Le bloc opératoire est une enceinte dédiée à des actes invasifs diagnostiques et/ou thérapeutiques, réalisés à ciel ouvert ou par voie endoscopique, qu’ils soient programmés, ambulatoires ou urgents.1 Cette structure aseptisée est le lieu des interventions chirurgicales, nécessitant une organisation rigoureuse et une collaboration étroite entre divers professionnels de santé.2 Au sein de ce bloc, on distingue plusieurs zones : les vestiaires, le sas de transfert, la salle d’induction, la zone de préparation chirurgicale, la salle d’intervention, la salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI), et les espaces de stockage des matériels et produits pharmaceutiques.1

Au cœur de cet environnement spécialisé, l’Infirmier(e) de Bloc Opératoire Diplômé(e) d’État (IBODE) joue un rôle pivot, développant des compétences de haute technicité.3 Évoluant au sein d’une équipe pluridisciplinaire, l’IBODE travaille en étroite collaboration avec les chirurgiens. Il/elle assure la prise en charge des patients depuis leur entrée au bloc opératoire jusqu’à leur transfert en salle de soins post-interventionnels (SSPI), période durant laquelle la vulnérabilité des patients est particulièrement importante en raison de la nature plus ou moins invasive des interventions chirurgicales auxquelles ils sont soumis.

Le stage au bloc opératoire offre aux étudiant(e)s infirmier(e)s une opportunité unique de s’immerger dans ce service spécifique et complexe, d’en comprendre les impératifs et les exigences et de découvrir les compétences et savoir-faire indispensables à l’exercice de la profession d’IBODE. Par ailleurs, il permet aussi de saisir les enjeux de santé publique associés à la chirurgie, notamment les infections nosocomiales qui représentent un défi majeur au bloc opératoire.

Les blocs opératoires, de par la nature invasive des interventions, sont des environnements à haut risque infectieux, nécessitant une vigilance et des mesures de prévention accrues.4 On estime qu’un patient sur vingt développera une infection du site opératoire.5 La lutte contre ces infections est au cœur des préoccupations des établissements de santé, avec des recherches et des innovations constantes pour réduire leur incidence et améliorer la prise en charge des patients.6

Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage infirmier au bloc opératoire, des particularités de ce lieu de stage jusqu’aux compétences que vous pourrez acquérir.

Infographie - Guide du stage infirmier au bloc opératoire

Typologie du lieu de stage et particularité du bloc opératoire

Le stage infirmier au bloc opératoire s’inscrit dans la typologie des soins de courte durée (SCD) avec une prise en charge des patients qui varie de quelques minutes à plusieurs heures, en fonction de la nature et de la complexité des interventions chirurgicales. La population prise en charge est hétérogène et englobe tous les groupes d’âge, de la pédiatrie à la gériatrie, avec une variation de l’âge moyen selon la spécialité chirurgicale pratiquée.

L’admission des patients au bloc opératoire est majoritairement programmée, mais des admissions en urgence sont également fréquentes, nécessitant une coordination optimale entre différents services.7 Situé stratégiquement à proximité des urgences et du secteur de l’imagerie, le bloc opératoire permet une prise en charge rapide et efficace des patients, qu’ils soient admis de manière programmée ou en urgence. La salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI), essentielle pour la surveillance immédiate post-opératoire, se situe dans le bloc opératoire ou est adjacente à celui-ci, ce qui garantit un transfert rapide et sécurisé des patients.8

Étant donné la nature variée des admissions, programmées ou urgentes, les horaires de travail au bloc opératoire sont adaptés et reflètent la diversité et la spécificité des besoins du service. Les blocs opératoires sont opérationnels en continu, 24h/24 et 7j/7, assurant une réponse constante aux exigences médicales. Les créneaux réservés aux opérations programmées s’étendent généralement de 8 à 18 heures, en semaine, tandis que les urgences et la SSPI sont prises en charge en continu, avec des équipes de garde sur place ou d’astreinte, afin de garantir la permanence des soins.9.10

En ce qui concerne la charge de travail, il n’existe pas de ratio infirmier(e)/patients. En effet, les prises en charge se font de façon individuelle. C’est-à-dire un patient à la fois. La prise en charge de patients en une journée peut aller d’un, voire de deux, par jour (chirurgie cardiaque) à une dizaine (chirurgie ophtalmologique). Il  n’y a pas de limite légale imposée du moment que le temps global de chirurgie sur une journée respecte les horaires imposés par la charte de bloc de l’établissement. En ce qui concerne le nombre d’infirmier(e)s en salle, le Bulletin officiel de la Santé11 impose au moins un(e) infirmier(e) par intervention pour tout type de chirurgie. Cependant, des réglementations spécifiques s’appliquent à certaines spécialités, telles que la neurochirurgie12 ou la chirurgie esthétique.13 Dans le contexte particulier du prélèvement multi-organes, la réglementation est encore plus stricte : la prise en charge d’un patient pour cette procédure doit être assurée par un(e) infirmier(e) de bloc opératoire diplômé(e) d’État.14

Lexique au bloc opératoire

Acronymes au bloc opératoire

Chaque service médical a son propre jargon, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité. 

