Les urgences pédiatriques sont dédiées à la prise en charge des enfants, de la naissance jusqu’à l’âge de 18 ans, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 71.2. Considérant l’enfant non comme un « adulte en miniature », mais comme un individu avec des besoins spécifiques, ce service s’adapte aux particularités physiologiques et psychologiques de cette tranche d’âge.3 Les urgences pédiatriques répondent à un large éventail de cas, allant des motifs de consultations courants aux situations d’urgence vitale.

En santé publique, ces services jouent un rôle clé dans la gestion des urgences médicales et chirurgicales pédiatriques. Ils représentent environ 27 % des passages aux urgences, soit plus de 5,5 millions de passages par an.4 La capacité de fournir une prise en charge rapide et adaptée aux enfants est essentielle, surtout dans les situations où l’établissement ne dispose pas de services pédiatriques spécialisés et doit coordonner des transferts vers des services adaptés.

Le rôle de l’infirmier(e) aux urgences pédiatriques comprend la reconnaissance et la gestion des détresses vitales, l’application de protocoles de réanimation pédiatrique et l’accompagnement des enfants et de leurs familles dans des moments souvent difficiles.

Durant ce stage, vous développerez des compétences techniques spécifiques à la pédiatrie et améliorerez votre communication avec les enfants et leurs parents. Vous apprendrez à allier soins techniques, divertissement pour réduire la douleur des jeunes patients, et implication parentale, tout en vous adaptant à la diversité des situations cliniques. 

Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage infirmier aux urgences pédiatriques, des pathologies et thérapeutiques rencontrées jusqu’aux objectifs à formuler.

Infographie - Guide du stage infirmier aux urgences pédiatriques

Typologie du lieu de stage et particularités des urgences pédiatriques

Le stage aux urgences pédiatriques s’inscrit dans la typologie des soins de courte durée (SCD) avec une durée moyenne de séjour de quelques heures (moins de 24 heures) aux urgences pour un traitement qui permettra dans plus de la moitié des cas un retour au domicile, sinon l’enfant sera transféré en service d’hospitalisation d’aval (réanimation, chirurgie, médecine spécialisée).2.5.6

Les équipes des services d’urgences pédiatriques fonctionnent selon différents principes organisationnels. Certains établissements adoptent un roulement basé sur des équipes de jour et de nuit qui se relaient toutes les 12 heures. D’autres ont un roulement comprenant deux équipes de jour travaillant en horaires de 7h36 ou 8 heures (matin et soir) et une équipe de nuit travaillant en horaires de 10 heures. Les infirmier(e)s de ce service peuvent être amené(e)s à travailler n’importe quel jour de la semaine, y compris les week-ends et jours fériés.5.6.7

Les enfants admis aux urgences pédiatriques viennent de l’extérieur, ils arrivent soit par leurs propres moyens, accompagnés des parents, soit avec les pompiers ou par ambulance. Certains enfants sont attendus au sein du service d’urgences pédiatriques lorsqu’il s’agit d’un transfert d’un autre établissement de soins ou d’une entrée prise en charge par le SAMU.6

Les urgences pédiatriques accueillent des enfants, de la naissance jusqu’à l’âge de 18 ans.5.6 Il est important de noter que l’âge maximal d’accueil varie selon les établissements et les politiques de santé de chaque région.8

Le nombre de patients pris en charge par infirmier(e) varie en fonction du flux de patients au sein du service d’urgences pédiatriques. Il n’existe pas de chiffre précis déterminant le ratio patients/infirmier(e). Néanmoins, le Code de la santé publique stipule que l’équipe médicale des urgences doit comprendre un nombre suffisant d’infirmier(e)s pour assurer une présence permanente.9 

Lexique aux urgences pédiatriques

Chaque service médical a son propre lexique, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité. 

Voici une liste non exhaustive d’abréviations que vous entendrez aux urgences : 1

