Les normes biologiques, également appelées valeurs de référence, sont des plages de valeurs établies pour les résultats des examens de biologie médicale. Ces normes, présentées sous forme d’intervalle avec des limites inférieure et supérieure, sont généralement exprimées selon le système international d’unités.1

Bien que le diagnostic soit de la compétence du médecin, cet article vise à fournir aux étudiant(e)s infirmier(e)s et aux infirmier(e)s les compétences nécessaires pour interpréter de manière autonome les données du prélèvement sanguin. Cette capacité d’interprétation permet d’établir des liens pertinents dans la prise en charge du patient et pour une collaboration efficace avec l’équipe soignante.

Il est important de noter que ces valeurs de référence peuvent varier d’un laboratoire à l’autre selon les techniques d’analyse utilisées. Par conséquent, les valeurs mentionnées ici servent d’indications générales. Vous devez vous référer aux normes spécifiques indiquées sur vos lieux de stage ou d’exercice. Pour la même raison, il est conseillé aux patients de réaliser leurs prises de sang dans un même établissement pour que les résultats soient cohérents.

Dans cet article, nous explorons les différentes valeurs du prélèvement sanguin, de la numération formule sanguine à la fonction hépatique, en passant par l’ionogramme. Chaque aspect sera abordé afin de faciliter leur compréhension.

Infographie - normes biologiques du prélèvement sanguin

La numération formule sanguine (NFS) 

Normes biologiques de la numération formule sanguine (NFS)

HémogrammeHommeFemme
Hématies4.2 – 5.7 millions/mm34.0 – 5.3 millions/mm3
Hémoglobine14 – 18 g/dL12 – 15 g/dL
Hématocrite40 – 52 %37 – 46 %
VGM80 – 100 fL 
Leucocytes4 000 – 10 000 /mm3
PNN1 500 – 7 000 /mm3
PNE50 – 500 /mm3
PNB0 – 200 /mm3
Lymphocytes1 500 – 4 000 /mm3
Monocytes200 – 950 /mm3
Plaquettes150 000 – 400 000 /mm3
Tableau des normes biologiques de la numération formule sanguine (NFS)

Comprendre les éléments de la numération formule sanguine (NFS)

La numération formule sanguine (NFS) joue un rôle essentiel dans le diagnostic et le suivi des patients. Elle permet de quantifier et d’étudier les différentes cellules du sang2, notamment les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes.

Voici une définition du rôle des différents éléments sanguins analysés : 2

Hématies (ou globules rouges ou érythrocytes)

Elles transportent l’oxygène des poumons vers les autres parties du corps et ont une durée de vie d’environ 120 jours. 

Hémoglobine

Protéine contenue dans les globules rouges, essentielle pour le transport de l’oxygène dans le sang. Quand elle est trop basse, on parle d’anémie dont la cause la plus fréquente est la carence en fer ou en vitamines (B9, B12), mais les causes peuvent être multiples : hémorragie, maladie auto-immune… 

Hématocrite

Mesure le volume occupé par les globules rouges dans le sang total. Un excès est évocateur de polyglobulie, souvent due à une surproduction de globules rouges ou une déshydratation. 

Volume globulaire moyen (VGM)

Indique la taille moyenne des globules rouges (érythrocytes) dans le sang. C’est un paramètre crucial pour l’évaluation des anémies. Un VGM élevé peut indiquer une anémie macrocytaire, fréquemment liée à des carences en vitamine B12 ou en folates (vitamine B9), tandis qu’un VGM bas (anémie microcytaire) est généralement associé à une anémie ferriprive (carence en fer). 

Leucocytes (ou globules blancs)

Ils jouent un rôle clé dans la réponse immunitaire de l’organisme, le protégeant contre les infections (virus, bactérie, champignon). Un excès est souvent évocateur d’infection alors qu’un déficit (leucopénie) peut rendre une personne immunodéprimée. Il existe différentes causes : tumorale, iatrogène, toxique… 

  • Polynucléaires neutrophiles (PNN) : ils sont impliqués dans la phagocytose, un processus essentiel dans la réponse immunitaire contre les infections. Le déficit en PNN ou neutropénie expose à un risque infectieux majeur et nécessite le plus souvent un isolement protecteur du patient.
  • Polynucléaires éosinophiles (PNE) : ils jouent un rôle important dans la réponse immunitaire, un excès (ou hyperéosinophilie) est évocateur de réactions allergiques et d’infections parasitaires.
  • Polynucléaires basophiles (PNB) : ils sont impliqués dans les réactions allergiques et inflammatoires. Ils libèrent des substances comme l’histamine.
  • Lymphocytes : ils constituent une part importante du système immunitaire adaptatif. Ils sont responsables de la réponse immunitaire spécifique aux agents pathogènes. Un déficit (lymphopénie) est évocateur d’infections virales alors qu’un excès (lymphocytose) est évocateur d’une hyperproduction tumorale.
  • Monocytes : ces cellules sont des phagocytes importants dans la lutte contre les infections, et jouent également un rôle dans la régulation de la réponse immunitaire.

