Cet article explore les diverses méthodes pour stimuler la guérison des plaies, en commençant par une analyse de la complexité du processus de cicatrisation, suivi par des recommandations à fournir aux patients afin d’optimiser la cicatrisation.
Qu’est-ce que la cicatrisation ?
La cicatrisation est un processus de restauration de l’intégrité cutanée. Il s’agit d’un processus naturel qui fait intervenir les mécanismes de croissance et de réparation de l’organisme. Le processus de cicatrisation implique la formation de nouvelles cellules cutanées, la fermeture de la plaie et la régénération des tissus endommagés.
La cicatrisation complète s’effectue entre 12 et 18 mois.
Les 3 phases de la cicatrisation :
- Phase vasculaire et inflammatoire : de 2 à 4 jours. Création du premier caillot (hémostase qui stoppe l’écoulement du sang).
- Phase de réparation tissulaire et proliférative : de 10 à 15 jours. Pendant la phase de réparation des tissus, l’organisme produit du collagène et d’autres protéines pour refermer la plaie. Durant la phase de prolifération, le corps produit de nouvelles cellules pour reconstruire et renforcer les tissus. Cette phase comprend également la formation de nouveaux vaisseaux sanguins et la régénération du tissu nerveux.
- Phases de maturation et de remodelage : entre 6 et 18 mois. Pendant la phase de maturation, l’organisme répare et reconstruit les tissus endommagés. Durant la phase de remodelage, l’organisme restructure les tissus pour former une cicatrice plus solide et durable.
Quels sont les types d’anomalies éventuelles ?
La cicatrisation peut s’avérer difficile et entraîner des anomalies.
- Une cicatrice atrophique est une cicatrice enfoncée et creuse, généralement causée par l’acné, la varicelle ou une blessure.
- Une cicatrice hypertrophique est une cicatrice rougeâtre, qui ne dépasse pas la lésion initiale et qui apparaît à la suite d’une blessure ou d’une opération.
- Une cicatrice chéloïde est une excroissance de tissu qui peut se former à la suite d’une blessure ou d’une intervention chirurgicale. Elle se présente habituellement sous forme de protubérance rougeâtre qui peut causer des démangeaisons.
Ces trois types de cicatrices peuvent déplaire et être traités par différentes méthodes, telles que les traitements au laser ou les injections de corticostéroïdes.1
Conseil numéro 1 : Surveiller la plaie
Une plaie rouge est souvent en voie de guérison et en phase de cicatrisation.
Si elle ne guérit pas au bout de six semaines, si elle est toujours douloureuse, si elle est de couleur inhabituelle (jaune, verte ou noire), s’il y a un écoulement important ou une mauvaise odeur, il faut consulter un médecin.
Nous avons rédigé un article intitulé « Guide d’observation des plaies pour infirmiers et étudiants infirmiers » qui différencie les plaies, leurs causes, leurs caractéristiques et qui permet de déterminer si l’évolution est favorable ou non.
Conseil numéro 2 : Respecter l’hygiène
L’hygiène est importante pour une cicatrisation favorable, car elle permet de réduire le risque d’infection. En maintenant la plaie propre, on empêche les bactéries, les virus et toutes sortes de germes de pénétrer dans la plaie.
Il est important de se laver les mains à l’eau et au savon ou avec un produit antiseptique pendant au moins 30 secondes, puis de les sécher avec une serviette propre ou à l’air libre avant de toucher la plaie.
Si vous êtes étudiant(e) infirmier(e), n’hésitez pas à approfondir le sujet en étudiant les cours de la plateforme Réussis ton IFSI sur l’infectiologie et hygiène (U.E. 2.10 du semestre 1).
Conseil numéro 3 : Recouvrir la plaie avec un pansement
Les pansements ont diverses indications :
- Protéger la plaie des agents externes, tels que les bactéries, le soleil et les frottements des vêtements…
- Absorber les exsudats.
- Favoriser la cicatrisation en maintenant un milieu humide, sans faire macérer la plaie.
Cependant, toutes les plaies ne nécessitent pas de pansement.
Par exemple, les petites plaies sèches ou recousues ne nécessitent pas forcément d’être recouvertes
Conseil numéro 4 : Ne pas toucher les croûtes
Elles grattent et pourtant il ne faut pas les toucher, afin de ne pas altérer le processus de cicatrisation. Elles se forment pour protéger la plaie et empêcher les bactéries et autres germes d’entrer dans la plaie. Si vous touchez la croûte, la plaie risque de s’ouvrir et d’être, de nouveau, vulnérable aux infections.