  • ABC : Airways (voies respiratoires) / Breathing (respiration) / Circulation (circulation). (Vous entendrez peut-être parler du « Quick Look ». C’est un examen clinique rapide réalisé par les professionnels à chaque prise en charge d’un enfant pour évaluer cliniquement son état de santé dans sa globalité.) 
  • ACR : arrêt cardio-respiratoire. 
  • APLV : allergie aux protéines de lait de vache. 
  • BABP : brachio-anté-brachio-palmaire (immobilisation). 
  • BS : bilan sanguin. 
  • BU : bandelette urinaire. 
  • CCH : crise convulsive hyperthermique. 
  • CRIP : Cellule de recueil des informations préoccupantes du Département
  • CVO : crise vaso-occlusive.
  • DRP : drainage rhino-pharyngé.
  • DTP : diphtérie, tétanos et poliomyélite.
  • FID : fosse iliaque droite. 
  • GEA : gastro-entérite aiguë. 
  • GPE : gastrostomie percutanée endoscopique. 
  • IOA : infirmière organisatrice de l’accueil / anciennement IAO : infirmière d’accueil et d’orientation
  • IP : information préoccupante. 
  • MDPH : maison départementale des personnes handicapées.
  • MIN : mort inopinée/inattendue du nourrisson.
  • NRS : nourrissons (0-3 ans). 
  • NN : nouveau-né (0 – 1 mois)
  • OMA : otite moyenne aiguë. 
  • OPP : ordonnance de placement provisoire. 
  • PL : ponction lombaire. 
  • PNP : pneumopathie. 
  • RGO : reflux gastro-œsophagien. 
  • SNG : sonde nasogastrique.
  • SRO : soluté de réhydratation orale. 
  • TA/TS : tentative d’autolyse/de suicide 
  • TC : traumatisme crânien. 
  • TCA : troubles du comportement alimentaire. 
  • TRC : temps de recoloration cutanée. 
  • TSV : tachycardie supraventriculaire. 
  • UP : urgences pédiatriques
  • VAV : voie d’abord veineuse.

Pathologies rencontrées aux urgences pédiatriques

Les motifs d’admission aux urgences pédiatriques peuvent être variés et englober différents types de problèmes de santé, qu’ils soient d’ordre médical, chirurgical, psychique ou social.1.2.5.10

Pathologies chirurgicales 

  • Tous types de traumatismes ou d’accidents domestiques (fractures, plaies…).
  • Accidents de la vie courante (traumatisme crânien, brûlure, morsure de chien). 
  • Problème sur matériel (Picc-line, Broviac, gastrostomie, DVP…), 
  • Pathologies chirurgicales aiguës : torsion testiculaire/d’annexes, hernie, sténose, invagination…

Pathologies médicales 

  • Pathologies pulmonaires (ex. : crise d’asthme, laryngite, bronchiolite, inhalation de corps étranger).
  • Pathologies infectieuses (gastro-entérite aiguë, otite, angine, méningite, crise convulsive, péritonite, arthrite septique, infections diverses d’origine virale ou bactérienne).
  • Pathologies cardiaques (péricardite, coarctation de l’aorte, insuffisance cardiaque).
  • Pathologies urinaires (pyélonéphrite et infection urinaire).
  • Pathologies viscérales (appendicite, syndrome hémolytique et urémique, colique, pancréatite).
  • Pathologies neurologiques (malaise du nourrisson, crise convulsive).
  • Pathologies métaboliques (découverte/déséquilibre de diabète).
  • Pathologies hématologiques (CVO, découverte de tumeur, de leucémie).
  • Enfant en état de choc : septique, hypovolémique, anaphylactique, cardiogénique, obstructif.

Troubles psychiatriques et sociaux

  • Troubles du comportement et pathologies psychiatriques : crise clastique, tentative de suicide, idées noires/suicidaires, décompensation de pathologie psychiatrique, bouffée délirante aiguë, troubles du comportement alimentaire.
  • Problèmes psychosociaux et familiaux, risque ou suspicion de maltraitance, mis en danger de l’enfant.

Il est important de noter que les pathologies respiratoires figurent parmi les affections les plus fréquemment rencontrées aux urgences pédiatriques. Elles incluent notamment l’asthme, la bronchiolite, la laryngite et les pneumopathies.

Spécificités des urgences pédiatriques

Les urgences pédiatriques présentent des spécificités uniques pour les infirmier(e)s, incluant le rôle clé de l’infirmier(e) organisateur(trice) de l’accueil (IOA), les approches de gestion et d’évaluation de la douleur chez l’enfant, l’ajustement des doses médicamenteuses en pédiatrie, et les normes des signes vitaux pour les jeunes patients. Nous aborderons également les techniques de communication adaptées aux enfants, la collaboration essentielle avec les familles, la prise en charge de l’arrêt cardiorespiratoire pédiatrique, et la sensibilité requise face à la suspicion de maltraitance.

