Les urgences psychiatriques traitent des situations aiguës nécessitant une prise en charge rapide pour éviter l’aggravation de l’état du patient. Selon la circulaire du 30 juillet 1992, l’urgence en psychiatrie se définit comme une demande qui ne peut être différée et qui nécessite une réponse immédiate de l’équipe soignante. Cette spécialisation récente implique une collaboration étroite entre professionnels urgentistes et psychiatriques, avec des soins disponibles 24h/24. Ces services traitent de motifs de consultation variés,  exprimés par les patients, l’entourage ou les forces de l’ordre intervenant à domicile ou sur la voie publique, et nécessitent une intervention immédiate et spécialisée.1

Généralement intégrées aux urgences générales, les urgences psychiatriques incluent un psychiatre et un(e) infirmier(e), intervenant après un examen somatique du patient. Des exceptions existent, comme à l’hôpital Sainte-Anne ou au Centre Hospitalier du Rouvray, où des urgences exclusivement psychiatriques fonctionnent indépendamment.

En 2022, 4 % des passages aux urgences concernaient des motifs psychiatriques.2

L’infirmier(e) aux urgences psychiatriques accueille, évalue et oriente les patients. Il/elle instaure un climat de confiance et réalise un recueil clinique approfondi.

Les étudiant(e)s apprendront à identifier les pathologies psychiatriques aiguës, à gérer les traitements psychotropes et à évaluer les principaux risques tels que les comportements hétéro-agressifs et auto-agressifs. Ils sauront hiérarchiser les urgences selon le caractère aigu, le degré de souffrance et les risques à court terme pour le patient et son entourage. De plus, ils découvriront les structures de soins liées aux urgences psychiatriques et la collaboration nécessaire avec les CMP pour garantir une prise en charge coordonnée et efficace.

Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage aux urgences psychiatriques adultes, des pathologies rencontrées aux compétences à valider. 

Typologie du lieu de stage et particularités du service des urgences psychiatriques

Ce stage fait partie des soins en santé mentale et en psychiatrie (SMPSY). La durée moyenne de séjour dans ce type de service est généralement de 24 heures. Cependant, ce délai varie significativement selon la nature, la gravité des cas traités et des possibilités de soins en aval qui sont proposés, de quelques heures pour des interventions rapides à plusieurs jours pour des cas nécessitant une observation prolongée ou des ajustements thérapeutiques.

La population cible est variée, avec des patients majoritairement adultes. L’âge moyen des patients est divers, il reflète la large gamme de troubles psychiatriques traités dans ce type de service.

La charge de travail pour les infirmier(e)s est variable. Elle fluctue considérablement d’un jour à l’autre. Un(e) infirmier(e) peut être responsable de la prise en charge de quelques patients à plusieurs dizaines de patients en une seule journée, selon les admissions et la complexité des cas.3

Le stage se déroule dans un cadre intrahospitalier, aux urgences, avec des horaires flexibles, qui incluent des gardes de jour ou de nuit, ainsi que des rotations durant les week-ends, selon les conventions de stage. Ce système de planning garantit une couverture continue qui s’adapte aux fluctuations de la demande de soins.3

La sortie des patients est conditionnée par l’évaluation de leur état clinique et par la réponse aux traitements administrés. Les dispositions pour la sortie incluent le retour à domicile ou le transfert vers des services spécialisés de psychiatrie adulte, de pédopsychiatrie et de gérontopsychiatrie. Les plans de suivi ambulatoire sont également élaborés par l’équipe psychiatrique des urgences en collaboration avec les structures extrahospitalières pour une transition et un soutien continu après la sortie de l’hôpital.

Lexique aux urgences psychiatriques

Chaque service médical a son propre jargon, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité. 

Par exemple, aux urgences psychiatriques, vous entendrez : 

