Le service de cardiologie a pour mission d’assurer la prise en charge des patients adultes souffrant d’une pathologie cardiovasculaire.1 Cette spécialité englobe plusieurs sous-disciplines, des myocardiopathies aux cardiopathies congénitales, en passant par la rythmologie.

Les maladies cardio-neurovasculaires sont considérées comme la première cause de mortalité mondiale. En France, elles se placent en deuxième position, suivant de près les cancers, et sont responsables de plus de 140 000 décès chaque année.2 Au total, plus de 15 millions de personnes en France sont actuellement prises en charge pour une maladie cardiovasculaire ou un diabète.3

Dans ce contexte, le stage en cardiologie revêt une importance capitale pour les étudiant(e)s infirmier(e)s. Non seulement il offre une occasion inestimable d’approfondir ses connaissances sur les pathologies cardiovasculaires et d’appréhender leur impact sur la santé publique, mais il prépare également l’étudiant(e) à une réalité : quelle que soit la spécialité ou le lieu d’exercice choisi ultérieurement, il/elle sera très probablement confronté(e) à la prise en charge de patients atteints de pathologies cardiovasculaires. Cette expérience en cardiologie fournit des compétences essentielles pour assurer une prise en charge optimale de ces patients.

Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage en cardiologie, des pathologies rencontrées jusqu’aux compétences à valider.

infographie - Guide pratique du stage infirmier en cardiologie

Typologie du lieu de stage et particularités du service de cardiologie

Le stage en cardiologie s’inscrit dans la typologie des soins de courte durée (SCD) avec une durée moyenne de séjour de 4 à 5 jours.4.5 L’accueil des patients se fait 24h/24 et 7 jours/7. Lors d’un stage en cardiologie, vous devrez vous adapter à un planning varié. Vous pourrez être amené(e) à travailler sur des plages horaires de 7 h 30 ou de 12 heures de jour, de nuit, en semaine et le week-end.4.6.7

L’admission des patients de cardiologie peut se faire de manière programmée, généralement des patients venant directement de chez eux, ou de manière semi-urgente à la suite d’une anomalie décelée lors d’une consultation ou d’un examen. Il n’est pas rare que des patients soient transférés d’autres unités de soins, que ce soit des services d’urgences, de soins continus ou de réanimation pour un suivi post-intervention.4.6.7 De plus, les centres experts en cardiologie reçoivent fréquemment des patients provenant de centres hospitaliers périphériques pour bénéficier d’un soin spécifique à certaines maladies cardiaques.

En ce qui concerne la charge de travail, aucune législation spécifique n’impose un ratio infirmier/patient précis pour les services de cardiologie.8 Cependant, en pratique, un infirmier ou une infirmière est généralement responsable de la prise en charge de 10 à 15 patients. Ces données peuvent varier en fonction des structures et des besoins spécifiques des patients accueillis.

Les statistiques montrent que, parallèlement à l’accroissement de l’espérance de vie en France, l’âge moyen des patients hospitalisés en cardiologie est de 79.3 ans.9.10

Lexique en cardiologie

Chaque service médical a son propre jargon, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité.