L’infirmier(e) organisateur(trice) de l’accueil (IOA)

Dès l’arrivée aux urgences pédiatriques, l’enregistrement est effectué par un agent administratif ou un(e) aide-soignant(e), qui effectue une première évaluation basée sur le motif de consultation. L’infirmier(e) organisateur(trice) de l’accueil (IOA) procède ensuite à une évaluation clinique approfondie de l’état de santé de l’enfant, qui prend en compte ses paramètres vitaux, son état de santé global, le motif de consultation et ses antécédents médicaux. Un score, déterminé selon une grille établie par le service, est attribué pour prioriser les cas selon son urgence. 

Dès l’accueil, l’infirmier(e) exerce son rôle propre en effectuant des surveillances et, sous prescription ou protocole, peut effectuer des soins tels que l’application de topiques pour les brûlures, d’anesthésiant (sur plaie suturable ou en prévention de prélèvement veineux), administrer des antalgiques, des antipyrétiques, des soluté de réhydratation orale, réaliser des analyses d’urine ou dispenser une éducation thérapeutique quant à l’hyperthermie chez l’enfant, le lavage de nez ou des soins locaux.

L’IOA est également responsable de la gestion de la salle d’attente. Il/elle s’assure que l’état de santé des enfants ne se détériore pas et intervient rapidement en cas de besoin. Cela inclut l’installation des enfants, l’alerte en cas d’urgence, la mise en place d’une surveillance hémodynamique si nécessaire et l’orientation des cas critiques vers les box de soins ou la salle de déchocage.

La gestion de la salle d’attente requiert aussi des compétences en communication et en pédagogie, afin de gérer l’impatience et parfois l’agressivité des enfants et de leurs parents.

La prise en charge de la douleur aux urgences pédiatriques

La gestion de la douleur aux urgences pédiatriques implique l’utilisation de diverses stratégies pour atténuer la douleur et l’anxiété chez les enfants durant les soins. L’infirmier(e) peut s’appuyer sur des éléments environnementaux et des techniques de distraction. Par exemple, elle peut utiliser des livres, peluches, tétines, ou recourir à des écrans, de la musique, des jeux, et même du sucrose pour les nouveau-nés. 

Des traitements thérapeutiques comme les anxiolytiques ou le MEOPA (mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote) peuvent être utilisés sur prescription médicale pour aider les enfants à mieux accepter les soins, en fonction de leur âge. Il est essentiel de respecter le consentement libre et éclairé pour tout soin prodigué, qui doit être donné par le responsable légal si l’enfant est mineur. Cette approche centrée sur l’enfant et sa famille permet de proposer des soins plus confortables et moins stressants.

Les différentes échelles de la douleur chez les enfants

Dans le cadre de la prise en charge pédiatrique, particulièrement dans les urgences pédiatriques, l’évaluation précise de la douleur et de l’inconfort chez l’enfant est fondamentale. À cette fin, plusieurs échelles et scores ont été développés pour permettre aux soignants d’appréhender efficacement la douleur et d’ajuster le traitement en conséquence. Voici un aperçu des outils d’évaluation les plus pertinents dans ce contexte :

  • Évaluation de la Douleur et de l’Inconfort du Nouveau-né (EDIN) : destinée à mesurer la douleur du nouveau-né, elle se concentre sur cinq critères comportementaux et physiologiques (jusqu’à 3 mois).
  • Échelle Comfort et Comfort Behavior : évalue le niveau de sédation et la douleur des enfants en soins intensifs à travers des paramètres physiologiques et comportementaux.
  • Échelle Children’s Hospital of Eastern Ontario Pain Scale (CHEOPS) : cette échelle comportementale mesure la douleur des enfants de 1 à 7 ans en observant six comportements spécifiques.
  • FLACC (Face, Legs, Activity, Cry, Consolability) : utilisée pour les enfants de 2 mois à 7 ans, elle évalue la douleur en examinant cinq aspects comportementaux et physiologiques, de 0 à 10 points.
  • Échelle de Douleur et d’Inconfort du Nouveau-Né (NIPS) : évalue la douleur chez les nouveau-nés et les prématurés en se basant sur six composantes comportementales et physiologiques pour un score total reflétant l’intensité de la douleur.
  • Évaluation ENfant DOuLeur (EVENDOL) : conçue pour les enfants de 0 à 7 ans, cette échelle évalue la douleur aiguë à travers cinq items portant sur le comportement et les réactions physiques avec un score de 0 à 15.

