémorragiques
  • Anévrismes cérébraux : dilatation d’une artère cérébrale pouvant provoquer une hémorragie.
  • Malformations artério-veineuses : anomalies dans les vaisseaux sanguins du cerveau pouvant entraîner des saignements ou des AVC.
  • Hémorragies intracérébrales :
    • Hémorragie sous-arachnoïdienne (ou méningée)
    • Hématome sous-dural (aigu ou chronique).
    • Hématome extradural.
    • Hémorragie intraparenchymateuse.

Pathologies tumorales

  • Tumeurs cérébrales bénignes ou malignes : gliomes, méningiomes, neurinomes, adénomes hypophysaires, métastases cérébrales.
  • Tumeurs spinales : tumeurs bénignes ou malignes au niveau de la moelle épinière ou des racines nerveuses.

Pathologies infectieuses

  • Méningites et encéphalites : inflammations du cerveau ou des membranes qui le protègent, souvent d’origine infectieuse.
  • Abcès cérébraux : infections qui forment des masses purulentes dans le cerveau.
  • Infections post-chirurgicales : infections survenant après une intervention neurochirurgicale, telles que des infections du site opératoire ou des infections du système nerveux central.

Pathologies fonctionnelles et autres

  • Épilepsie : troubles de l’activité électrique du cerveau, parfois nécessitant une intervention chirurgicale (chirurgie de l’épilepsie).
  • Douleurs neuropathiques : douleurs chroniques dues à des lésions nerveuses ou des troubles du système nerveux central.
  • Syringomyélie (dilatation de la moelle).
  • Syndrome de la queue de cheval : compression des racines nerveuses lombaires pouvant entraîner une perte de fonction motrice et sensorielle.
  • Hydrocéphalie
  • Complications post-opératoires : infections, saignements, thromboses, troubles neurologiques secondaires.

Facteurs de risque en neurochirurgie

Les facteurs de risque courants de ces pathologies sont :

Facteurs de risques des pathologies vasculaires cérébrales

  • Hypertension artérielle 
  • Anomalies vasculaires congénitales
  • Troubles de la coagulation 
  • Tabagisme et alcoolisme
  • Hypercholestérolémie et diabète 

Facteurs de risques des tumeurs cérébrales et médullaires

  • Exposition à des radiations ionisantes 
  • Prédispositions génétiques 
  • Immunodépression

Facteurs de risques des traumatismes crâniens et rachidiens

  • Accidents de la voie publique 
  • Chutes
  • Activités sportives à risque
  • Consommation d’alcool ou de substances psychoactives

Spécificités du service de neurochirurgie

Vocabulaire en neurochirurgie

Voici une liste qui reflète les termes essentiels en neurochirurgie et couvre les dimensions cliniques, chirurgicales et de surveillance.10.12

Vocabulaire clinique

  • Agnosie : incapacité à reconnaître un objet, un son ou une couleur.
  • Anisocorie : asymétrie des pupilles.
  • Aphasie : perturbation pathologique du langage écrit ou oral (expression et/ou compréhension).
  • Apraxie : trouble affectant la réalisation des gestes de la vie courante.
  • Ataxie : trouble de la coordination des mouvements volontaires.
  • Décérébration : posture d’extension due à une atteinte grave du tronc cérébral.
  • Décortication : posture de flexion due à une atteinte des voies nerveuses supérieures.
  • Déficit : perte fonctionnelle, qu’il s’agisse de fonctions motrices, sensitives ou cognitives.
  • Diplopie : vision double, souvent due à une atteinte neurologique.
  • Dysarthrie : trouble de l’articulation des mots dû à une atteinte neurologique.
  • Dysphagie : difficulté à avaler.
  • État de mal épileptique : crises d’épilepsie prolongées ou répétées sans retour à un état de conscience normal entre les crises.
  • Hémianopsie : perte ou diminution de la vision dans une moitié du champ visuel.
  • Hémiplégie : perte de la motricité et/ou de la sensibilité de la moitié du corps.
  • HTIC (hypertension intracrânienne) : augmentation de la pression à l’intérieur du crâne.
  • Hypertonie : augmentation anormale du tonus musculaire.
  • Hypotonie : diminution anormale du tonus musculaire.
  • Mydriase : pupilles larges et aréactives, signe d’atteinte cérébrale sévère.
  • Myosis : pupilles serrées.
  • Nystagmus : mouvements oculaires involontaires et rapides.
  • Paraplégie : perte de la motricité et/ou de la sensibilité des membres inférieurs.
  • Paresthésie : sensation anormale (fourmillements, picotements).
  • Photophobie : crainte de la lumière.
  • Pupilles aréactives : absence de réponse des pupilles à la lumière.
  • Tétraplégie : perte de la motricité et/ou de la sensibilité des 4 membres.