Par exemple, en service de cardiologie, vous entendrez : 4.5.6

  • AAA : anévrisme de l’aorte abdominale
  • ACFA  : arythmie complète par fibrillation auriculaire
  • ACR : arrêt cardio-respiratoire
  • AOMI: artériographie oblitérante des membres inférieurs
  • ATC : angioplastie transluminale coronaire 
  • AVC: accident vasculaire cérébral
  • BAV : blocs auriculo-ventriculaires
  • BBG/BBD: bloc branche gauche/bloc branche droit
  • BNP: brain natriuretic peptide (marqueur IC)
  • CEC : circulation extracorporelle 
  • CEE: choc électrique externe
  • CIA : communication interauriculaire
  • CIV : communication interventriculaire
  • CMD / CMH / CMI : cardiomyopathie dilatée / hypertrophique / ischémique
  • DAI : défibrillateur automatique implantable 
  • DC : décompensation cardiaque
  • DEF : défibrillateur 
  • DT : douleur thoracique 
  • ECG : électrocardiogramme 
  • EEVO2 : épreuve d’effort (test cardiorespiratoire)
  • EFR : épreuve de fonction respiratoire
  • EP : embolie pulmonaire
  • ETO: échographie transoesophagienne
  • EDTSA : écho Doppler des troncs supra-aortiques
  • ETT : échocardiographie transthoracique
  • FA : fibrillation auriculaire 
  • FC : fréquence cardiaque 
  • FEVG : fraction d’éjection du ventricule gauche 
  • FV : fibrillation ventriculaire 
  • HBPM: héparine de bas poids moléculaire
  • HTAP : hypertension artério-pulmonaire 
  • IA : insuffisance aortique 
  • IC: insuffisance cardiaque
  • ICG: insuffisance cardiaque globale ou gauche
  • IDM : infarctus du myocarde 
  • IM : insuffisance mitrale 
  • IT : insuffisance tricuspidienne 
  • KTG / KTD / KTC : cathétérisme gauche / droit / complet 
  • LVAD : left ventricular assist device (appareil d’assistance ventriculaire gauche)
  • MCD / MCH / MCI : myocardiopathie dilatée / hypertrophique / ischémique 
  • MCE : massage cardiaque externe 
  • OD: oreillette droite
  • OG: oreillette gauche
  • OMI : œdème des membres inférieurs 
  • PAC : pontage aorto-coronarien 
  • PM ou PMK : pacemaker 
  • PTCA: angioplastie transluminale percutanée
  • PVC: pression veineuse centrale
  • RA / RAC : rétrécissement aortique / calcifié 
  • RM : rétrécissement mitral 
  • RVAo / RVM / RVT : remplacement de valve aortique / mitrale / tricuspide 
  • SCA : syndrome coronarien aigu 
  • ST+: sus-décalage du segment ST (lié à un infarctus du myocarde)
  • TAVI : transcatheter aortic valve implantation (implantation d’une valve aortique par voie percutanée) 
  • TV: tachycardie ventriculaire
  • TV / TVNS : tachycardie ventriculaire / non soutenue 
  • VG /VD : ventricule gauche / droit 

Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent.

Infographie - Dispositif d’assistance circulatoire gauche ou LVAD (Left Ventricular Assist Device)

Pathologies rencontrées et facteurs de risque en cardiologie

Les pathologies rencontrées en cardiologie

Les infirmier(e)s en cardiologie prennent en charge une variété de patients présentant diverses pathologies. 

Ces patients peuvent souffrir de : 4.5.6.7

Pathologies de la paroi cardiaque :

  • Endocardite infectieuse.
  • Myocardite.
  • Myopéricardite.
  • Péricardite.

Insuffisances et complications cardiaques :

  • Choc cardiogénique.
  • Décompensation cardiaque.
  • Infarctus du myocarde.
  • Insuffisance cardiaque.
  • Œdème aigu du poumon.

Troubles de la conduction et troubles du rythme cardiaque :

  • Bloc auriculo-ventriculaire.
  • Bloc de branche.
  • Extrasystole.
  • Fibrillation auriculaire.
  • Flutter.
  • Malaise et syncope. 
  • Tachycardie de Bouveret.
  • Tachycardie ventriculaire.
  • Torsade de pointe.

Pathologies valvulaires :

  • Insuffisances valvulaires.
  • Rétrécissement aortique et/ou mitral.

Il est important de préciser que cette liste n’est pas exhaustive et qu’elle recense les pathologies les plus courantes rencontrées en cardiologie.  

Les facteurs de risque en cardiologie

Les maladies cardiovasculaires sont influencées par un ensemble de facteurs de risque, certains étant inhérents à notre constitution et hors de notre contrôle (non modifiables) tandis que d’autres découlent de nos habitudes et choix de vie et peuvent être modifiés ou atténués avec des interventions appropriées (modifiables).5

Les facteurs de risque non modifiables

  • L’âge 
  • Le sexe 
  • L’hérédité 

Les facteurs de risque modifiables 

  • La sédentarité 
  • La dyslipidémie 
  • L’hypertension artérielle
  • Le tabagisme
  • Le diabète 
  • Le surpoids et l’obésité

Pour offrir des soins optimaux et des conseils éclairés à vos patients, il est primordial de maîtriser les différents facteurs de risque et les pathologies qui leur sont associées. À titre d’exemple, en cas de diabète, il est crucial de sensibiliser les patients à la nécessité de réaliser des glycémies capillaires régulières et de bénéficier d’un suivi adapté, que ce soit par un endocrinologue spécialisé ou une infirmière en pratique avancée, si le diabète est stabilisé.