Conseil numéro 5 : Protéger la plaie du soleil2
Les rayons UV dépigmentent la plaie et la rendent moins esthétique et plus visible.
De plus, les rayons UV peuvent endommager les cellules de la peau et ralentir sa cicatrisation. Pour protéger la cicatrice, il est important d’appliquer de la crème solaire et de couvrir la zone lorsque vous sortez.
Conseil numéro 6 : Masser la cicatrice3
Une fois la plaie refermée, faites rouler doucement la peau le long de la cicatrice environ deux fois par jour avec une crème cicatrisante. N’hésitez pas à solliciter l’avis de votre pharmacien pour en choisir une de qualité.
Pincez et faites rouler la peau doucement sur toute la longueur de la cicatrice. Cela permettra d’assouplir et de stimuler les fibroblastes, qui sont les fibres de soutien du derme.
Conseil numéro 7 : S’alimenter sainement
En réaction inflammatoire, le catabolisme cellulaire augmente et mobilise des réserves nutritionnelles pour la réparation tissulaire.
Une alimentation équilibrée est donc importante pour la cicatrisation optimale des plaies, car elle fournit à l’organisme les nutriments dont il a besoin pour guérir.
Quels aliments ?
- Aliments riches en vitamine C, comme les agrumes, kiwis ou fraises → sources d’énergie.4
- Protéines maigres, comme les œufs, la viande et le poisson → sources d’acides aminés.4
- Glucides, comme les céréales complètes ou les légumes secs → sources d’énergie.4
- Lipides (riches en vitamine E et omégas 3 et 6), comme l’huile de colza, les amandes, les poissons gras → participent à la formation des cellules.4
- Fibres → pour le soutien.
- Bonne hydratation → préserve l’élasticité de la peau.
L’obésité provoque une diminution de la vascularisation et une augmentation de la tension sur le site de la plaie.
Une dénutrition entrave également la cicatrisation.
Conseil numéro 8 : Limiter le tabac
Le tabagisme nuit à la bonne cicatrisation des plaies5, car il
- réduit la capacité du corps à produire du collagène,
- réduit la quantité d’oxygène dans l’organisme,
- réduit le calibre des vaisseaux (donc limite les apports en nutriments),
- entraîne une inflammation,
- provoque une diminution de l’oxygénation et des anomalies de coagulation.
Conseil numéro 9 : Contrôler le diabète
Le diabète déséquilibré engendre un dysfonctionnement leucocytaire lié à l’hyperglycémie. Donc un risque accru d’apparition d’infections et de retards de cicatrisation est observé chez les patients souffrant d’un diabète déséquilibré.6
Conseil numéro 10 : Éviter certains traitements médicamenteux
Certains traitements, comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens7 et les immunosuppresseurs cytotoxiques, peuvent retarder ou altérer la cicatrisation.
Un retard de cicatrisation peut avoir des conséquences graves (infections, par exemple) ou nécessiter une reprise chirurgicale. En revanche, n’arrêtez pas votre traitement sans avis médical.
Pour aller plus loin :
Bien que la cicatrisation des plaies soit un processus complexe, il est possible de favoriser ce processus en utilisant les bonnes techniques.
Une alimentation équilibrée, la limitation du tabac ou même le massage de la cicatrice sont autant de moyens efficaces pour obtenir une cicatrisation plus harmonieuse.
La thérapie au laser est un moyen de favoriser la cicatrisation harmonieuse des plaies en réduisant l’inflammation et la douleur, et en favorisant la régénération des tissus.
Sources
- Réussis ton IFSI « Pansements » – [Cours appartenant à l’U.E. 4.4, Semestre 1], 2023.
- Assurance maladie « Accomplir les bons gestes. Comment bien soigner une plaie ? » – juillet 2022.
- CHU de Montréal « Prendre soin de mes cicatrices par le massage » revue le 05/09/2021.
- Hôpitaux Universitaires de Genève : « Alimentation et cicatrisation », consulté le 20/03/2023.
- Organisation mondiale de la Santé « Le tabagisme accroît considérablement le risque de complications post-opératoires » – 20/01/2020.
- DBL « Diabète de type 1 et cicatrisation des plaies » – 09/09/21.
- Revue médicale Suisse « Anti-inflammatoires non stéroïdiens : utilisation en médecine du sport » – 06/08/08.