Par exemple, au bloc opératoire, vous entendrez : 15

  • ACR : arrêt cardio-respiratoire
  • AEG : altération de l’état général
  • AES : accident d’exposition au sang
  • AG : anesthésie générale
  • ALR : anesthésie loco-régionale
  • AS : aide-soignant(e)
  • ATB : antibiotique
  • AVP : accident de la voie publique
  • BAVU : ballon à valve unidirectionnelle 
  • BHRe : bactérie hautement résistante émergente
  • CLIN : comité de lutte contre les infections nosocomiales
  • DASRI : déchet d’activités de soins à risque infectieux
  • DD : décubitus dorsal
  • DL : décubitus latéral
  • DM : dispositifs médicaux
  • DMI : dispositifs médicaux implantables
  • DMR : dispositifs médicaux réutilisables
  • DMS : dispositifs médicaux stériles
  • DV : décubitus ventral
  • EFS : établissement français du sang
  • HAS : Haute Autorité de Santé
  • IADE : infirmier(e) anesthésiste diplômé(e) d’État
  • IBO : infirmier(e) de bloc opératoire
  • IBODE : infirmier(e) de bloc opératoire diplômé(e) d’État
  • MAR : médecin anesthésiste réanimateur
  • SHA : solution hydroalcoolique
  • SSPI : salle de surveillance post-interventionnelle
  • UCA : unité de chirurgie ambulatoire
  • VVP : voie veineuse périphérique

Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent. 

Suffixes au bloc opératoire

Les suffixes en chirurgie offrent des indications précieuses quant à la nature et à l’objectif de l’intervention. Ils permettent de comprendre rapidement l’approche chirurgicale à laquelle un patient sera soumis. Voici une liste des suffixes couramment utilisés : 16.17

  • -tomie : vient du grec ancien tomê qui signifie « coupure ». Il s’agit d’une incision ou d’une ouverture, par exemple la laparotomie consiste à ouvrir l’abdomen.
  • -ectomie : vient du grec ancien ektomê qui signifie « excision ». Cela correspond à l’ablation d’une partie du corps, par exemple la gastrectomie est l’ablation chirurgicale totale ou partielle de l’estomac.
  • -stomie : vient du grec stoma, qui signifie « bouche ». Cela désigne l’abouchement chirurgical d’un organe creux à la peau, par exemple, la colostomie est la création d’une ouverture pour le côlon sur la paroi abdominale.
  • -plastie : vient du grec plassein qui signifie « façonner ». C’est la reconstruction ou la réparation, par exemple la rhinoplastie désigne la reconstruction chirurgicale.
  • -pexie : vient du grec pêxis, qui signifie « fixation ». Il s’agit de fixer et de remettre en place, par exemple la néphropexie désigne la fixation chirurgicale d’un rein mobile ou descendu.
  • -dèse : du grec ancien désis qui signifie « fait de lier ».  Ce suffixe indique une fusion ou une stabilisation, par exemple l’arthrodèse signifie la fusion de deux ou plusieurs os pour stabiliser une articulation.
Infographie - Le personnel du bloc opératoire

Les différentes spécialités et interventions chirurgicales au bloc opératoire

Les interventions chirurgicales au bloc opératoire englobent une vaste gamme de spécialités, chacune avec ses propres techniques et indications. Bien que certaines procédures puissent être communes à plusieurs disciplines, comme la thyroïdectomie qui peut être réalisée en chirurgie ORL, digestive ou thoracique, chaque spécialité a ses spécificités. 

Cette liste énumère les chirurgies conventionnelles rencontrées au bloc opératoire, à distinguer des chirurgies interventionnelles (cette distinction est approfondie dans la section « spécificités du bloc opératoire »). Voici un aperçu des différentes spécialités et des interventions pratiquées au bloc opératoire :

Chirurgie orthopédique

Cette discipline regroupe l’ensemble des chirurgies touchant le squelette (en dehors de la tête), les muscles et les tendons (pour en savoir plus : guide pratique du stage infirmier en chirurgie orthopédique). Elle se scinde en deux types de chirurgies : 

  • La chirurgie programmée : intervention chirurgicale non urgente, comme les prothèses de hanche, de genou, d’épaule, le canal carpien, l’opération de Latarjet, l’aponévrotomie (maladie de Dupuytren), l’hernie discale, la laminoplastie cervicale, l’arthrodèse cervicale ou lombaire, l’hallux valgus, l’arthrolyse, la ligamentoplastie, l’hygroma, l’amputation, la réfection de pansement….
  • La traumatologie : chirurgie de l’urgence, comme la réduction de fracture (clou gamma, embrochage, pose de plaques, pose de prothèse, arthrodèse…), évacuation d’hématome, parage de plaie, syndrome des loges, phlébotomie avec atteinte ligamentaire…

Chirurgie digestive

Cette discipline englobe les chirurgies du système digestif et de ses annexes (pour en savoir plus : guide pratique du stage infirmier en chirurgie digestive).

  • Système endocrinien : rassemble les chirurgies du pancréas et de la rate comme la duodénopancréatectomie céphalique, la splénopancréatectomie gauche, la splénectomie totale.
  • Œsophagienne : seulement les chirurgies de l’œsophage comme l’œsophagectomie trois voies ou transhiatale, la colopharyngoplastie, la chirurgie du reflux.
  • Hépato-biliaire : toutes les chirurgies du foie et des voies biliaires comme la transplantation hépatique, l’hépatectomie, la lobectomie hépatique, cholécystectomie.
  • Chirurgie du système digestif : hernie hiatale, gastrectomie, cure d’ulcère, chirurgie bariatrique (bypass ou sleeve gastrectomie),  hernies (inguinale, ombilicale), colectomie, colostomie, iléostomie, rétablissement de continuité, sigmoïdectomie, appendicectomie, cure d’éventration, cure d’hémorroïdes, kystes, abcès, fissure anale, sinus pilonidal, perforation, retrait de corps étrangers…

Chirurgie gynécologique

Cette discipline regroupe les chirurgies du sein, de l’utérus et ses annexes. Deux secteurs se distinguent :

  • La chirurgie du sein, qui regroupe l’ensemble de la prise en charge des chirurgies du sein et des glandes mammaires, souvent autour de la prise en charge des cancers du sein. Mastectomie, reconstruction mammaire, tumorectomie, curage…
  • La chirurgie de l’utérus et ses annexes :  hystérectomie totale ou subtotale, hystéroscopie, hystéro-résection, ligature des trompes, conisation, aspiration utérine, annexectomie, promontofixation, grossesse extra-utérine, torsion d’annexe…

Chirurgie obstétrique

Contrairement aux autres spécialités, les blocs de chirurgie obstétrique se situent hors des structures des blocs dits centraux, dans une structure réservée à la maternité. Ils sont à proximité immédiate des salles de naissance afin de pouvoir pratiquer des césariennes en urgence. Ces blocs ne sont toutefois pas éloignés des blocs centraux au cas où une intervention complémentaire serait nécessaire après la césarienne. 