Spécificité du stage en cardiologie

Télémétrie

La cardiologie, par sa complexité et sa diversité, englobe une multitude de pathologies cardiaques. Étant donné le rôle vital du cœur dans le fonctionnement global de l’organisme, une surveillance constante et précise de ces pathologies s’avère cruciale. Ainsi, la plupart des unités de cardiologie ont adopté un système de surveillance avancé : la télémétrie. Cette technologie permet de capter et transmettre le rythme cardiaque en continu. L’un des atouts majeurs de la télémétrie réside dans sa nature sans fil, octroyant au patient une mobilité presque normale alors qu’il est sous surveillance. Cette technologie est indispensable, car elle permet une intervention rapide et adéquate face à toute anomalie rythmique ou cardiaque détectée, et garantit une prise en charge optimale.

Défibrillateur et pacemaker, quelles différences ? 

Les dispositifs implantables tels que les stimulateurs cardiaques (pacemaker) et les défibrillateurs automatiques internes jouent un rôle essentiel dans la gestion des anomalies cardiaques. Ces appareils, bien que différents dans leur fonction, visent à surveiller et à réguler le rythme cardiaque pour assurer le fonctionnement optimal du cœur.5

CaractéristiquesPacemakerDéfibrillateur automatique interne
Les indicationsTraitement de certaines bradycardies (ex. : BAV complets, dysfonctions sinusales sévères). Prévention primaire ou secondaire d’arythmie ventriculaire (TV, FV). Dysfonction ventriculaire sévère.
Principe de fonctionnementLe pacemaker, grâce à son boîtier alimenté par une pile et relié à des sondes, peut stimuler en permanence, si besoin, les cavités cardiaques. Il est réglé à une fréquence minimale par un médecin et intervient si le cœur bat trop lentement en stimulant (spike) l’oreillette et/ou le ventricule.Le défibrillateur automatique interne, un boîtier légèrement plus grand alimenté par une pile contenant des circuits électriques, fonctionne de manière similaire à celle du pacemaker en surveillant le rythme cardiaque. Cependant, il est également capable de détecter des troubles du rythme ventriculaire grave et de délivrer un choc électrique interne via des sondes positionnées au niveau des cavités cardiaques pour rétablir un rythme normal.
Tableau comparatif entre le pacemaker et défibrillateur automatique interne

Le gilet défibrillateur portable ou LifeVest®

Pour les patients présentant un risque élevé de mort subite cardiaque ou en phase préalable à la pose d’un DAI, une solution intermédiaire peut être envisagée : le gilet défibrillateur, communément appelé LifeVest®. Conçu comme un gilet, ce dispositif est doté de plaques sensorielles qui surveillent en permanence le rythme cardiaque. De plus, il est muni d’électrodes capables de fournir un choc électrique externe dès qu’un trouble du rythme potentiellement mortel est détecté.

L’assistance circulatoire 

Face à des cas d’insuffisance cardiaque sévère, lorsque le cœur ne parvient plus à assurer une circulation sanguine efficace dans l’organisme, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Il s’agit de l’implantation d’un dispositif, le LVAD (pour Left Ventricular Assist Device ou, en français, Appareil d’Assistance Ventriculaire Gauche). Ce système, agissant comme une petite pompe supplémentaire, aide à l’éjection du sang du ventricule gauche vers l’aorte. Le but de cet appareil est double : soit servir de solution temporaire en attendant une éventuelle greffe cardiaque pour les patients éligibles, soit être utilisé comme traitement à long terme.