  • AAH : allocation adulte handicapé 
  • ASE : aide sociale à l’enfance 
  • AFT : accueil familial thérapeutique 
  • APA : antipsychotique atypique
  • CAARUD : centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues
  • CAC : centre d’accueil et de crise
  • CATTP : centre d’accueil thérapeutique à temps partiel
  • CHRS : centre d’hébergement et de réinsertion sociale
  • CIM-10 : classification internationale des maladie, 10e édition
  • CMP : centre médico-psychologique
  • CPOA : centre psychiatrique d’orientation et d’accueil 
  • CSAPA : centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie
  • CSI : chambre de soins intensifs 
  • CUMP : cellule d’urgence médico-psychologique 
  • ECG : électrocardiogramme
  • ECT : électroconvulsivothérapie
  • EEG : électroencéphalogramme
  • EHPAD : établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
  • ELSA : équipe hospitalière de liaison et de soins en addictologie 
  • ESA : état de stress aigu 
  • ESAT : établissement et service d’aide par le travail
  • ESPT : état de stress post-traumatique 
  • FAM : foyer d’accueil médicalisé
  • FC : fréquence cardiaque 
  • FR : fréquence respiratoire 
  • HAD : hospitalisation à domicile 
  • HAS : Haute Autorité de Santé 
  • HDJ : hôpital de jour 
  • IMC : indice de masse corporelle 
  • IMAO : inhibiteur de la monoamine oxydase
  • IMR : injection intramusculaire retard
  • IMV : intoxication médicamenteuse volontaire
  • IRM : imagerie par résonance magnétique 
  • IRSNA : inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline 
  • ISRS : inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine
  • JLD : juge des libertés et de la détention
  • MAS : maison d’accueil spécialisée 
  • MDPH : maison départementale des personnes handicapées 
  • OH : alcool
  • OPP : ordonnance de placement volontaire 
  • PMI : protection maternelle et infantile
  • RUD : risque, urgence et danger  
  • rTMS : stimulation magnétique transcrânienne
  • SAU : service d’accueil des urgences
  • SESSAD : services d’éducation spéciale et de soins à domicile
  • SL : soins libres
  • SMPR : service médico-psychologique régional 
  • SPIP : service d’insertion et de probation 
  • SPDRE : soins psychiatriques à la demande d’un représentant de l’État 
  • SPDT : soins psychiatriques à  la demande d’un tiers
  • SPDTU : soins psychiatriques à la demande d’un tiers en cas d’urgence
  • SPPI : soins psychiatriques en cas de péril imminent 
  • TCA : troubles des conduites alimentaires 
  • TCC : thérapie cognitivo-comportementale 
  • TDAH : troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité
  • TDM : tomodensitométrie 
  • THC : tétrahydrocannabinol, molécule présente dans le cannabis 
  • TS : tentative de suicide 
  • TSA : trouble du spectre autistique  
  • UF : unité fonctionnelle
  • UHCD : unité d’hospitalisation de courte durée 
  • UHTP : unité d’hospitalisation à temps plein 
  • VAD : visite à domicile 

Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent. 

Pathologies rencontrées et facteurs de risque aux urgences psychiatriques

Les urgences psychiatriques prennent en charge des pathologies couramment traitées en milieu hospitalier psychiatrique dans des moments de crises, avec une intensité et une urgence accrues. Les patients y sont généralement admis en raison d’une rupture avec l’état antérieur, soit de manière inaugurale ou d’une décompensation soudaine de leur état, au décours d’une rupture de traitement par exemple.

Pathologies les plus fréquentes en situation de crise

  • Épisode dépressif inaugural ou dans le cadre d’un trouble bipolaire ou d’un trouble unipolaire avec évaluation du risque suicidaire. 
  • Épisode maniaque associé à un trouble bipolaire, urgence médicale et psychiatrique, caractérisé par une exaltation extrême et une perte de contact avec la réalité, nécessitant une intervention immédiate.
  • Crise suicidaire, urgence absolue, lorsque le patient présente un risque immédiat de suicide, ou prise en charge du patient après une tentative de suicide.
  • Épisode psychotique inaugural ou chez un patient souffrant de trouble schizophrénique, en général une exacerbation aiguë nécessitant une stabilisation rapide.

Pathologies moins fréquentes, mais critiques en urgence

  • Les troubles de la personnalité, lorsque les traits de personnalité sont particulièrement rigides et associés à une altération du fonctionnement social et une incapacité à s’adapter aux différentes situations de la vie pouvant entraîner des crises suicidaires, l’abus de substances psychoactives ou de l’hétéro-agressivité. 
  • Trouble de l’adaptation, défini par la présence de symptômes réactionnels à un ou des événements de vie auxquels le sujet n’arrive pas à s’adapter.  
  • Troubles du comportement des patients atteints de pathologies neurodéveloppementales, tels que les troubles du spectre autistique ou du développement intellectuel, qui nécessitent une gestion aiguë lors de crises sévères.
  • Troubles du comportement des patients atteints de pathologies neurodégénératives.
  • Trouble délirant persistant (autrefois nommé trouble non schizophrénique, comme la paranoïa).
  • Troubles psychiques du post-partum, incluant la dépression, la manie ou les psychoses du post-partum, pouvant survenir brusquement et nécessiter une intervention urgente à cause du risque d’infanticide et de suicide.
  • Épisode psychotique bref (anciennement nommé bouffée délirante aiguë), qui se caractérise par un début soudain et qui peut être déclenché par divers facteurs de stress.
  • Pharmacopsychose, résultant de l’abus de substances, requérant une prise en charge immédiate pour prévenir des dommages plus graves.
  • Troubles des conduites alimentaires, comme l’anorexie mentale, la boulimie ou l’hyperphagie boulimique. Certains signes de gravité doivent être recherchés, en particulier ceux justifiant une hospitalisation en milieu spécialisé. 
  • Troubles factices et simulation, définis comme la production intentionnelle et adaptée de symptômes physiques ou psychiatriques, motivée par des incitations extérieures et adaptée à celle-ci par exemple pour échapper à la justice ou pour obtenir des psychotropes.