Chirurgie maxillo-faciale et ORL

Cette spécialité englobe des chirurgies de la face osseuse, de la cavité buccale, du nez et des sinus, de l’oreille et de la zone oropharyngée : 

  • Face : traumatologie de la face, ostéotomie de Lefort, génioplastie, maxillectomie, pelvimandibulectomie, submandibulectomie, fente palatine.
  • Cavité buccale : avulsion dentaire, parotidectomie, kyste, cellulite dentaire.
  • Nez et sinus : rhinoplastie, fracture des os propres du nez.
  • Zone oropharyngée : vélopharyngoplastie, amygdalectomie, adénoïdectomie, thyroïdectomie, chirurgie du cancer de la zone oropharyngée (lambeau).
  • Oreille : myringoplastie, septoplastie, chirurgie de la surdité.

Il est essentiel de souligner que la chirurgie maxillo-faciale et l’ORL, bien qu’elles soient souvent regroupées, sont en réalité deux domaines distincts.

Chirurgie cardiaque

La chirurgie cardiaque est l’ensemble des chirurgies du cœur et de la première partie de la crosse de l’aorte telles que 

  • La chirurgie cardiaque :  transplantation cardiaque, changement de valve mitrale, pontage coronarien, traumatisme du cœur et des gros vaisseaux, drainage péricardique, tamponnade.
  • La chirurgie de la crosse de l’aorte : Bentall, anévrisme de la crosse de l’aorte, changement de valve aortique…

Chirurgie thoracique

La chirurgie thoracique est l’ensemble des chirurgies des poumons et de la trachée telles que 

  • La chirurgie pulmonaire : transplantation pulmonaire, lobectomie pulmonaire, pneumonectomie, traumatisme de la cavité thoracique, pose de PAC, drainage de la cavité thoracique…
  • La chirurgie de la trachée : greffe de trachée, aspiration bronchique, …

Chirurgie urologique 

Cette discipline regroupe l’ensemble des interventions de l’appareil génital masculin, de la vessie, la prostate et les reins. 

  • Appareil génital masculin : prostatectomie radicale, orchidectomie, plastie du frein, posthectomie, résection transurétrale de prostate (RTUP), urétrotomie, torsion du cordon spermatique, chirurgie de la réattribution sexuelle (vaginoplastie, phalloplastie), sténose de la verge, fracture de pénis, chirurgie de la courbure de pénis.
  • Rein : transplantation rénale, néphrectomie partielle ou totale, montée de sonde JJ, pyéloplastie, néphrostomie, néphrolithotomie, urétérorénoscopie souple (URSS)…
  • Vessie : cystectomie (CPT) entérocystoplastie ou Bricker, RTUV, bandelette sous urétrale, cystoscopie.

Chirurgie vasculaire

Cette spécialité regroupe l’ensemble des interventions  des vaisseaux du corps excepté ceux du cerveau, du crâne et de la face (pour en savoir plus : guide pratique du stage infirmier en chirurgie vasculaire) telles que : 

  • Chirurgie conventionnelle : thrombo-endartériectomie carotidienne, pontage divers, anévrisme de l’aorte abdominale (AAA), création de fistule artério-veineuse, éveinage, amputation…
  • Chirurgie endovasculaire : ischémies des membres inférieurs, traitement par radiofréquence des varices, angioplastie, AAA, ischémie mésentérique…

Chirurgie ophtalmologique

La chirurgie ophtalmologique est l’ensemble des chirurgies de l’œil, de la paupière et des glandes lacrymales telles que : 

  • La chirurgie de l’œil : cataractes, myopie, glaucome, hypertension, vitrectomie, kératoplastie….
  • La chirurgie de la paupière : blépharoplastie
  • La chirurgie des glandes lacrymales : obstruction lacymonasale totale…

Chirurgie neurologique

Cette spécialité regroupe l’ensemble de la chirurgie du crâne, des méninges, de la moelle et du rachis. La chirurgie du rachis est partagée entre les orthopédistes et les neurochirurgiens. 

  • Crâne : ablation de tumeur (méningiome, gliome, hypophyse…), chirurgie éveillée, chirurgie du Parkinson, hématome extra ou sous-dural, anévrisme intracrânien, bypass, lésion du scalp, cranioplastie…
  • Rachis : arthrodèse voie postérieure ou antérieure, arthroplastie…
  • Moelle : tumeur de moelle, traumatisme de moelle.

Chirurgie plastique

Ce type de chirurgie prend sa source dans l’ensemble des disciplines. Elle regroupe notamment les chirurgies reconstructrices comme la chirurgie des grands brûlés et la chirurgie esthétique. 

