La réanimation néonatale est un service de soins qui prend en charge les prématurés et les nouveau-nés nécessitant des soins intensifs immédiatement après la naissance ou dans les jours qui suivent (jusqu’à 4 semaines de vie).1 Cette unité est essentielle pour les prématurés et les nouveau-nés confrontés à des problèmes de santé graves menaçant le pronostic vital à court ou moyen terme, telles que des pathologies respiratoires, infectieuses, neurologiques, digestives, métaboliques, ou encore des malformations. Au-delà des soins spécialisés, l’unité offre un soutien et un accompagnement continus aux familles. La prise en charge est complète et adaptée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.2
En France, sur les 830 000 naissances annuelles, entre 20 000 et 25 000 nouveau-nés requièrent une prise en charge en réanimation néonatale. Parmi eux, un peu plus de deux mille ne survivent pas au-delà de 28 jours. L’extrême prématurité constitue un défi considérable, car, malgré les avancées de la médecine, elle est toujours associée à une incertitude pronostique significative.3
Le rôle de l’infirmier(e) en réanimation néonatale comprend l’utilisation de divers dispositifs médicaux de pointe, l’application rigoureuse de protocoles de soins et la surveillance continue pour détecter tout signe avant-coureur de complications mettant la vie du bébé en danger. En parallèle, ils jouent un rôle déterminant dans le soutien émotionnel et accompagnent les parents confrontés à une détresse psychologique.
Le stage en réanimation néonatale vous permettra de comprendre l’importance de la prise en charge spécialisée des nouveau-nés et de développer des compétences techniques et relationnelles dans ce domaine.
Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter votre stage en réanimation néonatale, des pathologies rencontrées jusqu’aux compétences à valider.
Typologie du lieu de stage et particularités du service de réanimation néonatale
Le stage en réanimation néonatale s’inscrit dans le cadre des soins de courte durée (SCD) avec une durée d’hospitalisation variable qui peut s’étendre jusqu’à trois mois pour les nouveau-nés prématurés, avec une moyenne de 12 à 15 jours, selon le degré de prématurité et les complications associées.4
Les nouveau-nés admis dans ce service peuvent venir de diverses unités hospitalières telles que la néonatalogie, le bloc obstétrical, la maternité, les urgences pédiatriques, la pédiatrie ou à la suite d’un transfert inter-hospitalier par le service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) pédiatrique. Les modalités d’admission se définissent selon deux axes principaux : les naissances directes de la salle (inborn) et les transferts d’autres maternités (outborn).
Le service de réanimation néonatale prend principalement en charge des prématurés, définis selon l’OMS comme naissant avant la 37e semaine d’aménorrhée (ce qui correspond à moins de 259 jours depuis le 1er jour des dernières règles). Les cas peuvent varier de :
- « grands prématurés » (moins de 33 semaines d’aménorrhée)
- à « prématurissimes » (moins de 30 semaines d’aménorrhée ou pesant moins de 1000 grammes).4.5
Ces enfants sont particulièrement vulnérables en raison de l’immaturité de leurs fonctions physiologiques (immaturité pulmonaire, cérébrale, cardiaque, rénale, cutanée, digestive, oculaire, métabolique, immunitaire).
En ce qui concerne la charge de travail, la loi impose la nécessité au moins un infirmier ou une infirmière, spécialisé(e) en puériculture ou expérimenté(e) en néonatologie pour deux nouveau-nés hospitalisés en réanimation néonatale.6 Le travail en réanimation néonatale se déroule tout au long de l’année. Il nécessite une couverture continue, y compris les week-ends et jours fériés. Les infirmier(e)s peuvent être amenés à travailler selon des horaires variés, souvent sous forme de roulements de 12 heures, de jour comme de nuit.
La sortie du nouveau-né peut se faire vers son domicile, une hospitalisation à domicile (HAD), ou ça peut être un transfert vers une autre unité de néonatalogie pour le rapprocher de son domicile.4
Lexique en réanimation néonatale
Chaque service médical a son propre lexique, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité.
Par exemple, en réanimation néonatale, vous entendrez : 7
- AET : aspiration endotrachéale.