L’émergence des valves percutanées et les avancées de la cardiologie interventionnelle

Le domaine médical est en perpétuelle évolution et la cardiologie n’est pas en reste. Parmi les innovations les plus remarquables, les valves percutanées se distinguent par leur capacité à remplacer une valve cardiaque défaillante ou vieillissante sans utiliser de chirurgie invasive. Historiquement, le remplacement d’une valve cardiaque nécessitait une chirurgie conventionnelle lourde, incluant une ouverture sternale, l’utilisation d’une circulation extracorporelle (CEC) et une période de rééducation prolongée. De nombreux patients, notamment les plus fragiles, ne peuvent pas envisager une telle intervention.

Aujourd’hui, les avancées en matière de cardiologie interventionnelle offrent des alternatives moins invasives et plus accessibles. Même les patients les plus à risque peuvent désormais bénéficier d’un remplacement valvulaire grâce aux valves percutanées. Ces interventions moins invasives entrent dans le cadre des procédures de cardiologie interventionnelle et sont réalisées par des cardiologues spécialisés dans ces techniques avancées.

Voici quelques-unes des procédures phares pratiquées en cardiologie interventionnelle :

  • Ablation de troubles du rythme : traite des arythmies telles que la fibrillation auriculaire, le flutter atrial, la tachycardie ventriculaire/jonctionnelle, ou des anomalies du nœud auriculo-ventriculaire ou du faisceau de His.
  • Angioplastie transluminale coronaire : réalisée après une coronarographie, elle permet de dilater une artère coronaire rétrécie. La pose d’un stent peut compléter ce geste pour maintenir l’artère ouverte et améliorer le flux sanguin.
  • Cathétérisme cardiaque : ou coronarographie et/ou cathétérisme cardiaque par voie artérielle.. 
  • Implantation de dispositifs de stimulation/défibrillation : tels que les stimulateurs cardiaques ou les défibrillateurs automatiques internes.
  • Implantation de valves percutanées : par exemple, le TAVI, le Triscend ou le PASCAL.
  • Réparation de valves percutanées : des techniques comme le Mitraclip ou le Triclip permettent d’ajuster ou de réparer des valves natives et biologiques.

La cardiologie interventionnelle redéfinit les possibilités thérapeutiques et élargit l’horizon pour des milliers de patients cardiaques à travers le monde.

infographie - L'angioplastie coronaire

Surveillances post-interventionnelles 

Suite à une intervention en cardiologie interventionnelle, la surveillance post-opératoire est cruciale pour s’assurer de la stabilité du patient et prévenir les complications potentielles. Immédiatement après le retour de la salle d’intervention, un électrocardiogramme est réalisé pour vérifier la régularité et la normalité du rythme cardiaque. Les signes vitaux, tels que la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire et la saturation en oxygène, sont soigneusement relevés et suivis régulièrement.

Le point d’abord, généralement situé à l’aine ou au bras, est une zone d’intérêt majeur lors de cette phase de surveillance. Une compression adéquate est mise en place pour prévenir toute hémorragie. Cette compression est relâchée de manière graduelle et régulière, généralement sur une durée d’environ 6 heures. Cette procédure délicate vise à prévenir deux complications majeures : l’ischémie, qui pourrait survenir si la compression est trop forte ou maintenue trop longtemps, et l’hémorragie, qui pourrait se manifester si la compression est retirée trop rapidement ou si l’artère a été endommagée pendant l’intervention.

La surveillance des troubles du rythme est également essentielle, car des arythmies peuvent survenir après une intervention cardiaque. Le personnel soignant doit donc rester vigilant, prêt à intervenir rapidement en cas d’anomalies.

En résumé, la période post-interventionnelle est une phase critique qui nécessite une attention soutenue et une surveillance méticuleuse pour garantir le bien-être et la sécurité du patient.