Adaptation du dosage médicamenteux en pédiatrie : poids, âge et dilution

En pédiatrie, la notion de « petit poids » joue un rôle crucial dans le dosage médicamenteux. Même les médicaments courants, tels que le Doliprane® (paracétamol), nécessitent une adaptation précise au poids de l’enfant (15 mg/kg sans dépasser 4 prises par 24 heures). Cette pratique exige une attention particulière, surtout dans la dilution des médicaments injectables. Il est important de trouver le juste équilibre, d’éviter un volume de dilution excessif tout en assurant la concentration adéquate. Par ailleurs, il faut surveiller le volume total administré, comme celui présent dans les dispositifs médicaux (par exemple, dans une tubulure).

La vigilance doit également s’étendre à l’âge de l’enfant, certains médicaments étant contre-indiqués pour les jeunes enfants ou pour des poids spécifiques. Par exemple, le Doliprane est indiqué à partir d’un poids minimum de 3 kg8, et le Tramadol par voie orale est réservé aux enfants de plus de 3 ans. 

Normes des paramètres vitaux spécifiques à l’enfant

Les normes physiologiques et médicales de l’enfant diffèrent significativement de celles de l’adulte, notamment en raison de leur croissance et développement continus. Les soins et traitements doivent être adaptés à leur âge et à leur maturité corporelle. Il est important de noter que la fréquence cardiaque varie selon la température et le comportement de l’enfant.

Âge0-3 mois3-6 mois6-12 mois12-24 mois2-5 ans5-10 ans10-14 ans> 14 ans
FR/min30 – 6025 – 4528 – 4222 – 3016 – 2414 – 2012 – 20
FC/min90 – 18080 – 16080 – 14075 – 13070 – 11060 – 90
TA systolique (mmHg)60 – 10378 – 10550th percentile : 90 mmHg + (2 x âge en années)110 – 130
Normes des paramètres vitaux en fonction de l’âge de l’enfant11

Communication avec les enfants et triade parent-enfant-soignant

La triade parents-enfant-soignant est primordiale dans la prise en charge de l’enfant. Le consentement et la compréhension des soins sont nécessaires pour une prise en charge optimale autant pour les parents (afin qu’ils accompagnent au mieux leur enfant) que pour l’enfant (qui acceptera plus facilement les soins). L’infirmier(e) se doit de mettre en place des soins adaptés à l’âge de l’enfant en prenant en compte la distraction et en communiquant de façon adaptée à l’enfant et aux parents qui se posent des questions, sans dépasser la limite de son rôle, c’est-à-dire sans donner de diagnostic, ce qu’attend le plus souvent le parent.

L’arrêt cardiorespiratoire en pédiatrie

Le massage cardiaque pédiatrique9.10 commence par l’évaluation de l’état respiratoire, circulatoire et de conscience de l’enfant, suivant une procédure similaire à celle utilisée pour les adultes, mais avec des adaptations spécifiques à l’âge du patient. Les étapes principales incluent :

  • Sécurisation de l’environnement : s’assurer que l’environnement soit sûr et adapté.
  • Alerte : appeler à l’aide, prévenir le chef de service, ou le cas échéant, les internes, déclencher la sonnette d’urgence.
  • Secours (procéder aux gestes suivants) :
    • Libération des voies aériennes : vérifier si l’enfant a des voies aériennes dégagées et si la respiration spontanée reprend.
    • Si l’enfant ne respire pas, administrer 5 insufflations initiales.
    • Évaluation respiratoire et circulatoire : vérifier la respiration et le pouls.
    • Massage cardiaque : si aucun pouls n’est détecté ou si la fréquence cardiaque est inférieure à 30 battements par minute chez le nourrisson, effectuer 15 compressions thoraciques suivies de 2 insufflations. Continuer ce cycle de 15 compressions et 2 insufflations, en réévaluant régulièrement l’enfant et ses signes de vie.

Suspicion de maltraitance chez un enfant

La maltraitance ou sa suspicion chez un enfant est une situation délicate et complexe. Face à des signes de maltraitance physique, émotionnelle, ou de négligence, les professionnels de santé les signalent pour protéger l’enfant. La procédure de déclaration à la Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes (CRIP) s’inscrit dans ce cadre de protection de l’enfance. Lorsqu’un membre de l’équipe soignante soupçonne un cas de maltraitance, il est tenu de rédiger un signalement précis et détaillé des observations cliniques et des éléments qui ont éveillé cette suspicion. Ce document doit être transmis à la CRIP, organisme dédié à l’évaluation des informations préoccupantes et à l’orientation vers les services compétents, pour une prise en charge adaptée de l’enfant et de sa famille. Cette démarche est encadrée par des protocoles qui visent à respecter le cadre légal et éthique, tout en assurant la sécurité et le bien-être de l’enfant. Les urgences pédiatriques, de par leur position de première ligne dans la prise en charge médicale des enfants, occupent un rôle pivot dans l’identification précoce et la signalisation des cas de maltraitance.