- AG : anesthésie générale.
- ARCF : anomalie du rythme cardiaque fœtal.
- BAVU : ballon à valve unidirectionnelle.
- BHR : bactérie hautement résistante.
- BLSE : bactéries productrices de bêta-lactamases à spectre élargi.
- BMR : bactérie multi-résistante.
- BMRE : bactérie multi-résistante émergente.
- CGR : concentré de globules rouges.
- CP : concentré plaquettaire.
- CPAP : continuous positive airway pressure, c’est-à-dire pression positive continue nasale.
- DAL : dispositif d’aide à l’alimentation.
- DBP : dysplasie bronchopulmonaire.
- DD : décubitus dorsal.
- DL : décubitus latéral.
- DRT : détresse respiratoire transitoire
- DV : décubitus ventral.
- ETF : échographie transfontanellaire.
- HIV : hémorragie intraventriculaire.
- HOOD : oxygénation à haut débit. (Terme emprunté à l’anglais, littéralement « capuchon ».)
- HTAPP : hypertension artérielle pulmonaire persistante.
- IF : infant flow.
- IMF : infection materno-foetale.
- IOT : intubation orotrachéale.
- IRA : insuffisance rénale aiguë.
- IRC : insuffisance rénale chronique.
- IVG : interruption volontaire de grossesse.
- KTVO : cathéter veino-ombilical.
- LMPV : leucomalacie périventriculaire.
- MAP : menace d’accouchement prématuré.
- MCE : massage cardiaque externe.
- MMH : maladie des membranes hyalines.
- NO : monoxyde d’azote (de l’anglais : nitric oxide).
- OHF : oscillation haute fréquence.
- PAI : pression artérielle non invasive.
- PAM : pression artérielle moyenne.
- PC : périmètre crânien.
- PEA : potentiel auditif évoqué.
- PEP : pression expiratoire positive.
- PIC : pression intracrânienne.
- PNI : pression non invasive.
- RCIU : retard de croissance intra-utérin.
- RCP : réanimation cardio-respiratoire.
- RPM : rupture prématurée des membranes.
- TIU : transfert in utero.
- VAC : ventilation assistée contrôlée.
- VC : ventilation conventionnelle.
- VCI : ventilation contrôlée intermittente.
- VNI : ventilation non invasive.
- VRS : virus respiratoire syncitial.
- VS : ventilation spontanée.
- VSAI : ventilation spontanée avec aide inspiratoire.
- VS-PEP : ventilation spontanée avec pression expiratoire positive.
Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage.
Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent.
Pathologies rencontrées et facteurs de risque en réanimation néonatale
Les infirmier(e)s en réanimation néonatale prennent en charge les nouveau-nés pouvant présenter diverses pathologies telles que : 4.8
- Prématurité : les bébés nés prématurément (avant 37 semaines de grossesse) sont particulièrement à risque en raison de leur développement incomplet, notamment au niveau pulmonaire, cardiovasculaire et neurologique. Ils sont susceptibles de rencontrer de multiples pathologies tels que la maladie des membranes hyalines, la dysplasie bronchopulmonaire, ou encore l’entérocolite ulcéro-nécrosante.
- Pathologies respiratoires : elles incluent la détresse respiratoire néonatale, l’hypertension artérielle pulmonaire, le syndrome de détresse respiratoire aiguë, une asphyxie néonatale et des complications telles que l’inhalation de méconium ou la hernie diaphragmatique.
- Pathologies digestives : telles que l’entérocolite ulcéro-nécrosante, une occlusion intestinale, l’atrésie de l’œsophage, l’ictère simple ou sévère, le laparoschisis ou l’omphalocèle, une laparoschisis, un omphalocèle.
- Pathologies hématologiques : leucémie aiguë, drépanocytose.
- Pathologies neurologiques : comme l’encéphalopathie anoxo-ischémique et les états de mal épileptique.
- Infections : les nouveau-nés peuvent souffrir d’infections variées, allant de l’infection bactérienne néonatale précoce à des maladies plus graves comme la septicémie, la méningite ou la coqueluche.
- Une défaillance circulatoire (choc hypovolémique, anaphylactique, septique).