Plaquettes (ou thrombocytes)

Débris de grosses cellules appelés mégacaryocytes, elles sont cruciales pour la coagulation sanguine, elles aident à stopper les saignements en formant des caillots et ont une durée de vie d’environ 9 jours. Un déficit (thrombopénie) expose à un risque hémorragique alors qu’un excès (thrombocytose) est évocateur d’hémorragie chronique ou d’hyperproduction tumorale.

L’ionogramme sanguin

Normes biologiques de l’ionogramme sanguin 

Sodium133 – 150 mmol/L  
Potassium3.5 – 5 mmol/L
Chlore95 – 105 mmol/L
Bicarbonates22 – 30 mmol/L
Phosphore0.8 – 1.3 mmol/L
Magnésium0.75 – 1 mmol/L
Calcium2.2 – 2.6 mmol/L
Tableau des normes biologiques de l’ionogramme sanguin 

Comprendre les éléments de l’ionogramme sanguin

L’eau, constituant entre 50 et 70 % du poids corporel, est essentielle au fonctionnement du corps humain et se divise en compartiments liquides intra et extracellulaires. 

La distribution des électrolytes, tels que le sodium, le potassium et le chlore joue un rôle vital dans le maintien de l’équilibre hydroélectrolytique et acido-basique du corps, et impacte donc diverses fonctions physiologiques telles que la régulation de la pression artérielle et le fonctionnement neuromusculaire.

D’un point de vue physiologique, l’équilibre entre l’entrée et la sortie de l’eau est constamment régulé par des mécanismes tels que la sensation de soif, la sécrétion d’hormones antidiurétiques et la fonction rénale. 

L’ionogramme sanguin mesure les concentrations de ces électrolytes essentiels. Il est parfois associé à un ionogramme urinaire et la mesure de l’osmolarité pour fournir une évaluation plus complète, surtout dans les cas où l’organisme perd ou retient excessivement de l’eau, ce qui perturbe la balance hydroélectrolytique. 3.4

Ion sodium (Na+)

C’est un cation majeur du milieu extracellulaire, capital pour le maintien de la pression artérielle, de l’hydratation et de l’équilibre électrolytique. L’hypernatrémie reflète une déshydratation du secteur intracellulaire, alors que l’hyponatrémie traduit une hyperhydratation du secteur intracellulaire. 

Ion potassium (K+)

Cation principal du milieu intracellulaire, il joue un rôle vital dans l’activité neuromusculaire, la fonction cardiaque et l’équilibre hydrique. L’hyperkaliémie peut être due à une insuffisance rénale, une destruction accrue de cellules libérant du potassium ou encore à une acidose. L’hypokaliémie est souvent causée par des pertes digestives ou rénales. Il est important de noter que les perturbations de la kaliémie ont un retentissement cardiaque et peuvent être mortelles, ces perturbations se verront à l’ECG. 

Ion chlorure (Cl)

Anion principal du milieu extracellulaire, important pour l’équilibre acido-basique et le maintien de la pression osmotique.

Bicarbonates (HCO3-)

Jouent un rôle dans la régulation de l’équilibre acido-basique du corps. Des niveaux élevés peuvent être associés à une alcalose métabolique ou à une acidose respiratoire, alors qu’une diminution peut refléter une acidose métabolique. 

Ion phosphate (PO43-)

Important pour la structure osseuse et la production d’énergie au niveau cellulaire.

Ion magnésium (Mg2+)

Impliqué dans plus de 300 réactions enzymatiques, essentiel pour la fonction nerveuse et musculaire, la régulation du rythme cardiaque et le soutien du système immunitaire.

Ion calcium (Ca2+)

Ion minéral essentiel pour la solidité du squelette, la coagulation du sang, la transmission de l’influx nerveux et la contraction musculaire. Une hypercalcémie peut indiquer un excès d’apports alimentaires, une hyperparathyroïdie, une hypervitaminose D, des ostéolyses malignes, un myélome, une sarcoïdose, alors que l’hypocalcémie peut être due à une hypoparathyroïdie, une hypovitaminose D, une insuffisance rénale chronique.