Actes et soins effectués aux urgences pédiatriques

Au cours de votre journée de travail, vous serez amené(e) à effectuer de nombreux actes et soins, parmi lesquels on peut citer : 2.5.12

  • Administrer des injections : intraveineuses (IV), intramusculaires (IM), sous-cutanées (SC), intra-rectales (IR), plus rarement, intra-trachéales (IT).
  • Appliquer des techniques d’apaisement, prendre la violence en charge.
  • Assister le médecin pour divers soins : drainage d’abcès, sédation vigile, ponction lombaire, suture.
  • Assurer la ventilation :
    • Libérer les voies aériennes : effectuer la DRP et éduquer les parents et patients (selon leur âge), aspirer en naso-pharyngé.
    • Évaluer la respiration : fréquence respiratoire, travail respiratoire (échelle de Silverman), amplitude respiratoire, oxygénation du sang
    • Adapter le matériel à la situation : nébuliser, utiliser des lunettes à oxygène, des masques à moyenne et haute concentration, utiliser le BAVU, des lunettes haut débit, une CPAP, assister le médecin lors d’une intubation (accompagner le médecin réanimateur).
  • Conseiller sur l’alimentation et le développement psychomoteur.
  • Effectuer des calculs de doses et préparer des traitements.
  • Éduquer les patients/parents et promouvoir la santé et l’hygiène.
  • Effectuer divers pansements (brûlure, doigt-porte, drainage, plaie infectée).
  • Effectuer l’examen clinique d’un patient, incluant la mesure des paramètres vitaux.
  • Poser une voie veineuse périphérique.
  • Poser et retirer du matériel d’orthopédie, tel que des plâtres et résines.
  • Poser et surveiller une transfusion.
  • Poser une sonde nasogastrique (SNG).
  • Prendre les constantes, scorer et trier le degré d’urgence selon la grille d’IOA.
  • Préparer les enfants pour des examens radiologiques, fonctionnels, biologiques.
  • Préparer un enfant pour un bloc d’urgence.
  • Réaliser des pansements simples, retirer des fils et des agrafes.
  • Réaliser divers prélèvements : PCR, bilan sanguin (BS), gaz du sang (veineux chez l’enfant), sondage aller-retour, bandelette urinaire/ECBU/ionogramme ou toxique urinaire, prélèvement capillaire (glycémie, HemoCue, cétonémie…), de plaie, de selles.

Les traitements aux urgences pédiatriques

Les traitements aux urgences pédiatriques sont variés. Voici un aperçu des principales catégories de médicaments utilisés :

  • Antalgiques.
  • Anesthésiants.
  • Antibiotiques.
  • Anticonvulsivants. 
  • Antidiarrhéique.
  • Antiémétique.
  • Bronchodilatateur. 
  • Cardio-vasculaires.
  • Électrolytes. 
  • Régulateurs métaboliques.
  • Sédatifs. 
  • Vaccins.

Prérequis aux urgences pédiatriques

L’exercice infirmier aux urgences pédiatriques nécessite la maîtrise de certains prérequis : 1.2

  • Maîtriser les termes et abréviations courants en urgences pédiatriques.
  • Reconnaître et comprendre les pathologies chirurgicales, médicales, psychiatriques et sociales courantes.
  • Connaître la physiologie de l’enfant, son développement psychomoteur selon l’âge et ses normes. 
  • Reconnaître les signes de chocs et de gravité (correspondant à l’unité d’enseignement 4.3 sur la plateforme Réussis ton IFSI).
  • Connaître l’anatomie et la physiologie, notamment le système cardio-respiratoire.
  • Connaître et maîtriser les différents types de suppléances ventilatoires et leurs utilisations.
  • Connaître les normes biologiques et les marqueurs les plus rencontrés.
  • Être capable de surveiller avec précision les paramètres vitaux pour détecter toute anomalie ou complication après une chirurgie cardiaque. Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur les paramètres vitaux, nous vous recommandons de consulter notre article détaillé : guide infirmier sur les paramètres vitaux.
  • Connaître les signes de lutte respiratoire (fréquence respiratoire, score de Silverman, SpO²), les signes de déshydratation (tachycardie, pli cutané, sécheresse des muqueuses comme les lèvres, la langue…).