- Autres troubles tels que des anomalies cardiovasculaires, des anomalies funiculaires, une asphyxie néonatale, des hémorragies diverses, une chorioamniotite, et diverses formes de pathologies congénitales malformatives, syndrome de Pierre Robin.
Spécificités du service de réanimation néonatale
La ventilation
La gestion respiratoire comporte des techniques et des équipements spécialisés, similaires, mais adaptés à ceux utilisés en réanimation pour adultes.
Ventilation non invasive (VNI) : moins invasive, elle est fréquemment utilisée pour soutenir les nouveau-nés ayant des difficultés respiratoires modérées. Elle comprend des techniques comme le DuoPAP, qui combine deux niveaux de pression positive pour faciliter la respiration sans nécessiter d’intubation.
Ventilation invasive (VI) : dans les cas plus sévères, la ventilation invasive peut être nécessaire. Cela implique l’intubation trachéale du nouveau-né pour fournir un support respiratoire direct et contrôlé, permettant une gestion précise des paramètres ventilatoires.
Ces méthodes de ventilation sont essentielles pour traiter les dysfonctionnements respiratoires des nouveau-nés et exigent une expertise spécifique pour assurer une application sûre et efficace, adaptée aux besoins et à la physiologie fragile des patients.
Vous trouverez sur notre plateforme de révision un cours que vous pouvez lire ou écouter sur les différents modes de ventilation dans l’unité d’enseignement 4.3 du semestre 4.
La couveuse
Une couveuse est conçue pour fournir un environnement stable et contrôlé aux nouveau-nés, en particulier s’ils sont nés prématurément ou ont des besoins médicaux spécifiques immédiatement après la naissance. Elle joue un rôle fondamental dans la régulation de la température corporelle du bébé, un processus vital que ces petits patients ne sont souvent pas encore capables de gérer seuls en raison de leur immaturité physiologique.
- Couveuse ouverte : elle offre un accès facile et direct au nouveau-né pour les soins et les interventions médicaux. Cependant, elle nécessite une surveillance constante pour maintenir une température corporelle adéquate.
- Couveuse fermée : elle est utilisée pour les nouveau-nés ayant une capacité particulièrement réduite à maintenir leur température. Elle crée un environnement entièrement contrôlé – chaud et humide – mimant les conditions in utero, favorisant ainsi le développement et la stabilisation du nouveau-né.9
Le système de gradation
Le système de gradation défini par le plan de périnatalité de 1994 et les SROSS représente la pierre angulaire de l’organisation des soins néonatals et obstétriques en France. Cette structuration a pour but d’assurer une distribution équilibrée et efficace des ressources médicales, tout en garantissant que chaque nouveau-né reçoive le niveau de soins adapté à son état de santé.
La classification des centres en trois niveaux permet une orientation précise des nouveau-nés selon leurs besoins médicaux.4.10
- Les centres de type I soignent les nouveau-nés qui ne présentent pas de problèmes particuliers (soit 80 pour cent des cas).
- Les centres de type II assurent 24h/24 la surveillance et les soins spécialisés des nouveau-nés à risque, dont l’état s’est déstabilisé après la naissance. Ils comportent une unité de néonatalogie, voire des soins intensifs.
- Les centres de type III prennent en charge la surveillance et les soins spécialisés des nouveau-nés qui présentent des détresses graves ou des risques vitaux nécessitant des soins de réanimation. Une unité de réanimation néonatale associée à une unité de soins intensifs est alors exigée.
L’allaitement
Dans un contexte de réanimation néonatale, l’allaitement est fortement encouragé et soutenu en raison de ses bénéfices nutritionnels et immunologiques, particulièrement pour les nouveau-nés prématurés ou en état critique. Voici les informations que vous devez maîtriser : 9.11
Dès les premières heures suivant la naissance, il est important de commencer à stimuler la lactation. Le colostrum, bien que produit en petite quantité, est extrêmement riche en nutriments et doit être donné au nouveau-né sans délai. Pour favoriser une montée de lait efficace, il est recommandé de tirer le lait 8 à 10 fois par jour, en imitant le rythme naturel de tétée du bébé.