Les facteurs de risques aux urgences psychiatriques

Plusieurs facteurs contribuent à l’augmentation des consultations en urgence psychiatrique : l’affaiblissement des liens sociaux et familiaux, la souffrance liée au travail, ainsi que la montée de la précarité, de la violence et des comportements à risque tels que la consommation d’alcool et de drogues. À cela s’ajoutent la stigmatisation de la psychiatrie, qui retarde l’accès aux soins pour certains patients, la réduction du nombre de lits en psychiatrie de secteur et les dysfonctionnements des structures ambulatoires, accentués par la pénurie de psychiatres, qui augmente les délais de prise de rendez-vous.4

Dans les urgences psychiatriques, chaque cas est traité avec une attention particulière aux détails du contexte de la crise, pour stabiliser rapidement le patient et planifier la suite de sa prise en charge, que ce soit par un retour à domicile avec un soutien renforcé ou une hospitalisation en psychiatrie pour un traitement plus intensif.

Spécificité des urgences psychiatriques

La crise suicidaire

La crise suicidaire est un état aigu, brutal et temporaire. Le risque majeur est le passage à l’acte suicidaire. Les conduites suicidaires sont reconnues comme un trouble psychopathologique à part entière, qui expose le patient à un risque élevé de mortalité à court terme. La crise survient lorsque les ressources psychologiques et comportementales de la personne s’épuisent, ce qui crée une situation de souffrance intense. Le suicide est alors envisagé comme la seule réponse possible aux difficultés rencontrées.

Le suicide résulte d’un acte volontaire visant à mettre fin à sa vie, tandis que la tentative de suicide, bien que l’intention de mourir soit claire, n’aboutit pas au décès. Les idées suicidaires sont des pensées persistantes autour de la possibilité de se suicider.

L’identification et l’évaluation de la crise suicidaire reposent principalement sur l’interrogatoire du patient et de son entourage, ainsi que sur un entretien psychiatrique. Contrairement à certaines idées reçues, parler du suicide ou des idées suicidaires ne provoque pas le passage à l’acte, mais peut aider à le prévenir.

L’évaluation du risque suicidaire s’appuie sur l’échelle RUD, qui prend en compte le risque (facteurs de risque et de protection), l’urgence (scénario suicidaire) et la dangerosité (méthode envisagée et son accessibilité). 

Les antécédents de tentative de suicide et les pathologies psychiatriques sous-jacentes, comme l’anorexie mentale ou les troubles bipolaires, sont des facteurs de risque importants. En effet, 40 % des personnes ayant fait une tentative de suicide récidivent dans l’année, et 1 % d’entre elles décèdent par suicide dans cette même période. De plus, le suicide est associé à un trouble psychiatrique dans 90 à 95 % des cas.5.6 

Ce tableau compare trois concepts liés au suicide : le suicide, la tentative de suicide (TS) et les idées suicidaires.7

SuicideTentative de suicide (TS)Idées suicidaires
Acte délibéré de mettre fin à sa propre vie.Comportement auto infligé avec intention de mourir sans issue fatale.Pensées concernant le désir et la méthode de se donner la mort. Elles constituent un continuum allant des idées vagues jusqu’à une planification établie.
La personne suicidée : l’individu qui s’est donné la mort volontairement.La personne suicidante : l’individu survivant à sa TS.La personne suicidaire : l’individu ayant ou exprimant des idées suicidaires.
1 million de personnes dans le monde chaque année. En France 10 000 suicides par an (3x plus que les accidents).En France, 200 000 tentatives de suicide par an, probablement sous-évalué.Prévalence : environ 15% sur la vie entière.
3 hommes pour 1 femme2 à 3 femmes pour 1 homme
1/3 des suicides a lieu après 65 ans.Les TS sont plus fréquentes chez les jeunes entre 15 et 35 ans.
Essentiellement par pendaison et arme à feu en France.Dans 90% des cas, la TS est d’origine médicamenteuse.40% de passage à l’acte en cas d’idées suicidaires récurrentes.
Comparaison des caractéristiques et des risques associés au suicide, aux tentatives de suicide et aux idées suicidaires7

La crise suicidaire est un processus dynamique qui peut être divisé en plusieurs étapes :

Infographie - Le processus évolutif de la crise suicidaire

Agitation

Selon le DSM 5, l’agitation est une « activité motrice excessive associée à un état de tension intérieure. L’activité est en général improductive et stéréotypée. Elle se traduit par des comportements tels que la marche de long en large, le fait de gigoter, d’agiter les mains, de triturer ses vêtements et l’incapacité de rester assis. »8  

L’agitation est un trouble psychomoteur soudain marqué par une hyperactivité physique et psychique improductive, nécessitant une intervention rapide. Elle se distingue de l’hyperactivité et de l’akathisie (impossibilité de s’asseoir). Lorsque l’agitation s’accompagne de bris d’objets, on parle de crise clastique. Les risques majeurs incluent l’agressivité envers soi-même et les autres. Avant tout traitement, il faut éliminer les causes médicales ou toxiques.