Le bilan rénal

Normes biologiques de la fonction rénale

Urée2.5 – 7.5 mmol/L
CréatinineHomme : 88 à 150 µmol/LFemme : 53 à 115 µmol/L
DFGDFG normal ou élevé :
Stade 1 : DFG ≥ 90 ml/min/1,73 m² avec signes de dommages rénaux (protéinurie, anomalies histologiques ou anatomiques).
Légère diminution du DFG :
Stade 2 : DFG entre 60-89 ml/min/1,73 m² avec signes de dommages rénaux.
Diminution modérée du DFG :
Stade 3a : DFG entre 45-59 ml/min/1,73 m².
Stade 3b : DFG entre 30-44 ml/min/1,73 m².
Diminution sévère du DFG :
Stade 4 : DFG entre 15-29 ml/min/1,73 m².
Insuffisance rénale terminale :
Stade 5 : DFG < 15 ml/min/1,73 m² ou dialyse.
Tableau des normes biologiques du bilan rénal

Comprendre les éléments de la fonction rénale 

Ces tests reflètent la capacité des reins à éliminer les produits du catabolisme protéique et à maintenir l’équilibre hydrique et électrolytique.

L’urée

Déchet final du catabolisme des protéines., elle est synthétisée dans le foie à partir de l’ammoniac, un produit du métabolisme des acides aminés. Une augmentation de l’urée peut être évocatrice de déshydratation, d’insuffisance rénale ou d’hémorragie digestive. 

La créatinine

Déchet métabolique produit à partir de la créatine, un composé important pour la production d’énergie dans les muscles et éliminée principalement par les reins. Sa production dépend de la masse musculaire de l’individu (concentration plus élevée chez l’homme).2 Une élévation est le reflet d’une insuffisance rénale aiguë ou chronique. 

Le débit de filtration glomérulaire (DFG)

Mesure de la capacité des reins à filtrer et à éliminer les déchets du sang en 24 heures.2.5 Il est considéré comme le meilleur indicateur global de la fonction rénale. Le DFG est calculé à partir de la concentration de créatinine dans le sang, en tenant compte de variables telles que l’âge, le sexe, l’origine ethnique et le poids. Il existe plusieurs formules pour le calculer comme celles-ci : MDRD, Cockroft et Gault, CKD-EPI.

Le bilan hépatique

Normes biologiques de la fonction hépatique

ASAT : SGOT< 40 UI/L 
ALAT : SGPT< 30 UI/L
CPK< 60 U/L
LDH190 – 400 UI/L
Gamma GT< 58 UI/L
PAL< 34 U/100ml
Bilirubine libre (non conjuguée) 0.1 – 1.0 mg/dL (1.7 – 17.1 µmol/L)
Bilirubine conjuguée 0.0 – 0.3 mg/dL (0 – 5.1 µmol/L)
Bilirubine totale0.3 – 1.2 mg/dL (5.1 – 20.5 µmol/L)
Tableau des normes biologiques du bilan hépatique

Comprendre les éléments de la fonction hépatique 

Les enzymes hépatiques jouent des rôles variés dans l’organisme,de la digestion des aliments à la production et l’excrétion de substances chimiques essentielles. Les tests de la fonction hépatique permettent d’évaluer l’intégrité et l’efficacité du foie dans ces processus. 2

ASAT (SGOT) et ALAT (SGPT)

Ces enzymes sont essentielles dans le métabolisme des acides aminés, catalysant la transformation des acides aminés en acides cétoniques.

  • L’alanine aminotransférase (ASAT) : son taux s’élève généralement en cas de lésions hépatiques, telles que l’hépatite, mais il peut aussi augmenter en raison de dommages musculaires ou cardiaques.
  • L’aspartate aminotransférase (ALAT) : est plus spécifique au foie. Son taux augmente en cas d’hépatite, de cirrhose, d’hépatite alcoolique, et dans d’autres maladies hépatiques.

Gamma GT (gamma-glutamyl transférase)

Principalement localisée dans le foie, cette enzyme intervient dans le métabolisme et le transport des acides aminés. Un taux élevé peut indiquer une maladie hépatique, une atteinte des canaux biliaires, un abus d’alcool ou l’impact de certains médicaments sur le foie.