Actes et soins infirmiers rencontrés dans un service de cardiologie

En tant qu’infirmier(e) en service de cardiologie vous serez amené(e) à effectuer une variété d’acte et de soins, dont en voici une liste non exhaustive : 4.6.7

  • Accueil et orientation du patient.
  • Administration de thérapeutiques, que ce soit par voie orale (per os), intraveineuse ou sous-cutanée.
  • Administration et surveillance des transfusions de culots globulaires et/ou de culots plaquettaires.
  • Éducation thérapeutique et entretien d’aide avec le patient.
  • Gestion de la diurèse : surveillance, mise en place de consignes de restriction hydrique.
  • Mesure des paramètres vitaux : tension artérielle, fréquence cardiaque, température, saturation en oxygène, douleur, glycémie.
  • Mise en place et surveillance de la télémétrie ou du scope.
  • Monitorage continu des patients, avec une attention particulière à la surveillance rythmique.
  • Pose, surveillance et retrait de sondes, qu’il s’agisse de sondes gastriques, urinaires ou d’oxygénothérapie.
  • Pose, surveillance et retrait de voies veineuses périphériques, de cathéters centraux et de cathéters périphériques.
  • Prélèvements sanguins, veineux et artériels.
  • Préparation, administration et surveillance de perfusions périphériques, avec calcul de doses et de débits.
  • Préparation de la sortie du patient.
  • Préparation aux différents examens, y compris les consignes relatives au jeûne, à la dépilation, à la prise de médicaments, etc.
  • Réalisation d’électrocardiogramme (ECG) avec 12 ou 18 dérivations.
  • Recueil de données et macrocible d’entrée.
  • Soins d’hygiène et de confort.
  • Soins spécifiques liés à des thérapies innovantes, comme la thérapie par pression négative.
  • Surveillance, pose et réfection des pansements, qu’ils soient simples ou complexes. Cela inclut la prise en charge des drainages, l’ablation des fils, des agrafes et des points.
  • Surveillance et prise en charge pré et post-opératoire.
  • Utilisation et gestion d’équipements spécifiques, tels que les seringues auto-pulsées et les pompes volumétriques.

Il est important que les dimensions psychologique et sociale soient considérées dans la prise en charge du patient, ce qui passe par une écoute active ou encore du soutien. Tout cela favorise une prise en charge globale et optimale du patient. 

Vous trouverez, dans l’unité d’enseignement 4.4 de Réussis ton IFSI, des renseignements approfondis sur la méthode de chacun de ces soins.

infographie - Placement correct des électrodes pour un électrocardiogramme

Traitements en cardiologie

La pharmacologie en cardiologie comprend une variété de médicaments visant à soigner ou stabiliser une pathologie cardiaque tel que : 5

  • Antiagrégants plaquettaires : ils diminuent l’activation et l’agrégation des plaquettes, et minimisent ainsi le risque de formation de thrombus (caillots sanguins) qui pourraient obstruer les vaisseaux.
  • Antiarythmiques : ces médicaments régulent le rythme cardiaque, prévenant ou traitant les rythmes anormaux du cœur.
  • Anticoagulants :
    • AVK (Anti-Vitamine K) : ils perturbent les facteurs de coagulation dépendant de la vitamine K.
    • NACO (nouveaux anticoagulants oraux) : une génération plus récente d’anticoagulants oraux.
    • Héparines : qu’il s’agisse d’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) ou d’héparine non fractionnée (HNF), ces médicaments fluidifient le sang et préviennent la formation de caillots.
  • Antidiabétiques : ils sont essentiels pour réguler la glycémie, car un mauvais contrôle du diabète peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.
  • Antihypertenseurs : comme leur nom l’indique, ils permettent de contrôler et de réduire la pression artérielle élevée.
  • Bêta-bloquants : ces médicaments diminuent la fréquence cardiaque et la pression artérielle, protégeant ainsi le cœur.
  • Dérivés nitrés : ces vasodilatateurs agissent en relâchant les muscles lisses des coronaires, des veines et des artères, améliorant ainsi la circulation.
  • Diurétiques : en améliorant la production d’urine, ils aident à réduire le volume sanguin, ce qui peut contribuer à faire diminuer la pression artérielle.
  • Digitaliques : ils renforcent la force de contraction du cœur en augmentant le taux de calcium dans les cellules cardiaques et ralentissent également la fréquence cardiaque.
  • Hypolipémiants : ces médicaments diminuent la production de cholestérol par le foie, et contribuent ainsi à diminuer le taux de lipides sanguins.
  • Vasodilatateurs artériels : ils élargissent les artères, permettant une meilleure circulation sanguine et une réduction de la pression artérielle.
  • Thrombolytiques : ces agents dissolvent les caillots sanguins, principalement utilisés en urgence pour traiter les occlusions vasculaires aiguës, comme lors d’un infarctus du myocarde.