Vocabulaire chirurgical

  • Biopsie stéréotaxique : prélèvement précis de tissu cérébral.
  • Clippage d’anévrisme : intervention chirurgicale pour occlure un anévrisme.
  • Craniectomie : ablation d’une partie de la boîte crânienne.
  • Craniotomie : ouverture de la boîte crânienne pour accéder au cerveau.
  • Dérivation ventriculo-péritonéale : drainage du liquide céphalo-rachidien.
  • Embolisation : technique interventionnelle pour occlure un vaisseau.
  • Ponction lombaire : prélèvement de liquide céphalo-rachidien (LCR) pour diagnostic ou traitement.
  • Radiochirurgie : traitement des tumeurs ou malformations vasculaires par rayonnement (ex. : Gamma Knife).
  • Suture durale : réparation de la dure-mère après une intervention.

Pré-opératoire en neurochirurgie

La phase pré-opératoire en neurochirurgie permet de garantir la sécurité et le confort du patient. Voici les principales étapes à respecter : 10.11

  • Vérifier que le patient a tout compris concernant l’intervention.
  • Bilan et recueil des données :
    • Réaliser un bilan pré-opératoire complet en fonction du protocole ou de la prescription médicale.
    • Compléter le recueil de données si nécessaire pour détecter toute particularité ou complication potentielle.
  • Évaluation neurologique :
    • Réaliser une évaluation des fonctions neurologiques de base (score de Glasgow, motricité, sensibilité, réflexes) pour établir un état de référence pré-opératoire.
  • Vérification du dossier :
    • Présence des clichés radiologiques nécessaires (IRM, scanner, etc.).
    • Dossier d’anesthésie validé.
    • Documentation liée à l’intervention (consentement…).
  • Gestion des prescriptions médicales :
    • Respecter les prescriptions de l’anesthésiste.
    • Vérifier et administrer, si nécessaire, les prémédications (anxiolytiques ou autres traitements prescrits).
    • Gérer l’arrêt ou l’ajustement des traitements habituels, notamment les anticoagulants, selon les consignes médicales.
  • Préparation physique du patient :
    • Vérifier le jeûne pré-opératoire conformément aux consignes (eau, nourriture, médicaments).
    • Réaliser une toilette pré-opératoire stricte avec antiseptique, en insistant sur les zones concernées par l’intervention (par exemple, le crâne pour une craniotomie).
    • Retirer les prothèses dentaires, bijoux, lentilles et appareils auditifs.
  • Identification et sécurité :
    • Vérifier l’identification du patient avec le bracelet d’identité.
    • Confirmer les éléments essentiels (nom, intervention prévue, côté concerné, consentement signé).

Interventions en neurochirurgie

Au niveau cérébral

  • Résection de tumeurs cérébrales ou méningées.
  • Biopsies stéréotaxiques à visée diagnostique.
  • Radiochirurgie (ex. : Gamma Knife).
  • Clippage d’anévrismes ou embolisation.
  • Drainage d’hématome.
  • Dérivations ventriculaires pour l’hydrocéphalie (ex. : dérivation ventriculo-péritonéale).
  • Pose de stimulateur cérébral profond (ex. : maladie de Parkinson).

Au niveau médullaire

  • Décompression médullaire (ex. : métastases ou syringomyélie).
  • Discectomie pour hernie discale
  • Résection de tumeurs médullaires. 
  • Laminectomie pour canal lombaire étroit.
  • Ostéosynthèse pour fractures vertébrales.

Surveillances neurologiques

Une surveillance neurologique rigoureuse, qui inclut des observations fréquentes toutes les heures en post-opératoire immédiat, permet en neurochirurgie de détecter précocement toute complication ou évolution anormale de l’état du patient. Il est important de signaler immédiatement tout changement au neurochirurgien et de documenter systématiquement les observations. 