PAL (phosphatases alcalines)

Ces enzymes, présentes dans divers tissus, dont le foie, les os et le placenta, jouent un rôle dans le métabolisme des phosphates. Un taux élevé peut indiquer une obstruction des voies biliaires ou une pathologie hépatique ou osseuse.

Bilirubine libre (ou non conjuguée)

Elle est produite par la dégradation de l’hémoglobine et transportée dans le sang vers le foie. Comme elle n’est pas encore soluble dans l’eau, elle ne peut pas être éliminée directement par les reins. Elle augmente en cas de destruction des hématies (hémolyse). 

Bilirubine conjuguée

La bilirubine libre est transformée dans le foie en bilirubine conjuguée, une forme soluble dans l’eau. Cette transformation permet à la bilirubine d’être excrétée dans la bile et éliminée du corps par le biais du système digestif. Elle augmente en cas de pathologie hépatique. 

Bilirubine totale

C’est la somme de la bilirubine libre et de la bilirubine conjuguée dans le sang. L’accumulation de bilirubine dans le sang peut conduire à un ictère, caractérisé par un jaunissement de la peau et des yeux. Cela se produit lorsque la bilirubine s’accumule dans les tissus.

Autres dosages de biochimie

Normes de la CRP, la CPK et la LDH

CRP< 10 mg/L 
LDH190 – 400 UI/L
CPKHommes : 39 – 308 UI/LFemmes : 26 – 192 UI/L
Tableau des normes de la CRP, la CPK et la LDH

Comprendre le dosage de la CRP, la CPK et la LDH

Protéine C-réactive (CRP)

La protéine C-réactive (CRP) est une protéine produite par le foie puis sécrétée dans le sang en réponse à une inflammation. C’est un marqueur fiable et sensible pour détecter une inflammation aiguë ou chronique, quelle qu’en soit la cause – qu’il s’agisse d’une infection, d’une maladie auto-immune, d’une blessure ou d’une autre source d’inflammation. La CRP réagit rapidement aux changements dans le corps, ce qui la rend particulièrement utile pour évaluer l’efficacité des traitements anti-inflammatoires et pour suivre la progression des maladies inflammatoires.6 Une augmentation de la CRP indique une inflammation ou une infection active. 

Lactate déshydrogénase (LDH)

Impliquée dans le métabolisme des glucides, la LDH facilite la conversion du lactate en pyruvate. Peut-être évocatrice d’hémolyse. 

Créatine phosphokinase (CPK)

Cette enzyme joue un rôle clé dans la conversion de la créatine en phosphocréatine, un processus essentiel pour le stockage de l’énergie dans les tissus musculaires. Une élévation trop importante est le plus souvent due à une rhabdomyolyse (destruction de cellules musculaires) et peut entraîner une insuffisance rénale aiguë. 

Le bilan cardiologique 

Normes biologiques du bilan cardiologique

TroponineInférieure à 14 pg/L, mais varie selon le laboratoire.
BNPMoins de 100 pg/mL est généralement considéré comme normal.
Tableau des normes biologiques du bilan cardiologique

Comprendre les éléments du bilan cardiologique 

Les mesures des taux de troponine et des BNP (brain natriuretic peptide), sont essentielles pour évaluer les éventuelles lésions cardiaques. La troponine indique des lésions myocardiques, tandis que les BNP correspondent à un biomarqueur utile pour le diagnostic et la gestion de l’insuffisance cardiaque.

Troponine

La troponine est une protéine qui joue un rôle essentiel dans le système contractile des muscles et se compose de trois sous-unités : troponine T, C et I.7 La troponine est normalement présente à de très faibles concentrations dans le sang, mais en cas de dommage myocardique, comme lors d’un infarctus du myocarde, les cellules cardiaques endommagées libèrent des quantités significatives de troponine dans la circulation sanguine. L’élévation des taux de troponine est associée à des dommages au muscle cardiaque, mais elle peut également survenir dans d’autres pathologies, nécessitant une interprétation attentive du contexte clinique global. Il est recommandé de doser 2 troponines hypersensibles à 3 heures d’intervalle pour évaluer la cinétique.7 Des niveaux normaux ou bas sont généralement rassurants. Ils indiquent l’absence de lésions myocardiques aiguës.