La prise en charge implique l’isolement du patient (endroit calme, bien éclairé), la prévention des risques d’agressivité, un interrogatoire et un examen clinique, ainsi qu’un traitement sédatif (loxapine et benzodiazépines).

Il est essentiel de maintenir une attitude calme et rassurante, avec un seul interlocuteur, pour éviter la confusion. La communication doit être claire et sécurisante, en respectant les distances et en créant un climat de sécurité. Le/la soignant(e) doit se présenter, rassurer le patient, adopter un ton neutre et empathique, et exprimer une préoccupation sincère, en répétant que l’objectif est d’aider le patient à reprendre le contrôle.

Avant tout traitement, il faut éliminer les causes médicales ou toxiques : 7

Chez l’adulte jeune :

  • Intoxication ou sevrage à des substances psychoactives (alcool, cannabis, cocaïne, LSD).
  • Iatrogénie médicamenteuse.
  • Pathologie métabolique (hypoglycémie).
  • Cause infectieuse.
  • Cause neurologique / traumatique.
  • Cause cardiovasculaire (embolie pulmonaire, infarctus du myocarde).

Chez la personne âgée :

  • Globe vésical ou fécalome.
  • Cause iatrogénique (benzodiazépines, antidépresseurs, corticoïdes, agonistes dopaminergiques, anticholinergiques).
  • Un trouble hydroélectrolytique.
  • Infection.
  • Cause métabolique (hypoglycémie).
  • Cause neurologique ou neurochirurgicale (AVC, hématome sous ou extra dural, crise convulsive, tumeur, trouble neurodégénératif).
  • Cause cardiovasculaire (embolie pulmonaire, infarctus du myocarde).

Mesures de contention mécanique

Les pratiques de contention et d’isolement sont strictement encadrées par la loi et ne peuvent être mises en œuvre que sur prescription médicale. Utilisées en dernier recours, uniquement après l’échec des tentatives de désescalade, elles consistent à immobiliser les membres supérieurs et inférieurs du patient, ainsi qu’à utiliser une ceinture ventrale. Ces mesures sont toujours associées à une sédation médicamenteuse. Leur application est temporaire, doit être réévaluée régulièrement, et est levée dès que possible. L’infirmier(e) doit posséder une formation spécifique pour les appliquer de manière sécurisée et efficace, pour minimiser les risques de complications.4.8

Les complications potentielles et la surveillance infirmière sont les suivantes :

  • Accompagnement lors de la levée de contention : pour prévenir les chutes.
  • Altération de l’état cutané : risque d’escarres.
  • Constipation.
  • Déshydratation.
  • Effet garrot ou de compression : risque de lésion du plexus brachial.
  • Inhalation et fausse route.
  • Maintien des repères temporels : vérifier que le patient conserve ses repères dans le temps.
  • Recherche de signes de thrombose veineuse profonde : inspection des membres pour déceler douleur, rougeur, chaleur, œdème, etc.
  • Rhabdomyolyse : risque d’insuffisance rénale et d’hyperkaliémie.
  • Risque thrombo-embolique.
  • Sarcopénie et ankylose articulaire : risque accru chez les personnes âgées.
  • Soins d’hygiène et de confort : inclure la toilette et l’aide à l’élimination.
  • Strangulation.
  • Surveillance des points d’attaches et des points de compression.

Indications pour des mesures de soins sous contrainte

Les soins psychiatriques libres sont la règle générale. Les patients concernés bénéficient des mêmes droits que les autres patients. Ce régime de soins est privilégié chaque fois que l’état de santé du patient le permet.

Cependant, il existe un dispositif des soins sans consentement qui permet de dispenser les soins nécessaires aux patients qui n’ont pas conscience de leurs troubles mentaux ni de leur besoin impératif de soins. Encadrées par la législation,9 ces mesures sont appliquées en présence de risques suicidaires ou d’atteintes éventuelles à autrui. 