Score de Glasgow (Glasgow Coma Scale – GCS)

Le score de Glasgow est un outil standardisé utilisé pour évaluer le niveau de conscience du patient, souvent dans des situations d’urgence ou de neurotraumatologie. Il repose sur trois critères :

  • Ouverture des yeux (E) : 1 à 4 points.
  • Réponse verbale (V) : 1 à 5 points.
  • Réponse motrice (M) : 1 à 6 points.

Le score total varie entre 3 (coma profond) et 15 (conscience normale).

Infographie - le score de Glasgow

Le tour neurologique

Le tour neurologique désigne une évaluation complète et répétée de l’état neurologique, pour détecter les anomalies ou complications post-opératoires. Cette évaluation comprend : 10

Réflexes pupillaires :

  • Observation de la symétrie, de la réactivité et de la taille des pupilles.
Infographie - l'examen des pupilles

Motricité :

  • Membres supérieurs : demander au patient de serrer les mains, lever les bras et maintenir la position.
  • Membres inférieurs : évaluer la flexion des jambes et la force exercée avec les pieds.
    • Sensibilité : réponse à des stimuli douloureux ou autres (engourdissements, fourmillements, décharges électriques).
    • Posture : observation des réactions posturales (ex. : décérébration, décortication).
    • Signes vitaux : pression intra-crânienne, pression artérielle, fréquence cardiaque (signes indirects d’une atteinte neurologique).
    • Fonctions cérébelleuses : coordination et équilibre.
    • Observation du comportement : agitation, confusion, désorientation.
    • Conscience : score de Glasgow

Langage et cognition :

  • Évaluer la fluidité du langage, la cohérence des réponses, l’orientation spatio-temporelle.
  • Observer des troubles comme une aphasie, une dysarthrie ou des hallucinations.

Sens :

  • Dépister des troubles sensoriels comme une surdité, diplopie, hémianopsie ou perte d’odorat.

Les différents types d’examens en neurochirurgie

Voici les principaux examens en neurochirurgie avec leur définition, leurs indications médicales, ainsi que les précautions à prendre et les conseils à donner aux patients.10

ExamenDéfinitionIndicationsPrécautions/conseils patients
Scanner (TDM)Imagerie basée sur les rayons X, permettant des coupes du cerveau et des structures environnantes.Traumatismes cérébraux, hémorragies, tumeurs, infections cérébrales.Vérifier l’absence d’allergie à l’iode si injection de produit de contraste et de grossesse dans tous les cas
IRMImagerie par résonance magnétique utilisant des champs magnétiques pour visualiser les tissus mous.Diagnostic de tumeurs, lésions vasculaires, pathologies démyélinisantes.Vérifier les contre-indications liées aux métaux.
ArtériographieExamen radiologique des artères, nécessitant un produit de contraste.Visualisation d’anévrismes, malformations artério-veineuses.Patient à jeun, surveillance post-examen des membres inférieurs.
Électroencéphalogramme (EEG)Enregistrement de l’activité électrique cérébrale.Épilepsie, troubles neurologiques.Pas de préparation spécifique.
Doppler transcrânien (DTC)Échographie pour évaluer le flux sanguin dans les artères intra-crâniennes.Recherche de spasmes artériels ou évaluation des flux sanguins cérébraux.Pas de préparation spécifique.
Potentiels évoquésEnregistrement des réponses cérébrales à des stimulations sensorielles.Diagnostic de sclérose en plaques, compression médullaire.Pas de préparation spécifique ; informer sur la procédure.
Endoscopie cérébraleExploration du cerveau via un endoscope pour diagnostiquer ou traiter des pathologies.Diagnostic ou traitement de pathologies intraventriculaires, kystes, hydrocéphalies.Nécessite une hospitalisation et une préparation spécifique.