Chirurgie pédiatrique

C’est une chirurgie à part. La pédiatrie regroupe les mêmes disciplines avec des pathologies qui peuvent être différentes de la chirurgie adulte. Certaines chirurgies sont spécifiques à la pédiatrie comme la fermeture des fentes palatines, l’amygdalectomie, la chirurgie des tympans, l’inversion des gros vaisseaux… 

Infographie - L’environnement du bloc opératoire

Spécificités du bloc opératoire

La différence entre la chirurgie conventionnelle et la chirurgie interventionnelle 

Il est important de distinguer la chirurgie conventionnelle, pratiquée au bloc opératoire, de la chirurgie interventionnelle. En effet, le bloc opératoire est spécifiquement réservé aux interventions chirurgicales et à divers diagnostics, tandis que les salles interventionnelles sont consacrées à la chirurgie mini-invasive guidée par l’imagerie médicale, incluant des procédures telles que les endoscopies et les coronarographies. Dans la plupart des cas, ces deux entités sont séparées au sein des établissements. Chacune de ces approches chirurgicales présente ses avantages. La chirurgie conventionnelle, par exemple, est particulièrement efficace pour traiter des cas tels que les appendicites. À l’opposé, la chirurgie interventionnelle utilise l’imagerie médicale pour des interventions moins invasives, comme le démontre l’application du cathétérisme cardiaque.18

CritèresBloc opératoireSalle interventionnelle
Objectif et utilisationEspace stérile pour interventions chirurgicales invasives pratiquées par voie ouverte, mini invasives ou endoscopiques pouvant nécessiter le recours à l’imagerie (amplificateur de brillance…). Elles nécessitent une anesthésie générale, locorégionale ou locale…Espace pour procédures moins invasives, souvent sous anesthésie locale ou sans anesthésie. Utilisé pour la radiologie interventionnelle, l’endoscopie (fibroscopie, coloscopie), etc.
ÉquipementÉquipé pour les interventions chirurgicales majeures : tables d’opération et appuis, éclairage opératoire, appareils d’anesthésie, colonne de cœlioscopie, colonne d’arthroscopie, amplificateur de brillance, etc.Peut être équipée comme une salle de bloc opératoire conventionnelle et comporte en plus des équipements d’imagerie spécifiques : appareils de fluoroscopie, échographes ou autres dispositifs spécifiques à la procédure.
EnvironnementStrictement contrôlé pour assurer l’environnement le plus propre possible et limiter le risque infectieux. Les personnels qui effectuent les gestes au plus près du patient portent des tenues stériles. Propreté et hygiène essentielles afin de limiter le risque infectieux. Les exigences de stérilité peuvent être moins strictes, selon la procédure.
Durée et récupérationInterventions plus ou moins longues avec période de récupération post-opératoire en salle de réveil ou unité de soins.Procédures plus courtes et moins invasives, souvent en ambulatoire. Le patient ne passe pas toujours en SSPI après ce type d’examen.
Tableau comparatif entre le bloc opératoire et la salle interventionnelle

Le rôle de l’IBODE

L’IBODE joue un rôle essentiel en chirurgie, comme défini dans le Code de la santé publique.19 Ses principales responsabilités sont :

En tant que circulant(e) :

Hors de la zone stérile, il/elle assure la liaison entre les zones stériles et non stériles, veille à la conformité et à la sécurité pendant les interventions, et gère la préparation et la remise en état post-opératoire de la salle.

  • Avant l’opération, il/elle s’attache à vérifier la conformité de la salle d’intervention ainsi que des dispositifs médicaux nécessaires aux chirurgies de la journée. Il/elle accueille le patient au bloc opératoire, effectue les contrôles de rigueur et participe à la mise en posture chirurgicale. 
  • Durant l’intervention,  il/elle distribue le matériel nécessaire, veille à la sécurité du patient, gère l’habillage chirurgical et veille au respect rigoureux des règles d’hygiène et d’asepsie. 
  • Après l’opération, il/elle remet la salle en état, évacue les DMR (déchets médicaux à risques) et s’assure de la traçabilité.

Il/elle a toujours au moins deux temps d’avance sur la chirurgie 

En tant qu’instrumentiste :

Dans la zone stérile, il/elle gère la table d’instrumentation. C’est-à-dire qu’il/elle récupère tout le matériel (DMR/DMS/DMI), les prépare et les distribue à l’opérateur ou à l’aide au bon moment et dans le sens d’utilisation. 

Il/elle a un temps d’avance sur la chirurgie. 

En tant qu’aide-opératoire :

En collaboration directe avec le chirurgien, il/elle facilite les gestes chirurgicaux en aidant à l’exposition, l’aspiration et l’hémostase. 

En tant qu’assistant(e) de chirurgie :

Cela permet à l’IBODE de pratiquer en dehors de la présence du chirurgien et sur protocole la mise en posture chirurgicale, la pose et la fixation de redon en sus-aponévrotique et la fermeture sous-cutanée et cutanée. En présence de l’opérateur, l’IBODE peut effectuer tout acte de haute technicité (réduction de fracture, ligature de vaisseaux, infiltrations…). 

Les rôles d’aide-opératoire et d’assistant(e) de chirurgie sont régis par le décret n°2015-74 du 27 janvier 2015.20

L’environnement du bloc opératoire

Comme évoqué précédemment, le bloc opératoire est un espace confiné et réglementé. Il est soumis à des règles d’asepsie spécifiques, nommées « asepsie progressive », qui ont pour objectif de minimiser le risque d’infections post-opératoires. Ce concept repose sur une gradation de l’asepsie, avec des sas ou « douanes » séparant différentes zones. Le degré d’asepsie est déterminé par le traitement de l’air : la zone la plus proche du patient est considérée comme hyper-aseptique, tandis que les espaces extérieurs, sans traitement d’air, sont qualifiés de septiques.2

Les salles d’intervention sont conçues pour maîtriser rigoureusement cet environnement. L’air y est purifié grâce à un système de ventilation équipé de filtres de très haute efficacité. L’objectif est de traiter l’air entrant pour établir une surpression (au moins 15 Pa) par rapport à l’extérieur. La combinaison de cette ventilation et de cette pression positive empêche l’introduction et la stagnation de particules, ce qui minimise la contamination et le risque d’infection. Ce traitement de l’air est conforme aux normes NF S90-351, ISO 14-644 et ISO 14-698.