Toutes ces classes thérapeutiques sont traitées dans l’unité d’enseignement 2.11 sur la plateforme Réussis ton IFSI.

Prérequis avant un stage en cardiologie

Le rôle infirmier en cardiologie exige des compétences et des connaissances spécifiques. Voici quelques prérequis à maîtriser avant d’entamer un stage dans ce service : 4.6.7

  • La gestion de l’urgence : il est fondamental en arrivant en stage, d’autant plus en cardiologie, de connaître l’emplacement du chariot d’urgence, mais aussi les procédures et protocoles d’urgence en vigueur dans l’établissement. C’est une sécurité pour le patient, mais aussi pour le soignant qui pourra anticiper au mieux une situation d’urgence. 
  • Les normes biologiques : la compréhension des normes biologiques est primordiale. Cela inclut les indicateurs comme l’ionogramme sanguin, la NFS (numération formule sanguine), l’hémostase, ainsi que les enzymes cardiaques, qui peuvent tous donner des indications précieuses sur l’état clinique  d’un patient.
  • Les paramètres vitaux : les paramètres vitaux sont utiles dans une multitude de situations. De plus, ils sont pris de manière systématique plusieurs fois par jour dans quasiment l’ensemble des services de soins. Il est indispensable de connaître les normes qui régissent ces paramètres afin d’en avoir une parfaite lecture. 
  • Les pathologies cardiaques prévalentes : il est nécessaire de connaître les pathologies courantes en cardiologie (cf. les pathologies déclinées au début de l’article), d’en comprendre les mécanismes physiopathologiques, mais aussi les signes cliniques, ou encore biologiques. 
  • Les procédures de cardiologie interventionnelle et interventions courantes : il est important de comprendre les différentes procédures afin de pouvoir les expliquer au patient, mais aussi d’en appréhender les risques et les surveillances en retour d’examen. 
  • Les règles d’hygiène et d’asepsie : en cardiologie, l’usage de voies centrales ou de voies périphériques est très courant. Il est important de maîtriser le risque infectieux dès la pose de la voie d’abord et  d’en assurer la bonne gestion dans les règles d’hygiène et d’asepsie afin d’éviter des pathologies pouvant devenir graves chez des patients cardiopathes (par exemple l’endocardite infectieuse). 
  • Les thérapeutiques : il est essentiel de connaître les thérapeutiques prévalentes en cardiologie, comme les diurétiques, les bêta-bloquants ou les antihypertenseurs. Avant toute administration d’une thérapeutique, assurez-vous de connaître les surveillances et effets indésirables de ce traitement.
  • L’anatomie et la physiologie cardiaque : il est important de comprendre la structure du muscle cardiaque, le sens de circulation du sang avec les cavités et les valves par lesquelles il passe et de connaître le système électrique du cœur.
Infographie - schéma du cœur

Objectifs de stage infirmier en cardiologie

En stage de cardiologie, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs.

Notre équipe a écrit un article sur la rédaction de vos objectifs de stage : Comment rédiger des objectifs de stage infirmier

Voici une liste non exhaustive de compétences requises dans la structure d’accueil : 5.6.7