Post-opératoire en neurochirurgie

Une prise en charge rigoureuse et adaptée en post-opératoire permet de prévenir les complications et d’assurer la récupération optimale du patient. En voici les éléments fondamentaux : 11

  • Surveillance neurologique. 
  • Installation et confort du patient :
    • Positionnement correct du patient (selon le type d’intervention, ex. : tête surélevée à 30° en cas d’hypertension intra-crânienne).
    • Vérification du bon fonctionnement du matériel en place (drains, dérivations ventriculo-péritonéales, cathéters).
    • Maintien du calme et de l’obscurité pour limiter les stimuli externes.
  • Surveillance des sites opératoires et dispositifs :
    • Contrôle du point de ponction ou de drainage (recherche de saignements, d’écoulements anormaux).
    • Surveillance des pouls pédieux et de la coloration des membres inférieurs en cas de cathétérisme ou d’artériographie.
  • Prise en charge des traitements et administration des prescriptions médicales. 
  • Prise des paramètres vitaux.
  • Détection précoce des complications :
    • Hémorragiques : signes de saignement au niveau du site opératoire, détérioration neurologique, céphalées soudaines.
    • Thromboemboliques : douleur et rougeur d’un membre, essoufflement, baisse de la saturation.
    • Infectieuses : fièvre, écoulement purulent, augmentation inexpliquée de la douleur.
  • Surveillance des fluides :
    • Contrôle des entrées et sorties (diurèse, drains) pour détecter un éventuel déséquilibre hydrique ou une fuite de liquide céphalo-rachidien.
  • Communication avec l’équipe médicale :
    • Transmissions régulières et détaillées à l’équipe de garde.
    • Signalement immédiat au neurochirurgien de modification de l’état clinique ou neurologique.

Actes et soins rencontrés en neurochirurgie

Au cours de votre journée de travail, vous serez amené(e) à effectuer de nombreux actes et soins, parmi lesquels on peut citer : 3.6

  • Réalisation de pansements simples et complexes, dont les pansements de plaies post-chirurgicales.
  • Pose, surveillance et ablation de sondes vésicales (SV).
  • Pose, surveillance et ablation de voies veineuses périphériques (VVP).
  • Soins spécifiques tels que ceux liés à la trachéotomie, qui incluent l’aspiration et le changement de canule.
  • Prélèvements sanguins.
  • Pose, surveillance et retrait de sondes naso-gastriques (SNG).
  • Préparation et administration de médicaments par voie injectable (sous-cutanée, intramusculaire ou intraveineuse).
  • Ablation de redons, fils de suture, points ou agrafes.
  • Réalisation de soins d’hygiène et de confort : toilette complète, aide à la toilette et à l’habillage.
  • Prévention des escarres par des soins adaptés et un positionnement correct des patients.
  • Participation à la préparation et à l’accompagnement des patients au bloc opératoire.
  • Surveillance post-opératoire rigoureuse, incluant l’état neurologique et les constantes vitales.

Vous trouverez, dans l’unité d’enseignement 4.4 de Réussis ton IFSI, des cours approfondis sur la méthode de chacun de ces soins.

Traitements prévalents en neurochirurgie

La pharmacologie en neurochirurgie comprend une variété de médicaments, tels que : 

  • Antiépileptique 
  • Corticoïdes 
  • Anticoagulants
  • Antiparkinsoniens 
  • Antiagrégants plaquettaires 
  • Antalgiques de paliers I, II, III 
  • Antidépresseurs 

Toutes ces classes thérapeutiques sont traitées dans l’unité d’enseignement 2.11 sur la plateforme Réussis ton IFSI.

Prérequis du stage de neurochirurgie

L’exercice infirmier en neurochirurgie nécessite la maîtrise de plusieurs prérequis : 3.11

  • Connaissances anatomiques et physiopathologiques : connaître (de façon approfondie) l’anatomie du cerveau, de la moelle épinière et les principales pathologies neurologiques (AVC, traumatismes crâniens, tumeurs, atteintes médullaires).
  • Surveillance neurologique : savoir établir un score de Glasgow, détecter des déficits moteurs ou sensitifs, et surveiller les signes de complications comme l’hypertension intra-crânienne.
  • Prévention des complications : savoir utiliser l’échelle de Braden pour prévenir les escarres et connaître les risques liés à la chirurgie et à l’anesthésie (hémorragies, infections, complications thromboemboliques).
  • Pharmacologie : connaître les principaux traitements utilisés (antalgiques, anticoagulants, antiépileptiques) et leurs spécificités.
  • Hygiène et sécurité : maîtriser les règles d’asepsie et les protocoles de sécurité pour éviter les infections nosocomiales.
  • Compétences relationnelles : communiquer efficacement avec les patients et l’équipe soignante pour une prise en charge globale et sécurisée.