Objectifs de stage aux urgences pédiatriques

Si vous éprouvez des difficultés pour formuler vos objectifs de stage, notre équipe a publié un article sur comment formuler ses objectifs de stage en soins infirmiers.

Aux urgences pédiatriques, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre semestre dans la formation et de vos objectifs personnels : 1.12.13

  • Adapter les soins et la communication en fonction de l’âge de l’enfant et de sa famille.
  • Adapter ses surveillances en fonction du motif de consultation et de l’état de santé du patient. 
  • Administrer des traitements sur prescription et mettre en place les surveillances adéquates. 
  • Anticiper les soins douloureux (MEOPA®, EMLA®, Xylocaine®, LET) ou avec des techniques non médicamenteuses. 
  • Apprendre les étapes du développement de l’enfant. 
  • Connaître et comprendre les protocoles de soins du service.
  • Connaître la préparation pré-opératoire. 
  • Connaître le fonctionnement du service, l’organisation des différents secteurs.
  • Connaître les pathologies prévalentes et les conduites à tenir en lien avec celles-ci (notamment les pathologies respiratoires qui sont les plus fréquentes).
  • Connaître les protocoles d’urgence vitale, la préparation des médicaments d’urgence et les différents matériels utilisés dans ce cadre.
  • Décrire la prise en charge thérapeutique des pathologies citées ci-dessus.
  • Effectuer des calculs de doses exacts quotidiens sur prescription.
  • Effectuer la surveillance clinique.
  • Évaluer la douleur et la prendre en charge.
  • Évaluer l’état de santé de l’enfant rapidement.
  • Organiser le devenir du patient avec le médecin. 
  • Prendre en charge l’enfant globalement, l’accompagner pendant l’ensemble des actes.
  • Préparer et administrer des aérosols.
  • Préparer et administrer des solutés de réhydratation. 
  • Préparer et poser des plâtres.
  • Prioriser ses soins, s’organiser dans le temps et l’espace. 
  • Réaliser des transmissions écrites et orales adaptées.
  • Savoir poser des attelles d’immobilisation et bandages de contention.
  • Savoir réagir à une situation d’urgence. 
  • Surveiller les dispositifs installés (VAV, ventilation…). 
  • S’intéresser aux différentes pathologies du service. Possibilité parfois de passer au bloc selon l’activité et le projet personnel de l’étudiant(e).
  • Travailler en collaboration avec l’équipe soignante, afin de garantir la sécurité et le confort de l’enfant 
  • Utiliser le KALINOX et être en capacité de surveiller le patient lors de l’administration.

Professionnels rencontrés aux urgences pédiatriques

Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais, en général, vous rencontrerez : 1.12.13

  • Agents administratifs.
  • Aide-soignant(e). 
  • Anesthésiste. 
  • ASH.
  • Assistante sociale.
  • Auxiliaire de puériculture. 
  • Brancardiers.
  • Cadre de santé et cadre supérieur de pôle. 
  • Chirurgien(ne). 
  • Infirmier(e) de puériculture, en soins généraux, en anesthésie. 
  • Interne/externe. 
  • Pédiatre. 
  • Psychologue.
  • Secrétaire.

Dans la prise en charge des enfants, peuvent intervenir aussi selon les examens nécessaires, les manipulateurs radio, les réanimateurs, les pédiatres spécialisés (cardio-pédiatre, chirurgien viscéral, ortho-pédiatre, néphro-pédiatre, rhumato-pédiatre, pneumo-pédiatre…).

Témoignage d’une infirmière aux urgences pédiatriques

Infographie - Témoignage d'une infirmière aux urgences pédiatriques

Dans le cadre de notre série « Guides de stage infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e) qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier aux urgences pédiatriques, nous avons eu la chance de collaborer avec Alice, une infirmière aguerrie dans ce service.

Dans le cadre de la rédaction de cet article, Alice a non seulement contribué par son expertise, mais a généreusement accepté de partager son expérience personnelle aux urgences pédiatriques, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiants sur le point de débuter un stage dans ce service : 

Pourquoi as-tu choisi de travailler aux urgences pédiatriques ?

Ma décision de travailler au sein des urgences pédiatriques découle d’une évolution personnelle et professionnelle, marquée initialement par une soif d’approfondir mes connaissances et compétences sans pour autant avoir une préférence pour un domaine spécifique. Lors de mon premier entretien avec le CHU, je nourrissais l’ambition de me spécialiser en réanimation, attirée par l’opportunité d’acquérir une expertise approfondie en soins techniques et d’intégrer des compétences cliniques.