Le respect de cet environnement exige un comportement adapté dans le bloc opératoire :

  • Suivre les consignes concernant la tenue à porter.
  • Porter un masque bien ajusté, couvrant le nez, la bouche et le menton, en toutes circonstances à l’intérieur de la salle.
  • Minimiser les entrées et les sorties pendant une intervention.
  • Limiter les déplacements dans la salle et éviter de courir.
  • Maintenir une distance d’au moins un mètre avec les zones stériles.

La tenue au bloc opératoire

Le bloc opératoire est un espace rigoureusement contrôlé pour garantir la confidentialité des soins et maintenir des règles d’asepsie strictes. Son accès est sécurisé par des portes à code, non seulement pour le bloc lui-même, mais aussi pour les vestiaires et certains espaces de stockage. Les professionnels y travaillant portent des tenues distinctes de celles des autres services.

Si vous faites un stage au bloc opératoire, votre tenue sera fournie comme suit : 21

  • Pyjama de bloc (norme EN 13795) : exclusivement fourni par le bloc et à changer quotidiennement. L’hygiène de la tenue est assurée par l’établissement si celle-ci est réutilisable. Il se compose d’une tunique à manche courte et d’un pantalon couvrant les chevilles. Il permet de protéger le soignant des projections et le patient des contaminations liées au soignant. 
  • Sabots de bloc (norme EN ISO 20341 :2012) : ils doivent être propres et dédiés à l’utilisation au bloc. Dans les recommandations, vos sabots de bloc doivent pouvoir passer à un lavage à 140°C. Cependant, les baskets sont tolérées. Pensez à les prévoir, ceux-ci ne sont pas toujours fournis.
  • Calot/bonnet : fourni par le bloc opératoire, il doit couvrir tous les cheveux et est à renouveler chaque jour.
  • Masque chirurgical (norme NF EN 14683 :2019) : disponible dans les vestiaires du bloc.

Cette tenue est définie par la norme EN 13795 comme une « tenue destinée et ayant démontré son efficacité à réduire la contamination de la plaie opératoire par les squames porteuses d’agents infectieux provenant de la personne habillée de cette tenue via l’air de la salle d’opération, réduisant ainsi les risques d’infection de la plaie » .21 Elle est exclusivement réservée à l’utilisation au bloc opératoire, et il est conseillé de se changer entièrement si l’on quitte cet espace.

Comme pour tout environnement médical, des exigences d’hygiène sont requises : ongles courts, sans vernis, pas de bijoux sur les mains ou les bras. De plus, bien que la barbe soit acceptée si elle est entièrement couverte par le masque, elle est peu recommandée. Il est préférable d’éviter le maquillage, notamment les produits générant des particules comme les fards à paupière, paillettes, blush et faux cils. 

La check-list “Sécurité du patient au bloc opératoire”

En 2008, dans le cadre du programme intitulé « Safe Surgery Saves Lives », l’OMS a introduit une check-list pour améliorer la sécurité en chirurgie. Prenant exemple sur la check-list pré-envol d’avion, cette initiative a pour but :

  • D’assurer une sécurité continue pour les patients.
  • D’instaurer une culture axée sur cette sécurité.
  • De recouper toutes les informations utiles à la prise en charge du patient au bloc opératoire.
  • De permettre d’effectuer une vérification à trois moments-clés identifiés afin de limiter les risques d’incidents lors de l’intervention, et le risque d’intervenir sur le mauvais patient, d’opérer du mauvais côté.

La check-list vise à optimiser la collaboration entre les équipes chirurgicales et anesthésiques et à garantir le respect des vérifications jugées essentielles lors des interventions. Elle se fait en présence de l’équipe chirurgicale et anesthésique lors d’un temps appelé  « time out » ou temps mort pendant lequel tout le monde arrête ses activités et est à l’écoute de l’énumération de chacun des points de la chek-list.  Bien que ses étapes soient reconnues, leur mise en application complète reste inégale. 

Depuis le 1er janvier 2010, la check-list a été définie comme une pratique exigible prioritaire (PEP) et est obligatoire dans l’ensemble des blocs opératoires et structures associées. Il existe donc une check-list générique (bloc opératoire adulte ou pédiatrique),  spécialisée (chirurgie endoscopie digestive, bronchique, radio interventionnelle)  et à personnaliser en fonction de son bloc ou de sa spécialité si la check-list générique n’est pas suffisamment précise.22

Le stockage de ce document se fait selon les protocoles de l’établissement, soit dans le dossier du patient, soit au bloc opératoire. Elle peut être manuscrite ou dématérialisée. 

Anesthésie et pharmacologie au bloc opératoire

L’anesthésie au bloc opératoire

Comme nous l’avons vu précédemment, la prise en charge des patients au bloc opératoire se décompose en deux actes majeurs : la chirurgie et l’anesthésie. 