Objectifs de stage en neurochirurgie

En stage de neurochirurgie, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs.

Notre équipe a écrit un article sur la rédaction de vos objectifs de stage : comment fixer ses objectifs de stage en soins infirmiers.

Voici une liste non exhaustive de compétences requises dans la structure d’accueil : 3 

  • Accompagner des patients présentant des pathologies spécifiques dans la réalisation des soins quotidiens (hydrocéphalie, traumatismes crâniens, paraplégies, tétraplégies…).
  • Accompagner les patients dans l’apprentissage de l’autonomie de façon sécurisée selon leurs déficits.
  • Participer à l’installation pour des actes comme les biopsies.
  • Coordonner les soins avec les différents acteurs de santé et acteurs sociaux.
  • Effectuer des prélèvements veineux et capillaires.
  • Effectuer des soins de trachéotomie ou aspirations bronchiques.
  • Évaluer les déficits moteurs, sensoriels ou cognitifs, et surveiller les symptômes liés aux pathologies neurologiques.
  • Évaluer régulièrement les soins prodigués pour garantir qualité, sécurité, ergonomie et satisfaction des patients.
  • Gérer les entrées, du recueil de données initiales à la macrocible d’entrée.
  • Gérer les perfusions périphériques et injections parentérales, y compris les calculs de dose.
  • Hiérarchiser et planifier les soins en fonction des besoins individuels des patients et du contexte clinique.
  • Identifier les signes d’aggravation neurologique et les complications post-opératoires.
  • Maintenir une communication adaptée avec les patients et leur entourage, tenant compte des altérations éventuelles de communication.
  • Mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs adaptés.
  • Participer aux transmissions orales et rédiger des transmissions écrites ciblées.
  • Poser et surveiller des sondes gastriques.
  • Poser et surveiller des sondes urinaires.
  • Poser et surveiller des transfusions sanguines.
  • Préparer et accompagner la sortie des patients, avec des consignes claires pour la poursuite des soins à domicile.
  • Préparer et administrer des thérapeutiques médicamenteuses (per os, sous-cutanées, en intraveineuse, sur chambres implantables).
  • Préparer les patients pour des examens radiologiques ou fonctionnels (scanner, IRM, artériographie).
  • Réaliser des entretiens d’accueil, d’orientation et de suivi thérapeutique pour répondre aux besoins psychosociaux des patients.
  • Réaliser des pansements simples et complexes, ainsi que l’ablation de fils, agrafes ou drainages.
  • Réaliser des soins d’hygiène et de confort adaptés.
  • Réaliser un « tour neurologique » efficace pour évaluer l’état neurologique du patient.
  • Respecter rigoureusement les protocoles de soins et les bonnes pratiques en neurochirurgie.
  • Surveiller les paramètres vitaux pré et post-opératoires.

Professionnels rencontrés en neurochirurgie

Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais, en général, vous rencontrerez : 3.6.13 

  • Anesthésiste
  • Aide-soignant(e)
  • Assistante sociale
  • Cadre de santé
  • Chirurgien(ne)
  • Diététicien(ne)
  • Ergothérapeute
  • Externe
  • Interne
  • Kinésithérapeute
  • Orthophoniste 
  • Psychologue

Témoignage d’une infirmière en neurochirurgie

Infographie - Témoignage d'une infirmière en neurochirurgie

Dans le cadre de notre série « Guides de stage infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e) qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier en neurochirurgie, nous avons eu la chance de collaborer avec Élodie ROPERT, une infirmière aguerrie exerçant dans ce service.

Dans le cadre de la rédaction de cet article, Élodie a non seulement contribué par son expertise, mais a généreusement accepté de partager son expérience personnelle en neurochirurgie, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service. 

Pourquoi as-tu choisi de travailler en neurochirurgie ?