L’équipe de réanimation néonatale, y compris les infirmières et les puéricultrices, fournira un accompagnement personnalisé pour la mise en place et le maintien de l’allaitement. Des séances de peau à peau ou de mise au sein non nutritive seront encouragées pour stimuler la lactation et renforcer le lien mère-enfant.
Tout le matériel nécessaire pour l’expression et le stockage du lait est mis à disposition dans le service. Les étudiant(e)s doivent former les mères aux bonnes pratiques de collecte, d’étiquetage, de conservation et de transport du lait. Le lait peut être conservé à température ambiante pendant 4 heures, au réfrigérateur pendant 48 heures et au congélateur pendant 4 à 6 mois.
Si le bébé est trop petit ou malade pour téter directement, le lait maternel peut être administré par seringue ou avec un biberon.
Si l’allaitement maternel n’est pas possible ou non désiré, il est important de proposer des alternatives adaptées. Vous devez être préparé(e) à discuter de ces options avec les familles en respectant leurs choix et leurs besoins.
Prévention de l’inconfort et de la douleur
La prise en charge de l’inconfort et de la douleur du nouveau-né en réanimation néonatale est une priorité pour l’équipe soignante, qui reste constamment attentive au bien-être et au confort du bébé pendant son séjour. Voici les stratégies mises en place : 9.12
- Succion non nutritive : le besoin de succion est un mécanisme de réconfort important pour les nouveau-nés. Offrir une tétine, parfois enduite de solution sucrée ou de quelques gouttes de lait maternel, peut apaiser et rassurer le bébé.
- Enveloppement et cocon : créer un environnement rassurant par l’enveloppement du bébé dans un lange, en position de flexion avec les mains proches du visage, peut l’aider à se sentir en sécurité. Le contact doux et constant d’une main sur le bébé renforce ce sentiment de sécurité.
- Agrippement : permettre au bébé d’agripper un doigt ou un doudou peut l’aider à se sentir plus stable et sécurisé.
- Prévention et gestion de la douleur : l’évaluation régulière de la douleur est essentielle. Si nécessaire, un traitement antalgique peut être administré pour soulager le bébé. Des moyens non médicamenteux sont également utilisés pour limiter la douleur et l’inconfort pendant les soins. Cela inclut l’utilisation de solution sucrée, la succion non nutritive, l’application de crèmes antalgiques cutanées et la réalisation de soins dans un environnement rassurant et contenant.
- Le toucher contenant : les nouveau-nés prématurés ont une peau extrêmement sensible ; par conséquent, bien que les caresses puissent sembler inconfortables, un toucher doux et contenant peut être très apaisant. L’équipe soignante vous guidera pour appliquer cette technique efficacement.
Sachez que l’implication des parents est primordiale dans la gestion de l’inconfort et de la douleur du nouveau-né.
Actes et soins rencontrés dans le service de réanimation néonatale
Au cours de votre journée de travail, vous serez amené(e) à effectuer de nombreux actes et soins, parmi lesquels on peut citer : 4.9
- La gestion de l’alimentation entérale.
- La gestion de l’oxygénothérapie.
- La manipulation correcte de matériel stérile en respectant les bonnes pratiques en vigueur.
- La mise en place d’une voie veineuse périphérique et sa surveillance.
- La pose, la surveillance et l’utilisation de sonde nasogastrique.
- La pose d’un cathéter central, d’un cathéter veineux ombilical en stérile.
- La préparation et la réalisation de l’acte transfusionnel.
- La prise en charge d’urgences vitales.
- La réanimation cardio-pulmonaire de l’enfant (RCP).
- L’aspiration endotrachéale (AET).
- L’EEG (électroencéphalogramme).
- L’électrocardiogramme.
- L’examen cytobactériologique des urines.
- L’installation confortable et le transport du nouveau-né en réanimation de la salle de naissance du bloc obstétrical au service de la réanimation néonatale ou de néonatologie.
- L’utilisation des différents dispositifs médicaux utilisés dans le service de réanimation néonatale.
- La mise en place de l’aérosolthérapie et la surveillance de l’apparition d’effets attendus et l’absence d’apparition d’effets indésirables.