La HAS (Haute Autorité de Santé) recommande d’évaluer la capacité d’un patient à donner son consentement sur 5 dimensions : 10

  • Capacité à recevoir une information adaptée.
  • Capacité à comprendre et à écouter.
  • Capacité à raisonner.
  • Capacité à exprimer librement sa décision.
  • Capacité à maintenir sa décision dans le temps. 

Les différents types de soins sous contraintes : 

  • Soins à la demande d’un tiers (SDT).
  • Soins à la demande d’un tiers en cas d’urgence (SDTU).
  • Soins en cas de péril imminent (SPI).
  • Soins à la demande d’un représentant de l’État (SDRE).

Voici un tableau des différents types de soins sous contraintes : 11

Type de mesureSoins à la demande d’un tiers (SDT)Soins à la demande d’un tiers en cas d’urgence (SDTU)Soins en cas de péril imminent (SPI).Soins à la demande d’un représentant de l’État (SDRE)
IndicationsTroubles mentaux nécessitant des soins immédiats.Troubles mentaux et risque grave d’atteinte à l’intégrité du malade.Troubles mentaux et péril imminent, absence de tiers.Troubles mentaux menaçant l’ordre public.
Pièces nécessaires2 certificats médicaux dont 1 par un médecin externe, Demande d’un tiers.1 certificat médical par tout médecin, Demande d’un tiers.1 certificat médical par un médecin externe, Recherche d’information familiale/proches.1 certificat médical par tout médecin sauf psychiatre externe.
DécisionnaireDirecteur de l’établissement.Représentant de l’État (préfet).
Période initialeExamen médical, certificat médical après 24h puis 72h.
Les mesures de soins de psychiatrie sans consentement11

Pour les soins sous contraintes, trois conditions doivent être réunies : 

  • La présence de troubles mentaux.
  • L’impossibilité pour le patient de consentir aux soins.
  • La nécessité de soins immédiats et d’une surveillance médicale constante ou régulière. 

Actes et soins rencontrés aux urgences psychiatriques

Au cours de votre journée de travail, vous serez amené(e) à effectuer de nombreux actes et soins, parmi lesquels on peut citer : 3

  • Accueil et orientation du patient.
  • Administration et surveillance des injections intramusculaires, veineuses, sous-cutanées.
  • Aide dans les actes de la vie quotidienne (toilette, habillage/déshabillage, repas).
  • Continuité des soins à assurer avec les structures externes pour les soins ambulatoires.
  • Conduite d’entretiens d’aide thérapeutique.
  • Conduite d’entretiens médico-infirmiers.
  • Création d’un projet de soins en collaboration pluriprofessionnelle, visant la poursuite des soins en ambulatoire après la sortie du patient.
  • Évaluation clinique en collaboration avec le psychiatre.
  • Mesure des paramètres vitaux (fréquence cardiaque, pression artérielle, saturation en oxygène, température).
  • Mise en place et surveillance des protocoles de risque suicidaire, chambres d’isolement et contentions.
  • Participation aux réunions cliniques et aux réunions de synthèse.
  • Préparation, vérification, administration et surveillance des traitements médicamenteux.
  • Préparation du patient à la sismothérapie.
  • Prévention des situations d’urgence et des risques de violence ou de passage à l’acte.
  • Programmation et organisation d’activités médico-socio-thérapeutiques.
  • Réalisation de prélèvements veineux.
  • Réalisation de sessions de psychoéducation.
  • Réalisation d’actions d’information, de collaboration et de coordination avec les différents acteurs de l’établissement.
  • Réalisation d’électrocardiogrammes (ECG).
  • Réalisation de pansements simples.
  • Surveillance et soins aux patients en chambre d’isolement.

L’entourage du patient joue un rôle primordial pour les urgences psychiatriques, car ils sont souvent les premiers à remarquer les troubles du comportement. L’infirmier(e) doit recueillir des informations auprès de l’entourage, ce qui influence les décisions d’orientation et d’hospitalisation. Cette interaction permet également de dédramatiser la situation et de trouver un consensus sur les décisions à prendre.4

Vous trouverez, dans l’unité d’enseignement 4.4 de Réussis ton IFSI, des cours approfondis sur la méthode de chacun de ces soins.

Traitements rencontrés aux urgences psychiatriques

La pharmacologie aux urgences psychiatriques couvre l’utilisation de divers médicaments, dont :

  • Les antipsychotiques (neuroleptiques) de première et de seconde génération.
  • Les anxiolytiques, notamment les benzodiazépines.
  • Les hypnotiques.
  • Les antidépresseurs.
  • Les thymorégulateurs.

Ces classes thérapeutiques sont détaillées dans l’unité d’enseignement 2.11 sur la plateforme Réussis ton IFSI.