J’ai choisi de travailler en neurochirurgie parce que c’est un domaine exigeant qui représente un véritable défi. La neurologie, peu approfondie durant la formation en IFSI, reste relativement méconnue pour de nombreux/nombreuses étudiant(e)s. En intégrant ce service, j’ai voulu élargir mes compétences, découvrir un univers de soins techniques et complexes, et me spécialiser dans une discipline où les connaissances et les interventions ont un impact direct et souvent vital sur les patients. 

Qu’est-ce qui te plaît le plus en neurochirurgie ?

Ce qui me plaît particulièrement en neurochirurgie, c’est la richesse et l’intensité des actes de soins, ainsi que la diversité des interventions chirurgicales, qui rendent chaque journée unique et éloignée de toute routine. Mais ce qui m’a véritablement marquée, c’est l’importance du relationnel, à la fois avec les patients et leurs familles. Dans ce service, la communication et l’accompagnement sont essentiels pour répondre aux angoisses et aux incertitudes, souvent liées à des pathologies complexes et lourdes. Cette dimension humaine, primordiale dans notre métier, prend une place encore plus importante en neurochirurgie, et c’est ce qui la rend si spéciale à mes yeux. 

Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage en neurochirurgie ?

Si je devais donner des conseils à un(e) étudiant(e) qui s’apprête à commencer un stage en neurochirurgie, je dirais avant tout que ce stage sera une expérience passionnante et riche en apprentissages. N’hésitez pas à poser des questions aux professionnel(le)s, même sur des sujets qui semblent évidents, et à partager vos ressentis, notamment si une situation vous semble émotionnellement difficile (par exemple, un patient de votre âge ayant subi un accident de la route). Prenez le temps d’observer et de comprendre avant de vous lancer dans les soins techniques. Il est essentiel d’avoir une bonne maîtrise de l’anatomie du cerveau et des interventions réalisées, car cela vous permettra de mieux appréhender le suivi post-opératoire et les risques associés. Soyez curieux/curieuse, attentif/attentive et prêt(e) à apprendre de chaque situation.

Devenir infirmier(e) en neurochirurgie

Le stage en neurochirurgie offre l’opportunité de développer les compétences techniques et relationnelles des stagiaires. Il les aide à renforcer leur dextérité dans les actes de soins spécifiques et à affiner leur capacité d’adaptation face à des situations complexes et évolutives. Grâce à une prise en charge pluridisciplinaire et pluripathologique, les étudiant(e)s acquièrent des connaissances approfondies sur les pathologies neurologiques et leurs traitements et apprennent à établir des liens solides entre la théorie et la pratique clinique. Ce cadre favorise également le travail en équipe et l’intégration dans un environnement exigeant et enrichissant.

Les possibilités de spécialisation et d’évolution sont nombreuses après un tel stage, notamment vers des diplômes universitaires (DU) en plaies et cicatrisation ou en hygiène hospitalière. Ce stage peut également ouvrir la voie à des spécialisations telles qu’infirmier(e) anesthésiste diplômé(e) d’État (IADE) ou infirmier(e) de bloc opératoire diplômé(e) d’État (IBODE), qui offrent une carrière riche en opportunités dans des domaines pointus de la pratique infirmière.

Sources

  1. Larousse médical « Définition : neurochirurgie » consulté le 24/11/2024.
  2. J.-J. Lemaire, C. Delom, A. Coste, T. Khalil, J.-C. Jourdy, B. Pontier, J. Gabrillargues, D. Sinardet, A. Chabanne, V.Achim, L. Sakka, J. Coste, J. Chazal, A. Salagnac, G. Coll, B. Irthum, Analyse médico-économique d’un service de neurochirurgie en centre hospitalier et universitaire, Neurochirurgie, Volume 61, Issue 1, 2015, Pages 2-15, ISSN 0028-3770.
  3. Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val de Seine « Livret d’accueil des étudiants paramédicaux – Service de Neurochirurgie » 18/10/2018.
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  6. Centre Hospitalier Universitaire de Clermont-Ferrand « Profil de poste IDE Neurochirurgie » 09/03/2023.
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  10. Eudon Martinez « Soins infirmiers en neurochirurgie » consulté le 24/11/2024.
  11. Conseil National de l’Ordre des Médecins « Référentiel de Neurochirurgie » 27/08/2015. 
  12. Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) « Lexique de Neurochirurgie » consulté le 24/11/2024. 
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