Traitements du service de réanimation néonatale
La pharmacologie en réanimation néonatale est diversifiée et comprend une variété de médicaments allant des anesthésiques locaux et généraux, aux catécholamines.
Il est essentiel de maîtriser les indications des traitements administrés ainsi que l’effet escompté pour chaque patient.
- Les anesthésiques généraux et locaux.
- Les antalgiques.
- Les antiarythmiques.
- Les antihistaminiques.
- Les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques, et les antirétroviraux.
- Les anticoagulants.
- Les anti-inflammatoires.
- Les antithrombotiques.
- Les hypnotiques.
- Les neuroleptiques.
- Les stupéfiants.
Toutes ces classes thérapeutiques sont traitées dans l’unité d’enseignement 2.11 sur la plateforme Réussis ton IFSI.
Prérequis du stage en réanimation néonatale
Le rôle infirmier en réanimation néonatale exige une multitude de connaissances et de compétences.
Voici quelques prérequis à maîtriser avant d’entamer un stage dans ce service.4
- Gestion de l’urgence : maîtriser les procédures et protocoles d’urgence spécifiques au service. Cela inclut la réanimation cardio-pulmonaire néonatale, la gestion des voies aériennes et la réponse aux situations critiques.
- Connaissance des normes biologiques : une solide connaissance des analyses biologiques courantes, telles que la numération formule sanguine (NFS), l’ionogramme sanguin, les tests d’hémostase et les niveaux de PCO2, est essentielle pour interpréter les signes vitaux et l’état clinique des nouveau-nés.
- Surveillance des paramètres vitaux : les signes vitaux doivent être surveillés et enregistrés avec précision toutes les trois heures ou plus fréquemment selon l’état du patient, pour détecter rapidement toute détérioration de son état.
- Règles d’hygiène et d’asepsie : l’adhésion stricte aux règles d’hygiène et d’asepsie est primordiale pour prévenir les infections nosocomiales. Cela comprend le lavage et la désinfection des mains, l’utilisation de techniques stériles et le maintien d’un environnement propre.
- Connaissance des médicaments : il est important de connaître les thérapeutiques en cours, y compris les indications, les effets secondaires et les modalités de surveillance des médicaments administrés aux nouveau-nés.
- Notions fondamentales en périnatalité : avoir des connaissances sur les spécificités du nouveau-né, en particulier autour des risques liés à la prématurité, l’allaitement maternel et le développement du lien d’attachement parental.
- Calcul de dose : il est essentiel de savoir effectuer des calculs de dose pour les dilutions, doubles dilutions et le calcul du débit.
Objectifs de stage en réanimation néonatale
En stage de réanimation néonatale, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs.4
Notre équipe a écrit un article sur la rédaction de vos objectifs de stage : comment fixer ses objectifs de stage en soins infirmiers.
- Administrer des prescriptions médicales et surveiller leurs effets.
- Assurer l’hygiène de l’environnement et la préparation d’un box lors d’une entrée en service de réanimation néonatale.
- Connaître et comprendre les protocoles de soins du service.
- Connaître les normes biologiques d’une NFS, d’un ionogramme sanguin, CRP, de gaz du sang chez un prématuré comme chez l’enfant en fonction de son terme de naissance.
- Connaître les risques liés à l’anesthésie et à la chirurgie.
- Différencier les modes de ventilation (Vac, Vac+VG, VACI, DuoPAP, OHF, IF, Hood).
- Effectuer des prélèvements sanguins, veineux et artériels.
- Effectuer la surveillance clinique du patient.
- Effectuer le recueil de données.
- Effectuer l’accueil d’un enfant né à terme présentant un problème d’ictère, d’alimentation, d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie.
- Évaluer la douleur du nouveau-né, de l’enfant hospitalisé, grâce aux différentes échelles de confort EDIN/DAN.
- Gérer une entrée : des recueils de données à la macrocible d’entrée.
- Identifier la douleur.
- Effectuer des soins d’hygiène et de confort, de positionnement.
- Administrer et surveiller les transfusions de culots globulaires et/ou de culots plaquettaires, plasma frais.
- Mesurer et interpréter les paramètres vitaux et alerter le médecin en cas d’anomalie.