Cependant, cet entretien a été un tournant, révélant ma véritable passion pour une approche de soins plus holistique, qui englobe non seulement l’enfant, mais aussi sa famille et les soignants. Cette réalisation a coïncidé avec le moment où j’ai appris que le CHU n’avait pas de poste disponible en réanimation médicale pédiatrique, mais qu’un poste était ouvert au sein des urgences pédiatriques (UP).

Initialement, ma décision d’accepter le poste aux UP était motivée par la curiosité et le désir d’explorer un nouvel environnement clinique. Toutefois, ce qui a commencé comme une exploration s’est rapidement transformé en passion. La richesse de la diversité des cas cliniques, l’étendue des problèmes de santé rencontrés, et la dynamique unique de prise en charge des patients en urgence m’ont profondément captivée. Cette expérience m’a convaincue de l’importance et de la valeur de poursuivre ma carrière dans ce service spécifique, me permettant de me spécialiser dans une variété de domaines et de contribuer significativement au bien-être des enfants et de leurs familles.

Qu’est-ce qui te plaît le plus aux urgences pédiatriques ?

Mon expérience aux urgences pédiatriques s’est révélée extrêmement enrichissante. Elle m’a offert l’opportunité d’aborder une vaste gamme de pathologies et de situations cliniques. Ce que je trouve particulièrement gratifiant, c’est la collaboration étroite et les échanges fructueux entre les équipes médicales et paramédicales. Un aspect fondamental qui distingue les urgences est la capacité et la liberté pour chaque professionnel de personnaliser sa communication et son approche des soins, en prenant en compte non seulement l’individualité de l’enfant – son âge, son stade de développement, son contexte familial et environnemental – mais aussi la diversité culturelle des familles que nous accueillons. Cette attention à la diversité culturelle et la nécessité de s’adapter à elle, tout en rassurant les familles et en surmontant parfois la barrière de la langue, soulignent qu’il n’existe pas une unique méthode de soins. Au contraire, il existe un spectre de pratiques adaptatives, guidées par l’évaluation personnelle du soignant pour déterminer la stratégie de prise en charge la plus appropriée pour l’enfant et sa famille.

Les urgences pédiatriques se caractérisent par une évolution constante des pratiques, avec des mises à jour régulières des protocoles et une intégration rapide de nouvelles recommandations. Cette adaptabilité est essentielle pour maintenir un niveau de soins à la pointe de l’innovation. L’effervescence des urgences pédiatriques, marquée par le passage fréquent de divers professionnels de santé, enrichit l’expérience clinique. J’apprécie particulièrement le rôle que je joue dans la coordination des différents acteurs impliqués dans les soins, ainsi que dans la formation et l’accompagnement des nouveaux arrivants, qu’ils soient jeunes diplômés, professionnels expérimentés, ou étudiant(e)s en stage. L’existence d’une collaboration étroite et d’une cohésion forte avec les services d’hospitalisation garantit des prises en charge complètes et optimales.

Ce cadre de travail stimulant et varié est un environnement où l’apprentissage continu, l’adaptabilité, le travail d’équipe, et la sensibilité culturelle sont au cœur de la pratique quotidienne. Il me permet de contribuer significativement à l’amélioration de la santé et du bien-être des enfants que nous accueillons.

Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de débuter un stage aux urgences pédiatriques ? 

Intégrer un stage aux urgences pédiatriques est une étape intéressante pour tout(e) étudiant(e) en soins infirmiers, car l’environnement est dynamique et exigeant. Pour tirer le meilleur parti de cette expérience, je recommande vivement de cultiver une approche proactive de l’apprentissage. Il est important de se poser constamment des questions pour comprendre chaque soin prodigué de façon approfondie, chaque décision clinique prise, et les liens entre les différentes interventions. Cette curiosité intellectuelle et ce désir de comprendre les fondements des pratiques de soins sont fondamentaux pour votre développement professionnel.

Au-delà de l’acquisition de connaissances sur les pathologies prévalentes et les interventions spécifiques aux urgences pédiatriques, il est essentiel de se questionner. Cela inclut d’être ouvert aux feedbacks constructifs des professionnels expérimentés. Les remarques et conseils que vous recevrez de la part des infirmier(e)s, médecins, et autres membres de l’équipe soignante ne sont pas des critiques personnelles, mais des opportunités d’affiner vos compétences, d’ajuster vos pratiques et de constamment progresser.