Traitements spécifiques en situation de crise :

Lors des urgences psychiatriques, les options médicamenteuses pour traiter les crises sont limitées, mais fréquemment utilisées. Parmi les principaux médicaments, on trouve :

  • Antipsychotiques de 1ère génération à visée sédative : loxapine, cyamémazine, chlorpromazine.
  • Antipsychotiques de 1ère génération à visée anti-délirante, anti-maniaque et sédative : halopéridol.
  • Benzodiazépines à visée anxiolytique et sédative : diazépam.

Certaines structures d’urgence se sont spécialisées dans la prise en charge des crises psychiatriques et peuvent utiliser des molécules spécifiques telles que :

  • Eskétamine, utilisée dans le cadre de la crise suicidaire.
  • Prométhazine, à visée sédative.
  • Morphine, également à visée sédative.

Prérequis du stage aux urgences psychiatriques 

Voici une liste non exhaustive de compétences requises dans la structure d’accueil : 4

  • Connaissances en gestion de crise psychiatrique : comprendre les dynamiques des crises psychiatriques, savoir identifier les signes de détérioration et les interventions rapides nécessaires pour stabiliser les patients.
  • Compétences en évaluation rapide : capacité à évaluer efficacement l’état psychiatrique et somatique d’un patient en urgence pour orienter rapidement les décisions de traitement.
  • Formation aux interventions d’urgence : maîtrise des procédures d’urgence telles que la gestion de l’agitation, les techniques de désescalade et l’administration de traitements médicamenteux d’urgence.
  • Connaissance des protocoles de soins sous contrainte : comprendre les indications, les contre-indications, la législation et les procédures de mise en œuvre des soins sous contrainte, incluant l’isolement et la contention.
  • Bases en pharmacologie d’urgence : avoir des connaissances sur les psychotropes utilisés en situation d’urgence, leurs indications, interactions et effets secondaires.
  • Compréhension des lois sur la santé mentale : connaissance des différentes mesures de protection légale urgentes, telles que les hospitalisations sous contrainte.
  • Notions approfondies sur les pathologies psychiatriques aiguës : connaissance des pathologies fréquemment rencontrées en urgences psychiatriques, telles que les troubles schizophréniques en phase aiguë, les épisodes maniaques, les crises suicidaires, les épisodes dépressifs.
  • Dans les urgences psychiatriques, l’écoute et l’observation continue : l’infirmier(e) doit prêter une attention particulière aux propos du patient, à son comportement et à celui de son entourage. Cette observation permet de mieux comprendre le contexte de la crise et d’instaurer un climat de confiance nécessaire à une prise en charge efficace.

Objectifs de stage aux urgences psychiatriques

En stage aux urgences psychiatriques, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs.

Notre équipe a écrit un article sur la rédaction de vos objectifs de stage : comment fixer ses objectifs de stage en soins infirmiers

  • Accueillir un patient et sa famille en recueillant les données nécessaires, en désignant la personne de confiance, et en expliquant les modalités du séjour.
  • Adapter la psychoéducation en fonction de la conscience des troubles du patient.
  • Administrer les prescriptions médicales et en surveiller les effets.
  • Analyser les besoins du patient et établir une relation d’aide appropriée.
  • Conduire une relation thérapeutique dans un contexte de soins.
  • Contribuer aux transmissions orales et rédiger les transmissions écrites.
  • Développer un projet de soins au sein de l’équipe pluridisciplinaire.
  • Effectuer des injections en respectant les bonnes pratiques et les techniques aseptiques.
  • Évaluer l’efficacité des traitements psychotropes et la condition clinique du patient.
  • Évaluer l’autonomie d’un patient 
  • Identifier et gérer les situations d’urgence (notamment les crises suicidaires).
  • Identifier le rôle de chaque intervenant et collaborer efficacement.
  • Initier et mettre en œuvre des soins à visée éducative et préventive, notamment sur l’observance thérapeutique, les effets indésirables des traitements, la reconnaissance des prodromes comme signes de rechute ou de récidive. 
  • Maîtriser les protocoles spécifiques du service.
  • Observer et évaluer le niveau d’autonomie du patient dans les activités de la vie quotidienne.
  • Observer les paramètres vitaux en lien avec les effets indésirables éventuels des traitements psychotropes.
  • Recueillir des informations pertinentes selon le motif d’hospitalisation du patient.
  • Savoir effectuer les soins évoqués ci-dessus (en fonction de votre expérience).
  • Surveiller les paramètres vitaux en lien avec les effets indésirables potentiels des traitements psychotropes. 
  • Travailler avec l’équipe pluridisciplinaire pour planifier la continuité des soins après la sortie du patient.