L’anesthésie, pratiquée par les médecins anesthésistes réanimateurs et des infirmier(e)s anesthésistes, peut se définir comme suit : 

  • Anesthésie générale : elle plonge le patient dans un sommeil profond induit par des médicaments. Cet état est maintenu de façon artificielle et le patient en sort dès l’arrêt des effets des produits pharmaceutiques. 
  • Anesthésie locale : elle cible une zone spécifique et restreinte du corps afin d’éliminer la sensation de douleur pendant une procédure médicale. Elle est couramment utilisée pour des interventions mineures, telles qu’une extraction dentaire ou une biopsie cutanée.
  • Anesthésie régionale : à la différence de l’anesthésie locale, elle englobe une région plus étendue du corps, comme un membre complet ou la moitié inférieure du corps. Il en existe plusieurs types, notamment l’anesthésie péridurale et rachidienne.

Il est important de souligner que dans des cas très spécifiques, le chirurgien peut être amené à pratiquer une anesthésie loco-régionale. 

La pharmacologie au bloc opératoire

La pharmacologie en bloc opératoire comprend une grande variété de médicaments. Il y a cependant trois classes médicamenteuses nécessaires pour les anesthésies :

  •  Les hypnotiques, comme le Propofol© permettent l’induction.
  •  Les curares permettent de relâcher les muscles et d’éviter leur contraction lors des chirurgies.
  • Les morphiniques, comme le Rémifentanil© ou le Sufentanil©, permettent de traiter les douleurs en per et post-opératoire.

Toutes ces classes thérapeutiques sont traitées dans l’unité d’enseignement 2.11 sur la plateforme Réussis ton IFSI.

Infographie - Les trois types de médicaments utilisés pour induire une anesthésie générale

Actes et soins infirmiers rencontrés au bloc opératoire

Au cours de votre journée de travail, vous serez amené(e) à effectuer de nombreux actes et soins, parmi lesquels on peut citer :

  • L’accueil du patient au bloc opératoire.
  • L’utilisation d’un pousse-seringue électrique.
  • La détersion et l’asepsie cutanée du site opératoire. 
  • La distribution de matériel stérile en respectant les bonnes pratiques en vigueur. 
  • Le port de gants stériles.
  • La mise en place d’une voie veineuse périphérique (VVP).
  • La pose d’une sonde naso-gastrique (SNG).
  • L’aide à l’habillage stérile.
  • La réalisation d’un sondage urinaire.
  • La transfusion. 
  • Le calcul de dose.
  • La mise en posture chirurgicale des patients. 
  • La mise en conformité d’une salle d’opération.
  • La réfection de pansements.

Vous trouverez, dans l’unité d’enseignement 4.4 de Réussis ton IFSI, des renseignements approfondis sur ces soins.

Les prérequis avant un stage infirmier au bloc opératoire

Avant d’entamer un stage infirmier au bloc opératoire, il est primordial de se préparer en revoyant certains concepts et compétences essentiels. Pour assurer la sécurité et l’efficacité au bloc opératoire, une compréhension approfondie de la physiopathologie des systèmes est essentielle. De plus, l’observance stricte des principes d’hygiène et d’asepsie, ainsi que des connaissances solides en pharmacologie sont cruciales. Enfin, le respect des normes, protocoles et check-lists garantissent une intervention chirurgicale réussie.

Physiopathologie des systèmes corporels en fonction du bloc

  • Locomoteur.
  • Digestif.
  • Gynécologique.
  • Urologique.
  • Cardiaque, etc.

Principes de base d’hygiène et d’asepsie

  • Hygiène des mains.
  • Gestion des déchets.
  • Environnement du bloc opératoire.

Techniques opératoires et vocabulaire

  • Cœlioscopie, laparoscopie, etc.

Pharmacologie et maîtrise des calculs de dose

  • Indications.
  • Effets désirables, indésirables et surveillances IDE.
  • Contre-indications.

Connaître les principes de chaque acte et soin effectués au bloc opératoire

Il est essentiel d’avoir une compréhension claire des différentes procédures, des équipements utilisés et des indications et contre-indications associées à chaque type d’intervention.

Normes et protocoles

  • Identitovigilance, pharmacovigilance, matériovigilance.
  • Check-list.

Objectifs de stage infirmier au bloc opératoire

En stage au bloc opératoire, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs.

Notre équipe a écrit un article sur la rédaction de vos objectifs de stage : comment fixer ses objectifs de stage en soins infirmiers

Voici une liste non exhaustive de compétences requises dans la structure d’accueil : 9.10.15

  • Acquérir une connaissance approfondie des soins spécifiques au bloc opératoire.
  • Assurer l’habillage chirurgical.
  • Assurer la sécurité du patient tout au long de sa prise en charge au bloc opératoire.
  • Collaborer efficacement avec l’ensemble du personnel du bloc opératoire.
  • Comprendre et appliquer les règles d’hygiène et d’asepsie.
  • Comprendre le traitement de l’air et les bonnes pratiques associées.
  • Connaître et appliquer les bonnes pratiques liées au port du masque et de la tenue.
  • Connaître les différents types d’anesthésies et leurs principes de base.
  • Connaître les principes de la transfusion sanguine.
  • Déterminer les temps opératoires d’une intervention simple.
  • Distinguer le lavage simple des mains, de la friction alcoolique et du lavage chirurgical.
  • Effectuer et acquérir la maîtrise des soins évoqués en fonction de votre expérience.
  • Effectuer la détersion et l’asepsie du site opératoire.
  • Effectuer un lavage chirurgical des mains selon les bonnes pratiques.
  • Établir une relation adaptée avec le patient pour modérer le stress préopératoire.
  • Expliquer et effectuer la check-list « sécurité du patient au bloc opératoire ».
  • Gérer l’accueil des patients : recherche des informations nécessaires à la prise en charge dans le dossier du patient, contrôle de sécurité d’usage…
  • Mettre en place des mesures pour lutter contre l’hypothermie.
  • Participer aux transmissions et rédiger des transmissions écrites.
  • Respecter les circuits du personnel, des patients, des matériels et des déchets.
  • Surveiller les paramètres vitaux per-opératoires.