  • Administrer les thérapeutiques conformément aux bonnes pratiques et en surveiller les effets.
  • Conduire un entretien d’aide ou de soutien en fonction des besoins du patient.
  • Connaître et expliquer les différents examens en cardiologie.
  • Effectuer des calculs de doses simples et complexes.
  • Enrichir ses compétences communicationnelles, spécifiques au service.
  • Établir un projet de soins adéquat pour le patient en collaboration avec l’équipe pluri-professionnelle.
  • Évaluer la douleur, administrer les traitements antalgiques et savoir reconnaître un éventuel surdosage et la conduite à tenir.
  • Maîtriser la pose de voies veineuses périphériques conformément aux règles d’hygiène, d’asepsie et aux protocoles d’établissement.
  • Observer les signes cliniques liés à la pathologie œdème, hyperthermie, douleurs, asthénie, etc.).
  • Participer à l’hygiène de la personne et aider aux gestes de la vie quotidienne.  
  • Participer aux transmissions écrites et orales de manière pertinente et synthétique.
  • Pouvoir mettre en place une télémétrie en connaissant le placement des électrodes.
  • Préparer correctement le patient pour des examens radiologiques, fonctionnels biologiques.
  • Préparer la sortie ou le transfert d’un patient.
  • Réaliser un entretien d’accueil avec le patient et son entourage.
  • Réaliser un inventaire complet des effets personnels du patient.
  • Recueillir les données du patient, identifier la personne de confiance et effectuer une macrocible d’entrée.
  • Repérer une situation d’urgence, alerter et faire appel aux personnes-ressources.
  • Savoir évaluer le patient sur la connaissance de sa pathologie ou ses traitements et prévoir un entretien d’éducation thérapeutique si nécessaire.
  • Savoir réaliser un électrocardiogramme 12 dérivations.
  • Savoir utiliser un défibrillateur semi-automatique externe.
  • Surveiller l’élimination et quantifier les urines (diurèse) lorsque nécessaire.
  • Surveiller les dispositifs médicaux présents dans le service (voies veineuses périphériques/centrales, sondes vésicales, sondes naso-gastriques , dispositifs d’oxygénothérapie…).
  • Surveiller les paramètres vitaux en pré et post-interventionnel.

Professionnels rencontrés en cardiologie

Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais, en général, vous rencontrerez : 5.7

  • Agents de services hospitaliers
  • Aide-soignant(e)s
  • Assistantes sociales 
  • Assistants de recherche clinique
  • Brancardiers/ambulanciers
  • Cadre de santé
  • Cadre supérieur de santé 
  • Chirurgiens cardiaques 
  • Diététicien(ne)s
  • Équipes mobiles (soins palliatifs, gériatrie, psychiatrie, addictologie, plaie et cicatrisation,douleurs…) 
  • Externes en médecine
  • Infirmier(e)s 
  • Internes en cardiologie ou en gériatrie 
  • Intervenants extérieurs (laboratoires, infirmiers commerciaux…) 
  • Kinésithérapeutes
  • Médecins anesthésistes-réanimateurs 
  • Médecins cardiologues 
  • Manipulateurs en radiologie 
  • Psychologues

Témoignage d’un infirmier en cardiologie

Infographie - Témoignage d'un infirmier en cardiologie

Dans le cadre de notre série « Guides de stage infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un infirmier expérimenté qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier en cardiologie, nous avons eu la chance de collaborer avec Clément, infirmier aguerri exerçant dans ce service.

Dans le cadre de la rédaction de cet article, Clément a non seulement contribué par son expertise, mais a généreusement accepté de partager son expérience personnelle en cardiologie, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service : 

Pourquoi as-tu choisi de travailler en cardiologie ?

Lors de mes études d’infirmier, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage dans une unité d’hospitalisation conventionnelle de cardiologie. Ce fut un stage très enrichissant où j’ai beaucoup appris et développé de nombreuses compétences. Mon choix de carrière se profilait plus vers un service de réanimation. Après cette découverte de la cardiologie, j’ai été séduit et n’en suis plus parti. Tant par la richesse des soins qui me passionne ou la diversité de patients qui me donne envie chaque jour d’aller travailler. 

Qu’est-ce qui te plaît le plus en cardiologie ?

J’ai toujours été attiré par la technicité des soins, et par l’aspect relationnel, qui est pour moi fondamental. La cardiologie est un service qui permet d’être épanoui sur cet aspect et même plus ! En effet, c’est un service dynamique, qui accueille des patients pour de courts séjours, et donc stimule notre capacité d’adaptation de manière constante. Chaque journée est une nouvelle aventure qui ne sera jamais la même que la veille ! 

Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage en cardiologie ? 