- Mesurer le score de sédation d’un patient.
- Organiser le devenir du patient avec l’équipe pluridisciplinaire.
- Participer aux transmissions.
- Poser, surveiller et retirer des sondes, qu’il s’agisse de sondes gastriques ou d’oxygénothérapie.
- Poser et surveiller les voies veineuses périphériques, les cathéters périphériques ou centraux.
- Prendre en charge le nouveau-né ou bébé âgé de moins de 6 mois ventilé mécaniquement.
- Réaliser des surveillances neurologiques (score de Glasgow, de Finnegan).
- Réaliser des tests de compatibilité sanguine ABO (test de Beth-Vincent).
- Rédiger des transmissions écrites.
- Savoir accueillir un patient prématuré supérieur à 37 semaines d’aménorrhée et des très grands prématurés de 24 semaines de plus de 500 grammes.
Professionnels rencontrés en réanimation néonatale
Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais, en général, vous rencontrerez : 4
- Agents de services hospitaliers.
- Aides-diététiciennes.
- Assistantes sociales.
- Auxiliaires de puériculture.
- Biologistes.
- Cadres de santé.
- Infirmier(e)s.
- Infirmier(e)s de puériculture.
- Internes, externes en pédiatrie.
- Kinésithérapeutes.
- Manipulateurs(trices) radio.
- Neurologues.
- Pédiatres réanimateurs, pédiatres néonatologistes, pédiatres.
- Psychologues.
- Radiologues.
- Secrétaires médicales
Témoignage d’une infirmière en réanimation néonatale
Dans le cadre de notre série « Guides de stage infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e) qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier en réanimation néonatale, nous avons eu la chance de collaborer avec Laurence, une infirmière aguerrie exerçant dans ce service.
Dans le cadre de la rédaction de cet article, Laurence a non seulement contribué par son expertise, mais a aussi généreusement accepté de partager son expérience personnelle en réanimation néonatale, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service :
Pourquoi as-tu choisi de travailler en réanimation néonatale ?
Mon choix de travailler en réanimation néonatale s’est forgé au fil de mon parcours. Initialement, j’ai exploré le domaine de la santé adulte à travers des postes en service d’urgence, en réanimation adulte, et lors de gardes en SMUR après l’obtention de mon diplôme. Cependant, avec le temps, le désir de me rapprocher de ma famille et de pallier mon manque de connaissances dans la prise en charge pédiatrique s’est accentué. C’est ainsi qu’une opportunité s’est présentée dans le domaine de la néonatologie, puis en réanimation néonatale, me permettant de me spécialiser davantage dans les soins aux nouveau-nés et de répondre à mon aspiration de contribuer de manière significative à cette phase de la vie.
Qu’est-ce qui te plaît le plus en réanimation néonatale ?
Ce qui me fascine en réanimation néonatale est la richesse et la complexité des défis cliniques rencontrés. La collaboration avec une équipe pluridisciplinaire m’apporte un profond sentiment d’accomplissement, et allie expertise technique et approche humaine. La possibilité de repousser mes limites, d’innover dans les soins et d’offrir un soutien complet aux nouveau-nés et à leurs familles est pour moi la source d’une grande satisfaction.
L’expérience en réanimation néonatale est unique, marquée par la diversité des cas et la nécessité d’une réponse rapide et précise à des situations critiques. C’est le mélange entre la haute technicité des soins requis et l’aspect profondément humain de cette spécialité qui me passionne. Le fait de contribuer au rétablissement d’un prématuré et de le voir quitter l’unité sain et sauf offre une gratification inestimable.
L’empathie, la compassion et le soutien familial sont au cœur de notre pratique. Malgré les avancées technologiques et la pression constante, nous veillons à ce que chaque interaction reste empreinte d’humanité, renforçant ainsi le lien essentiel entre soignants et patients dans le cadre d’une importante spécialisation.
Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage en réanimation néonatale ?
Voici mes recommandations :
- Faites preuve de curiosité : soyez proactifs/proactives dans votre apprentissage, posez des questions et cherchez à comprendre les fondements des soins prodigués. En réanimation néonatale, chaque détail compte, donc ne laissez jamais de place à l’incertitude.