Professionnel(le)s rencontré(e)s

Les personnel(le)s qui gravitent au bloc opératoire sont varié(e)s et leurs rôles bien définis : 9.15

  • AS (aide-soignant(e)) / ASH 
  • Chirurgien(ne) 
  • Étudiant(e)s
  • Expert(e)s de laboratoires pharmaceutiques
  • Externe
  • Infirmier(e) anesthésiste
  • Infirmier(e) de bloc opératoire (IBO)
  • Infirmier(e) de bloc opératoire diplômé(e) d’état (IBODE)
  • Interne : étudiant(e) en médecine en cours de spécialisation.
  • Logisticien(ne)
  • Médecin Anesthésiste Réanimateur (MAR)
  • Professionnels paramédicaux 

Chaque professionnel(le) apporte sa pierre à l’édifice pour assurer la sécurité et le bien-être du patient tout au long de son passage au bloc opératoire.

Témoignage d’une infirmière au bloc opératoire

Infographie - Témoignage d'une infirmière de bloc opératoire

Dans le cadre de notre série « Guides de stages infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e) qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier au bloc opératoire, nous avons eu la chance de collaborer avec Katia, une infirmière de bloc opératoire diplômée d’état (IBODE).

Dans le cadre de la rédaction de cet article, Katia a non seulement contribué par son expertise, mais a généreusement accepté de partager son expérience personnelle au bloc opératoire, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service : 

Pourquoi as-tu choisi de travailler en bloc opératoire ?

Au départ, je n’avais pas envisagé de me tourner vers le bloc opératoire. À l’IFSI, il n’y avait pas de stage dédié, et aucun IBODE ne venait partager son expérience. C’était un univers mystérieux pour moi. Cependant, lors de ma troisième année, mon établissement a pris en charge ma formation, en échange de mon engagement à travailler dans le service de leur choix. C’est de cette manière que j’ai découvert l’univers fascinant du bloc opératoire. J’ai commencé ma carrière dans un bloc spécialisé en chirurgie orthopédique, une expérience qui m’a passionnée et m’a encouragée à y construire ma carrière, avec l’ambition de devenir IBODE.

Qu’est-ce qui te plaît le plus au bloc opératoire ?

Le bloc opératoire est un milieu très varié, ce qui permet d’apprendre tout le temps et de ne pas s’ennuyer ou tomber dans une routine. Le métier y est très différent de notre formation initiale avec une partie technique très développée. La chirurgie est une discipline passionnante, toujours en évolution et qui est incroyable de par sa technicité et  l’amélioration que l’on peut apporter à  l’état du patient. C’est très stimulant intellectuellement. 

En tant qu’IBODE, le bloc devient un terrain d’apprentissage sans limites. La profession d’IBODE évolue sans cesse. Que ce soit dans notre pratique quotidienne avec de plus en plus d’actes ou avec l’ouverture à la recherche et l’acquisition du master depuis 2022. Le bloc opératoire est un milieu riche, où l’on apprend tout le temps, avec un côté technique très développé. Il nous permet de prendre part aux avancées médicales et technologiques. Bien que différente de notre formation initiale, notre pratique infirmière place toujours le patient au cœur de notre pratique. 

Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage en bloc opératoire ? 

Je commencerais par dire : « Découvrez le bloc opératoire ». Ce stage vous offre une perspective unique sur l’expérience du patient au bloc et vous donne une vision plus complète de sa prise en charge. Une telle expérience est bénéfique, quel que soit le service dans lequel vous choisirez d’exercer par la suite. Vous y croiserez des IBODE et des IADE, deux spécialisations possibles après l’IFSI.

Le bloc opératoire, tout comme n’importe quel lieu de stage, est un environnement professionnel. En tant que stagiaire, on attend de vous une conduite professionnelle et respectueuse. Si vous n’êtes pas certain(e) de la façon de procéder dans une situation, n’hésitez pas à solliciter un membre de l’équipe pour vous guider.

Un stage au bloc opératoire est stimulant et peut être émotionnellement intense. Même si vous êtes accompagné(e) et guidé(e) par les IBODE, il est important de se rappeler que vous restez responsable de vos actions et de vos paroles. Pour assurer une expérience enrichissante et positive :

Avant votre stage :

  • Prenez contact avec votre lieu de stage pour vous présenter et obtenir les informations nécessaires (localisation, commodités, présence de casier dans les vestiaires, etc.). 
  • Rafraîchissez vos connaissances en anatomie, qu’il s’agisse de schémas, de myologie, de vascularisation, d’innervation ou d’autres domaines pertinents.

Dès l’arrivée en stage :

  • Présentez-vous systématiquement à toute personne que vous ne connaissez pas.
  • Posez des questions. C’est une occasion d’apprendre.
  • Soyez proactif/proactive : choisissez les interventions que vous souhaitez observer, et n’hésitez pas à demander à pratiquer un soin ou à suivre une formation complémentaire. Par exemple, le bloc vous donnera l’opportunité de perfectionner votre technique de sondage vésical.
  • La ponctualité est essentielle.
  • Suivez attentivement les directives de vos encadrants, surtout en cas d’urgence.
  • Si vous identifiez une erreur ou une violation possible des règles d’asepsie, signalez-la immédiatement.