BNP

Le BNP est produit par les ventricules en réponse à une surcharge de pression ou de volume. Lorsque le cœur est soumis à un stress, comme dans le cas d’une insuffisance cardiaque, les ventricules produisent et libèrent davantage de BNP. Ce biomarqueur aide à réguler la pression artérielle et le volume sanguin. Le dosage des BNP dans le sang est donc utilisé principalement pour diagnostiquer et évaluer l’insuffisance cardiaque. Des niveaux élevés peuvent indiquer une insuffisance cardiaque. Des niveaux bas de BNP indiquent souvent une fonction cardiaque adéquate sans signes d’insuffisance cardiaque.

Le bilan lipidique 

Normes biologiques du bilan lipidique

Cholestérol totalMoins de 2 g/l
LDL-CholestérolMoins de 1,9 g/l
HDL-Cholestérol Supérieur à 0,4 g/l
TriglycéridesMoins de 1,5 g/l
Tableau normes biologiques du bilan lipidique

Comprendre les éléments du bilan lipidique 

L’exploration d’une anomalie lipidique (EAL) évalue les niveaux des lipides sanguins2, notamment le cholestérol et les triglycérides. Ces paramètres sont essentiels pour évaluer le risque cardiovasculaire, car ils influencent la formation de plaques athéromateuses dans les vaisseaux sanguins. Le cholestérol apporté par les aliments et fabriqué par le foie est composé en trois éléments : 2

Le LDL-cholestérol

Souvent qualifié de « mauvais cholestérol », joue un rôle clé dans le transport du cholestérol vers les cellules du corps. Il est nécessaire pour diverses fonctions cellulaires, notamment la construction des membranes cellulaires et la synthèse de certaines hormones. Chez un patient, le taux optimal est individualisé et déterminé par le médecin, en tenant compte de la présence et de la combinaison spécifique des facteurs de risque cardiovasculaire.8

Les objectifs pour le LDL-C dépendent de la catégorie de risque : 

  • < 1,15 g/L pour un risque faible, 
  • < 1,0 g/L pour un risque modéré, 
  • < 0,7 g/L pour un risque élevé, 
  • < 0,55 g/L pour un risque très élevé.9

Le HDL-cholestérol

Il est souvent appelé « bon cholestérol » en raison de son rôle protecteur. Il aide à transporter le « mauvais » loin des artères vers le foie, où il est éliminé du corps.8 Un taux élevé de HDL est généralement considéré comme bénéfique, car il contribue à réduire le risque de maladies cardiovasculaires.

Les triglycérides

Ils sont le principal type de graisse (lipides) dans le corps, servant de source majeure d’énergie. Ils sont stockés dans les tissus adipeux et libérés dans le sang pour fournir de l’énergie aux cellules lorsque nécessaire. Des niveaux élevés peuvent augmenter le risque de maladie cardiovasculaire ou pancréatique. Ils peuvent également augmenter après un repas riche ou en cas de maladies du foie.

Le bilan glycémique

Normes biologiques du bilan glycémique

Glycémie à jeun chez l’adulte0,70 – 1,10 g/L (3,89 mmol/L et 6,1 mmol/L.)
HbA1cPour le diabète de type 2, généralement inférieure à 7 %.
Pour le diabète de type 1, entre 7 et 7,5 %.
Tableau des normes biologiques du bilan glycémique

Comprendre les éléments du bilan glycémique 

La glycémie, qui est la mesure de la concentration de glucose dans le sang, joue un rôle important en tant qu’indicateur de l’état métabolique de l’organisme. Le glucose est la principale source d’énergie des cellules et sa régulation est essentielle pour maintenir les fonctions corporelles normales.

La glycémie

C’est l’évaluation de la concentration du glucose dans le sang. Elle est principalement mesurée à jeun ou après les repas. 

L’HbA1c

Aussi appelée hémoglobine glyquée, reflète le niveau moyen de glucose dans le sang sur une période de deux à trois mois.10 Elle est utilisée pour évaluer le contrôle glycémique à long terme des patients diabétiques et pour aider à ajuster le traitement.

Le bilan de la coagulation 

Normes biologiques du bilan de coagulation

TP> 70 % 
INR1 pour les individus non traités.
2 à 4 pour les patients sous AVK selon les cibles définies.
TCA< 1,2 fois celui du témoin.
D-Dimères< 500 µg/L avant 50 ans, puis ajusté selon l’âge (< 10 x âge mcg/L).
Tableau des normes biologiques du bilan de coagulation

Comprendre les éléments du bilan de la coagulation 

L’analyse de la coagulation sanguine permet d’évaluer les risques de saignements ou de thrombose, pour le suivi des traitements anticoagulants, et de détecter les impacts de certaines pathologies comme les hépatopathies ou les maladies auto-immunes.11

Taux de prothrombine (TP)

C’est un indicateur de la capacité de coagulation du sang, qui reflète la fonction hépatique et l’effet des anticoagulants comme les antivitamines K (AVK). Un taux inférieur à 20 % peut indiquer un risque hémorragique, bien que certains patients avec un TP inférieur à 5 % ne présentent pas nécessairement de signes hémorragiques. 