Je lui dirais qu’il faut se laisser surprendre. C’est un stage qui peut effrayer de par la multitude de connaissances et de techniques à maîtriser, mais croyez-moi, avec de l’organisation et de la curiosité, cela ne peut que bien se passer. Saisissez l’opportunité qui s’offre à vous de découvrir ce terrain de stage riche et dynamique. Je vous encourage à réaliser des fiches sur les pathologies, les examens ou encore les thérapeutiques utilisées. En effet, les pathologies cardiaques sont prévalentes en France et, même si vous n’exercez pas en cardiologie par la suite, il ne serait pas étonnant d’en recroiser. 

Profitez, soyez rigoureux, et tout se passera pour le mieux ! 

Devenir infirmier(e) en cardiologie

Un stage en cardiologie représente une opportunité exceptionnelle pour le stagiaire infirmier. C’est un milieu à la fois vaste par son spectre de pathologies et précis dans ses interventions spécialisées. On y côtoie une variété de patients, souvent âgés et présentant plusieurs affections, qui ont des besoins diversifiés et des attentes uniques. La curiosité, la proactivité et la flexibilité deviennent alors essentielles pour garantir une prise en charge optimale. La cardiologie est également une branche offrant une expertise à la fois théorique et pratique, avec un vaste éventail de pathologies cardiaques. De surcroît, cette discipline est constamment en évolution, avec de nouvelles avancées technologiques et médicales qui prolongent la vie des patients tout en préservant leur qualité de vie. Pour l’infirmier(e), cela implique une formation continue, une remise en question et une adaptation permanente.

La cardiologie offre une multitude de débouchés professionnels, qu’il s’agisse d’un service d’hospitalisation classique, d’une unité de soins intensifs, d’un hôpital de jour, de consultations ou même du bloc opératoire. Un(e) infirmier(e) en cardiologie peut viser des diplômes spécialisés tels que celui d’infirmier(e) anesthésiste (IADE) ou d’infirmier(e) de bloc opératoire (IBODE), pour intégrer de manière plus intime les interventions cardiologiques. D’autres options incluent le Diplôme Inter Universitaire (DIU) en échocardiographie, qui permet d’exercer en laboratoire d’échographie cardiaque, ou le Diplôme Universitaire (DU) en circulation extracorporelle pour devenir infirmier(e) perfusionniste.

Sources

  1. Centre hospitalier régional d’orléans « Cardiologie et maladies cardio vasculaires » consulté le 10/10/2023
  2. Ministère de la Santé et de la Prévention « Maladies Cardiovasculaires » 26/09/2023
  3. Caisse nationale de l’Assurance Maladie « Rapport au ministère chargé de la Sécurité sociale et au Parlement sur l’évolution des charges et des produits de l’Assurance Maladie au titre de 2024 » 07/2023
  4. IFSI / IFAS du Centre Hospitalier de Chartres  « Livret d’accueil des étudiants pôle cardiologie / diabétologie / endocrinologie / nutrition / néphrologie / dialyse » 26/01/2023
  5. Centre Hospitalier d’Avignon « Livret d’accueil des étudiants en cardiologie hospitalisation » 15/12/2014
  6. Groupement Hospitalier de Territoire Paris Nord-Est « Livret d’accueil des étudiants » 02/2019
  7.  Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val de Seine « Livret d’accueil du service de cardiologie et chirurgie cardiaque » 02/2019
  8. Sénat « Proposition de loi relative à l’instauration d’un nombre minimum de soignants par patient hospitalisé » rapport n° 281 (2022-2023), déposé le 25 janvier 2023
  9. Haute Autorité de Santé «Comment organiser la sortie des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque » 04/2015
  10. Logeart, D., Isnard, R., Resche-Rigon, M., Seronde, M. F., de Groote, P., Jondeau, G., Galinier, M., Mulak, G., Donal, E., Delahaye, F., Juilliere, Y., Damy, T., Jourdain, P., Bauer, F., Eicher, J. C., Neuder, Y., Trochu, J. N., & Heart Failure of the French Society of Cardiology (2013). Current aspects of the spectrum of acute heart failure syndromes in a real-life setting: the OFICA study. European journal of heart failure, 15(4), 465–476.