Chaque commentaire ou suggestion est donné dans l’intention de vous aider à progresser, à développer une compréhension plus aiguë des situations cliniques et à améliorer la qualité des soins que vous fournissez. Engagez-vous dans un dialogue ouvert, n’hésitez pas à demander des clarifications et à discuter des cas avec l’équipe. Cela renforcera non seulement votre compétence clinique, mais aussi votre capacité à travailler efficacement au sein d’une équipe multidisciplinaire.

En résumé, abordez chaque jour de votre stage avec curiosité. Soyez réceptif/réceptive aux retours constructifs. Considérez-les comme des leviers d’amélioration et non des jugements. 

Devenir infirmier(e) aux urgences pédiatriques

Pour conclure, travailler au sein du service d’urgences pédiatriques représente une expérience profondément enrichissante. Ce cadre donne l’occasion d’élargir son spectre de connaissances, d’embrasser une diversité de disciplines médicales, tout en perfectionnant sa dextérité pratique d’administration des soins. La nature exigeante de ce service stimule la curiosité, indispensable face à la multitude de protocoles cliniques à maîtriser. Une collaboration étroite et efficace entre les équipes médicales et paramédicales garantit une prise en charge holistique et optimale des jeunes patients. La pédiatrie favorise l’épanouissement professionnel.

La nécessité de posséder des connaissances spécialisées pour répondre efficacement aux défis rencontrés aux urgences pédiatriques souligne l’importance de l’accès à une formation continue et spécialisée. Les établissements de santé proposent des formations internes et externes couvrant une gamme étendue de thèmes, par exemple la gestion du diabète, les techniques de plâtrage, les sutures simples, les droits de l’enfant à l’hôpital, l’hémovigilance, l’apaisement non médicamenteux, la gestion du stress, les gestes d’urgence spécifiques à la pédiatrie et les procédures en cas d’incidents impliquant des substances nucléaires, radiologiques, biologiques ou chimiques (NRBC). Cette liste est loin d’être exhaustive.

La possibilité de se spécialiser davantage à travers des qualifications telles que celles de Puéricultrice, d’Infirmier Anesthésiste Diplômé d’État (IADE), d’Infirmier de Bloc Opératoire Diplômé d’État (IBODE), ou par l’obtention d’un Diplôme Universitaire (DU) dans un domaine spécifique, ouvre des horizons encore plus larges pour ceux et celles qui souhaitent approfondir leur expertise en soins pédiatriques.

Opter pour une carrière aux urgences pédiatriques est un choix qui promet un parcours professionnel enrichissant et diversifié et une satisfaction immense tirée de l’impact positif sur la vie des enfants et de leurs familles dans des moments critiques.

Sources

  1. Hôpital – Robert Debré – DM’UP « Livret d’accueil du service de Service d’Accueil des Urgences Pédiatriques (SAUP) : pédiatrie médicale » 12/2022
  2. Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val de Seine « Livret d’accueil du service Urgences pédiatriques »  06/2018
  3. Fonds des Nations unies pour l’enfance « La Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) » consulté le 13/02/2023
  4. Société française de pédiatrie « Pédiatrie ambulatoire et hospitalière : 15 enjeux prioritaires pour une réponse adaptée aux besoins de santé de l’enfant » 17/06/2020
  5. CHU de Rouen « LES URGENCES PÉDIATRIQUES » consulté le 12/02/2024 
  6. Hôpital Cochin « Règles générales de prise en charge des patients mineurs au SAU adulte de Cochin » consulté le 12/02/2014
  7. Hôpital Armand Trousseau « Urgences Pédiatriques » consulté le 29/12/2023
  8. Le Vidal « Gamme de médicaments DOLIPRANE » mis à jour le 14/12/2023 
  9. Le manuel MSD « Réanimation cardiorespiratoire du nourrisson et de l’enfant » mis à jour en avril 2023
  10. SOFIA « Prise en charge primaire d’un arrêt cardiaque chez l’enfant (BLS) » revu le 12/06/2013
  11. Hôpitaux universitaires de Genève « Normes pédiatriques » – L.Gillon – 01/2016
  12. CHU Dijon Bourgogne « Livret accueil et ressources service d’accueil des urgences pédiatriques »  07/2017
  13. Centre Hospitalier d’Avignon « Service des Urgences pédiatriques – Guide d’accueil du nouvel agent – URE ACC 01 D – Version n°1 » 03/2012