- Demandez systématiquement de l’aide en cas de doute : il n’y a pas de place pour l’improvisation dans ce service hautement spécialisé. La moindre erreur peut avoir de graves conséquences. Si vous êtes incertain(e)s quant à un acte de soin ou une préparation de traitement, demandez immédiatement de l’aide ou une clarification.
- Saisissez l’opportunité d’apprendre avec l’équipe multidisciplinaire : profitez de l’expertise et de l’expérience des professionnels de santé qui travaillent autour de vous. Ils/elles sont généralement passionné(e)s par leur travail et disposé(e)s à partager leurs connaissances et leur expérience.
N’hésitez jamais à solliciter les membres de l’équipe pour des explications ou des démonstrations pratiques. Ce stage est une chance inestimable de croissance professionnelle et personnelle dans un domaine exigeant et gratifiant.
Devenir infirmier(e) en réanimation néonatale
Le stage en réanimation néonatale offre aux stagiaires une immersion dans un environnement hautement spécialisé, leur permettant de développer des compétences dans la prise en charge de nouveau-nés. Ils apprendront à gérer des situations d’urgence vitales, à interpréter des signes vitaux complexes et à appliquer des soins spécifiques aux prématurés et aux nourrissons malades. Ce stage renforce également les capacités de communication, essentielles pour le soutien des familles en période de stress intense.
Après avoir acquis de l’expérience en réanimation néonatale, les infirmier(e)s peuvent se spécialiser davantage en poursuivant des formations telles que :
- Puériculture : devenir infirmier(e) puériculteur(trice) offre une expertise approfondie dans les soins aux enfants et aux nouveau-nés.
- Infirmier anesthésiste diplômé d’État (IADE) : une spécialisation qui permet de travailler dans des environnements chirurgicaux pédiatriques.
- Infirmier de bloc opératoire diplômé d’État (IBODE) : pour se spécialiser dans les soins périopératoires pour les interventions chirurgicales néonatales.
- Diplômes universitaires : des DU en soins infirmiers pédiatriques ou en réanimation néonatale peuvent compléter la formation et ouvrir des portes dans la recherche ou l’enseignement.
Sources
- Rozance PJ, Wright CJ. The neonate. In: Landon MB, Galan HL, Jauniaux ERM, et al, eds. Gabbe’s Obstetrics: Normal and Problem Pregnancies. 8th ed. Philadelphia, PA: Elsevier; 2021:chap 23
- Code de la santé publique « Article R6123-44 » version en vigueur depuis le 26/07/2005
- Jarreau, P. (2009). Néonatalogie et réanimation: Questions posées par l’extrême prématurité. Laennec, 57, 8-21. https://doi.org/10.3917/lae.094.0008
- Hôpitaux universitaires Paris Nord Val de Seine « Livret d’accueil du service de Réa – soins intensifs – néonatalogie » 20/06/2018
- Organisation Mondiale de la Santé « Naissances prématurées » 10/05/2023
- Code de la santé publique « Article D6124-61 » version en vigueur depuis le 26/07/2005
- R. Carbajal, R. Lenclen, A. Paupe, P. Blanc, E. Hoenn, S. Couderc, Le jargon de la réanimation néonatale, Volume 168, Issue 1, 01/2001, Pages 7-105, ISSN 0929-693X,
- APHP « Stage infirmier avant diplomation: service réanimation néonatale et pédiatrique F/H » – consulté le 04/03/2023
- Centre Hospitalier Universitaire de Nantes « Livret d’information RÉANIMATION NÉONATALE » 07/2019
- Centre hospitalier Savoie « Infirmier(e) néonatalogie et réa néonatale » consulté le 04/03/2023
- Centre Hospitalier de Troyes « Livret d’accueil Service de réanimation, de soins intensifs et de médecine néonatale » 01/03/2023
- Hôpital Robert Debré « LIVRET D’ACCUEIL : Service de réanimation et pédiatrie néonatales » 25/01/2023
- Association ATDE-Pédiadol « Échelle de douleur et d’inconfort du nouveau-né (EDIN) » mis à jour en 03/2022