International normalized ratio (INR)

Utilisé pour le contrôle des doses des AVK. Une valeur élevée est le signe d’une trop forte anticoagulation, il existe un risque de saignement au moindre choc. À l’inverse, une valeur en dessous de la norme peut être signe de thrombose, et peut indiquer un défaut d’observance du traitement anticoagulant ou un écart de régime.

Temps de céphaline activée (TCA)

Évalue la voie intrinsèque de la coagulation, est important pour le suivi des traitements. Un taux élevé suggère un surdosage en héparine ou un déficit en facteurs de coagulation comme l’hémophilie et le facteur VII. 

D-dimères

Indicateurs de la fibrinolyse, utiles pour détecter les caillots sanguins. N’a de valeur diagnostique que si négatif.

Comprendre les résultats biologiques en soins infirmiers 

En tant qu’infirmier(e)s ou étudiant(e)s, votre rôle dans l’interprétation des résultats sanguins est essentiel pour fournir des soins de qualité, en complément de la collaboration avec les médecins.

Pour bien comprendre ces données, il est important :

  • De maîtriser les valeurs normales de chaque paramètre sanguin pour identifier rapidement toute anomalie.
  • D’intégrer les résultats avec les symptômes du patient, ses paramètres vitaux, ses antécédents et son traitement.
  • D’examiner les changements de résultats au fil du temps pour évaluer la réponse au traitement ou la progression de la maladie. 
  • De considérer l’impact de l’âge, du sexe, de la nutrition, des médicaments et des antécédents sur les résultats. Par exemple, les D-dimères seront naturellement plus élevés chez les personnes âgées.
  • D’informer rapidement le médecin pour une prise en charge adaptée en cas de valeurs anormales ou inquiétantes.

Nous espérons que cet article vous aura donné les outils nécessaires pour une meilleure compréhension des résultats biologiques. Pour approfondir vos connaissances, nous vous recommandons de consulter notre article sur les paramètres vitaux, ainsi que celui sur les prérequis avant le prélèvement sanguin. Pour plus de ressources, n’hésitez pas à explorer notre plateforme : Réussis ton IFSI.

Remerciements

Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à BENNANI Marouan (biologiste médical) pour sa relecture attentive de cet article et sa précieuse contribution.
Chez Réussis ton IFSI, nous nous engageons à proposer des contenus d’une fiabilité inégalée. En complément de l’expertise interne de notre équipe habituelle, nous valorisons l’apport de professionnels extérieurs qualifiés qui enrichissent nos articles de perspectives nouvelles et essentielles.

Sources

  1. C. Clec’h, F. Gonzalez, Y. Cohen, Paramètres biologiques : valeurs normales et unités de mesure, Volume , Issue , 11/2009, Pages , ISSN 978-2-294-08855-1
  2. L’Assurance Maladie « Comment lire les résultats d’une prise de sang ? » 27/10/2023
  3. Institut national du cancer « Dictionnaire : ionogramme sanguin » consulté le 21/01/2024
  4. M. Vaubourdolle, Ionogramme et osmolalité, Volume, Issue, /2021, Pages, ISSN 2211-9698 
  5. National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases (NIDDK) « Une explication des résultats des tests de votre fonction rénale : un outil pour visite médicale » 11/2013
  6. Revue Médicale Suisse « Quelques outils face à un syndrome inflammatoire » 29/10/2014
  7. Société française de médecine d’urgence « Les biomarqueurs de l’infarctus du myocarde»  Dr C. GAST, R. MOUSNY, IDE, Pr P. RAY – 03/06/2015
  8. VIDAL « Comprendre les taux de cholestérol dans le sang » Mise à jour : 10/12/2021
  9. Société française de cardiologie « Chapitre 3 item 223 dyslipidémies » consulté le 22/01/2024
  10. Fédération Française des Diabétiques « L’HBA1C ou hémoglobine glyquée » 09/2010
  11. C. Frère, M.-F. Aillaud, M.-C. Alessi, Exploration de la coagulation, Volume , Issue , /2019, Pages , ISSN 2211-9698