Professionnels rencontrés aux urgences psychiatriques

L’éventail des professionnels que vous pourrez rencontrer durant votre stage en urgences psychiatriques variera en fonction de l’établissement, mais généralement, vous collaborerez avec :

  • Agents de services hospitaliers (ASH)
  • Aides-soignant(e)s 
  • Autres médecins de spécialités variées : neurologues, cardiologues, endocrinologues, orthopédistes, qui consultent selon les besoins médicaux des patients.
  • Cadre de santé et équipe de soins des différents services psychiatriques d’aval 
  • Infirmière d’accueil et d’orientation (IAO)
  • Infirmier(e)s 
  • Intervenant(e)s d’aval : comprend des professionnels des Centres Médico-Psychologiques (CMP), des Hôpitaux de jour (HDJ), des psychiatres libéraux, et des infirmier(e)s à domicile qui prennent le relais dans la continuité des soins après la sortie des urgences.
  • Médecins urgentistes
  • Psychiatres 

Témoignage d’un infirmier aux urgences psychiatriques

Infographie - Témoignage d'un infirmier aux urgences psychiatriques

Dans le cadre de notre série « Guides de stages infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e) qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier aux urgences psychiatriques, nous avons eu la chance de collaborer avec Alexandre, un infirmier aguerri exerçant dans ce service.

Dans le cadre de la rédaction de cet article, Alexandre a non seulement contribué par son expertise, mais a généreusement accepté de partager son expérience personnelle aux urgences psychiatriques, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service : 

Pourquoi as-tu choisi de travailler aux urgences psychiatriques ?

J’ai choisi de travailler en psychiatrie adulte pour une multitude de raisons, et il est important de souligner que ce choix n’est jamais fait par défaut.

Au début de ma formation, mon projet était de travailler en réanimation, mais j’ai rapidement changé d’avis après mon premier stage en unité d’hospitalisation de psychiatrie adulte. Le travail pluridisciplinaire m’a beaucoup plu, notamment la collaboration avec les autres professionnels du service et le réseau avec les structures en amont et en aval. J’apprécie particulièrement l’organisation du parcours de soins en fonction des besoins et de l’autonomie des patients.

La complexité et la diversité des pathologies et des thérapeutiques rencontrées m’ont captivé, ainsi que les hypothèses physiopathologiques, notamment neurobiologiques, qui expliquent les troubles des patients. 

Ce qui m’a passionné, c’est la place centrale qu’occupe l’infirmier(e). L’observation clinique et les informations recueillies lors des entretiens par l’infirmier(e) sont déterminantes dans la démarche diagnostique, l’évaluation de l’efficacité des traitements et la surveillance de leur tolérance.

L’espérance de vie des patients atteints de troubles psychiatriques sévères est réduite en moyenne de 16 ans chez les hommes et de 13 ans chez les femmes.12 L’infirmier(e) a un rôle transversal pour soutenir ces patients, souvent victimes de stigmatisation et ayant un accès aux soins plus restreint. Cela inclut la prévention, le dépistage et le traitement des addictions, des maladies cardiométaboliques, respiratoires et des pathologies néoplasiques.

Entre aptitudes relationnelles, compétences techniques, capacité d’observation et attitude réflexive, l’infirmier(e) en psychiatrie est un professionnel polyvalent.

Qu’est-ce qui te plaît le plus aux urgences psychiatriques ?

Travailler en psychiatrie est extrêmement diversifié, à condition de le vouloir. Le domaine de la santé mentale est en constante évolution, ce qui nécessite des mises à jour régulières par le biais de formations, de lectures et de réunions d’équipe. Cela permet de rester à la pointe des nouvelles pratiques et découvertes.

Encadrer et former les étudiant(e)s et les professionnel(le)s en psychiatrie est une partie enrichissante de ce travail. Cela permet de partager ses connaissances et d’améliorer les pratiques au sein de l’équipe.

La recherche est en pleine expansion dans le domaine de la santé mentale. Participer à des projets de recherche en soins infirmiers, qu’ils soient médico-infirmiers ou exclusivement infirmiers, a toute sa place dans la pratique quotidienne. C’est une opportunité de contribuer activement à l’amélioration des soins.

Travailler en psychiatrie permet également de s’engager dans une variété de tâches, telles que l’enseignement, la formation, la recherche et la prise en charge directe des patients. Cette diversité rend le travail stimulant et enrichissant.

Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage aux urgences psychiatriques ? 

Pour commencer au mieux votre stage en psychiatrie, il faut bien vous préparer et vous informer sur votre lieu de stage et ses spécificités.