Devenir infirmier(e) au bloc opératoire

Pour ceux qui envisagent une carrière en soins infirmiers axée sur la chirurgie, le bloc offre une vision complète de la prise en charge du patient. Deux spécialités infirmières se démarquent ici :

Infirmier(e) de bloc opératoire diplômé(e) d’État (IBODE) : la formation d’IBODE dure deux ans et se déroule à l’institut de formation des infirmiers de bloc opératoire. Elle mène à un master en soins infirmiers. Cette formation allie théorie, pratique et stages dans des domaines tels que le bloc opératoire et la stérilisation. Bien que l’on puisse travailler au bloc sans cette spécialisation, la formation IBODE offre une expertise approfondie et une reconnaissance professionnelle.23

Infirmier(e) anesthésiste diplômé(e) d’État (IADE) : la formation d’IADE, également sur deux ans, est dispensée à l’école d’infirmier anesthésiste, après l’obtention d’un concours. Cette formation polyvalente permet de développer 4 compétences majeures dans le domaine de l’anesthésie, de la réanimation, de l’urgence et de la douleur. Elle combine enseignements théoriques, pratiques et stages cliniques, notamment en anesthésie-réanimation et médecine d’urgence. Elle est essentielle pour ceux qui souhaitent se spécialiser dans l’anesthésie. Ces deux années permettent l’obtention du diplôme d’infirmier anesthésiste.24

Les opportunités de carrière sont vastes. Vous pourrez évoluer vers des rôles d’aide opératoire, travailler en stérilisation ou même en laboratoire. La profession infirmière est en constante évolution, avec un élargissement des compétences et des domaines d’intervention. Devenir infirmier au bloc opératoire offre la possibilité de se spécialiser en tant qu’IBODE ou IADE, d’acquérir des compétences techniques avancées et de contribuer activement à l’évolution et à la recherche dans le domaine des soins infirmiers. La place de l’infirmier(e) dans la recherche, que ce soit en sciences infirmières ou en démarche clinique, est de plus en plus reconnue, et le développement de leurs compétences et responsabilités ne cesse de croître.

Remerciements :

Nous sommes reconnaissants envers Thierry Dufour, neurochirurgien, pour la relecture de cet article et ses précieux conseils, et envers Michael Mimouni pour ses apports concernant la formation et les compétences des infirmier(e)s anesthésistes.

Sources

  1. Haute Autorité de Santé « Quels niveaux d’environnements techniques pour la réalisation d’actes interventionnels ? » 14/03/2011
  2. Académie nationale de médecine « Bloc opératoire : de la salle d’opération à la plate-forme interventionnelle » 28/04/2019
  3. Ministère de la Santé et de la Prévention « Infirmier(ère) de bloc opératoire (IBODE) » consulté le 24/09/2023
  4. Rapport de l’office parlementaire d’évaluation des politiques de santé « Prévenir les infections nosocomiales : une exigence de qualité des soins hospitaliers » 22/06/2006
  5. Anderson, D. J., Podgorny, K., Berríos-Torres, S. I., Bratzler, D. W., Dellinger, E. P., Greene, L., Nyquist, A. C., Saiman, L., Yokoe, D. S., Maragakis, L. L., & Kaye, K. S. (2014). Strategies to prevent surgical site infections in acute care hospitals: 2014 update. Infection control and hospital epidemiology, 35(6), 605–627
  6. Institut national de la santé et de la recherche médicale « Infections nosocomiales » 05/07/2017
  7. Société française de médecine d’urgence « L’organisation de l’aval des urgences : état des lieux et propositions » 05/2005
  8. Société française des infirmier(e)s anesthésistes « Salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) – Extubation par IDE, qui fait quoi en SSPI » 13/09/2022
  9. Centre Hospitalier d’Avignon « Livret d’accueil de l’étudiant – Service bloc opératoire » 15/12/2014
  10. Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val de Seine « Livret d’accueil du service de bloc opératoire » 06/2018
  11. Ministère de la Santé et de la Prévention « Bulletin officiel Santé Protection sociale Solidarité » 16/08/2023
  12. Code de la santé publique « Article D6124-137 » Version en vigueur depuis le 01/06/2023
  13. Code de la santé publique « Article D6322-44 » Version en vigueur depuis le 26/07/2005
  14. Ministère de la Santé et de la Prévention « Arrêté du 29 octobre 2015 portant homologation des règles de bonnes pratiques relatives au prélèvement d’organes à finalité thérapeutique sur personne décédée » 29/10/2015
  15. Centre Hospitalier d’Avignon « Livret d’accueil de l’étudiant IADE – Service d’anesthésie bloc opératoire » 11/2016
  16. Manuels MSD « Comprendre les termes médicaux » consulté le 24/09/2023
  17. Nathalie Malbos, Maude Oguer Ruelle, Coralie Bodenez, Les stomies digestives et leur appareillage, Actualités Pharmaceutiques, Volume 61, Issue 613, 2022, Pages 18-25, ISSN 0515-3700.
  18. I. Van Aerschot et Y. Boudjemline, « Cathétérisme interventionnel et chirurgie cardiaque Interventional cardiac catheterization in children », Archives de Pédiatrie, vol. 19, no 1, p. 96‑102, janv. 2012.
  19. Code de la santé publique « Article R4311-11 » Version en vigueur depuis le 08 août 2004
  20. Ministère de la Santé et de la Prévention « Décret n°2015-74 du 27 Janvier 2015 relatif aux actes infirmiers relevant de la compétence exclusive des infirmiers de bloc opératoire » 27/01/2015
  21. Société Française d’Anesthésie-Réanimation et Société Française d’Hygiène Hospitalière « Recommandations de pratiques professionnelles – Tenue vestimentaire au bloc opératoire » 09/2021
  22. Haute Autorité de Santé « Les check-lists pour la sécurité du patient » 16/03/2023
  23. Med & Jobs « IBODE : Un métier passionnant au coeur du système de santé » 28/07/2023
  24. PrepaConcoursIade « Les études d’infirmier anesthésiste : le guide complet » 02/05/2023