  •  Informez-vous sur la nature du service. Est-ce un service ouvert accueillant uniquement des patients en soins libres ou un service fermé prenant en charge des patients sous contrainte ? Découvrez si le service propose des activités particulières, comme la sismothérapie ou d’autres traitements spécifiques.
  • En fonction de la durée de votre stage, certains établissements peuvent offrir des parcours combinant l’intra-hospitalier et l’extra-hospitalier. Vous pourrez donc passer une partie de votre stage en milieu hospitalier et une autre partie en ambulatoire (centre médico-psychologique, hôpital de jour).
  • Les étudiant(e)s appréhendent souvent le stage en psychiatrie à cause de la crainte de la violence, et à cause de la méconnaissance et des préjugés sur la psychiatrie. Il est important de surmonter ces peurs pour profiter pleinement de votre stage. N’hésitez pas à parler de vos craintes avec vos tuteurs et votre maître de stage dès le début du stage.
  • Pour bien débuter votre stage, il est indispensable de maîtriser les connaissances spécifiques à ce domaine, comme celles abordées dans les unités d’enseignement 2.6 des semestres 2 et 5 de l’IFSI. Le stage en psychiatrie vous permettra de faire le lien entre les cours théoriques et la pratique.
  • Profitez de ce stage pour améliorer vos compétences relationnelles. 
  • Familiarisez-vous avec les différents professionnels, leurs missions et les structures intégrées dans le parcours de soins du patient. 
  • Même si le stage en psychiatrie n’était pas votre premier choix, il est primordial. Les connaissances et compétences acquises seront utiles dans d’autres domaines, y compris en hospitalisation adulte (chirurgie et médecine), où vous rencontrerez des patients atteints de pathologies psychiatriques. Profitez de ce stage pour en apprendre un maximum sur les pathologies et les traitements psychiatriques.

En résumé, soyez curieux/curieuse, ouvert(e) et proactif/proactive durant votre stage. Cela vous permettra de tirer le meilleur parti de cette expérience enrichissante en psychiatrie adulte.

Devenir infirmier(e) en psychiatrie adulte

Un stage en psychiatrie adulte offre une excellente opportunité pour enrichir ses compétences dans la prise en charge des pathologies mentales aiguës et la gestion des traitements psychotropes.

Ce milieu favorise le travail collaboratif avec divers professionnels et permet de développer des compétences en équipe. Les étudiant(e)s apprendront les bases théoriques de la sémiologie psychiatrique, l’évaluation des risques suicidaires et hétéro-agressifs, ainsi que des pratiques spécifiques telles que la sectorisation et les soins sous contrainte.

Les stages en psychiatrie adulte ouvrent également la porte à diverses spécialisations, comme les diplômes universitaires (DU) en santé mentale, urgences psychiatriques, troubles du comportement alimentaire, psychiatrie du sujet âgé et addictologie. Il est aussi possible de se spécialiser en tant qu’Infirmier(e) en Pratique Avancée (IPA), reconnu au grade de master, mention psychiatrie et santé mentale.

Les possibilités d’évolution sont nombreuses. Vous pouvez travailler dans des structures telles que le centre médico-psychologique (CMP), l’hôpital de jour (HDJ), et le centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), ou vous spécialiser en urgences psychiatriques ou dans des unités pour les troubles des conduites alimentaires (TCA). Poursuivre une formation de cadre de santé ou de cadre formateur est également une option. De plus, vous pouvez participer à la création d’unités innovantes telles que le SAMU psychiatrique, les unités mobiles de psychiatrie et les unités de réhabilitation psychosociale.

Sources

  1. Walter M., Genest P., ( 2006). « Réalités des urgences en psychiatrie » L’information psychiatrique, (Volume 82) (7), 565-570.
  2. Fédération des observatoires régionaux des urgences (FEDORU) « Chiffres clés des urgences 2022 » 10/05/2023
  3. Hôpital Delafontaine Saint Denis « Livret d’accueil étudiants au CRUP (centre renforcé des urgences psychiatriques) » mis à jour en 2024
  4. Massoubre, C., Crouzet, P. L., Desfonds, E., & Bendjeddou, M. (2013). Rôle de l’infirmier de psychiatrie aux urgences. Société française d’anesthésie et de réanimation.
  5. Collège national des universitaires en psychiatrie « Référentiel de psychiatrie et addictologie » 2ème édition révisée en 2016
  6. Santé publique France « VigilanS : Un dispositif efficace face au risque de récidives des tentatives de suicide » 05/09/2023
  7. IFSI Ville Evrard Cours Dr Cheffi et Mr Cordillot « Urgences psychiatriques » 2024 
  8. DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) « Agitation et trouble psychomoteur » 5e édition, mis à jour en 2013.
  9. Code de la santé publique « Article L3222-5-1 : Isolement et contention » version en vigueur depuis le 24/01/2022
  10. Haute Autorité de Santé (HAS) « Modalités de prise de décision concernant l’indication en urgence d’une hospitalisation sans consentement d’une personne présentant des troubles mentaux » Mis à jour le 19/072006
  11. Collège national des universitaires en psychiatrie « Référentiel de psychiatrie et addictologie » 4ème édition révisée en 2024