La chirurgie ambulatoire propose une prise en charge chirurgicale limitée à moins de 12 heures1, qui permet au patient de rentrer chez lui le jour même sans augmenter les risques par rapport à une hospitalisation classique.2

Inaugurée en France par le premier centre indépendant à Strasbourg en 19803, la chirurgie ambulatoire est devenue rapidement une priorité pour le système de santé français, elle affiche un taux national de 62.8 % en 20224, ce qui est inférieur à l’objectif gouvernemental de 70 %5 et à la recommandation de 80 % du Haut Conseil de santé publique.6

Bien que son essor en France soit notable, avec un taux de chirurgie ambulatoire qui progresse, il reste inférieur à celui observé dans les pays nordiques et aux États-Unis7.8, ce qui implique un potentiel de développement et d’optimisation de cette pratique au sein du système de santé français

Le rôle de l’infirmier(e) en unité de chirurgie ambulatoire (UCA) englobe une large gamme de compétences et de responsabilités, qui inclut l’évaluation pré-opératoire, l’éducation du patient, la gestion de la douleur, et le suivi postopératoire.9

Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage en chirurgie ambulatoire, des chirurgies rencontrées jusqu’aux compétences à valider.

Infographie - Stage infirmier en chirurgie ambulatoire

Typologie du lieu de stage et particularités du service de chirurgie ambulatoire

Le stage en chirurgie ambulatoire s’inscrit dans la typologie des soins de courte durée (SCD) avec une durée moyenne de séjour ne s’étendant généralement pas au-delà de 12 heures. En tant que stagiaire, vous serez immergé(e) dans un environnement de travail dynamique, avec des horaires adaptés aux besoins spécifiques du service. Les horaires des infirmier(e)s en chirurgie ambulatoire varient, incluant souvent des journées complètes de 12 heures ou des demi-journées de 7 heures, du lundi au vendredi.10.11

Le processus d’admission des patients débute bien avant l’intervention chirurgicale. Des consultations pré-opératoires sont réalisées pour évaluer la possibilité d’effectuer une chirurgie en ambulatoire. Selon le type d’intervention, des examens complémentaires peuvent être nécessaires. La planification préalable de ces consultations, qui peut s’étendre sur plusieurs mois, permet aux patients de s’organiser en amont, de remplir les formalités administratives et de préparer leur retour à domicile après l’intervention.

L’unité de chirurgie ambulatoire accueille des patients de tous âges, cependant, le cadre réglementaire souligne l’importance d’une sélection rigoureuse des patients pour la chirurgie ambulatoire, basée sur une évaluation approfondie de la balance bénéfices/risques.12

Quant à la charge de travail du personnel en chirurgie ambulatoire, les textes de loi précisent qu’il faut qu’il y ait au moins un infirmier(e) diplômé(e) d’État dans l’unité, mais ne fournit pas de ratio patient/infirmier(e). Néanmoins, dans la pratique, chaque infirmier(e) se voit généralement attribuer une charge de travail adaptée à l’activité de l’établissement.13

La sortie des patients est également encadrée par des règlements stricts. Chaque patient doit recevoir un bulletin de sortie, signé par un médecin responsable, avant de quitter l’établissement.14

Lexique en chirurgie ambulatoire

Chaque service médical a son propre jargon, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité. 

Par exemple, en service de chirurgie ambulatoire, vous entendrez : 8.9

  • AFCA : Association Française de chirurgie Ambulatoire
  • AG : anesthésie générale 
  • AINS : anti-inflammatoires non stéroïdiens
  • AL : anesthésie locale 
  • ALR : anesthésie loco-régionale  
  • BA : bloc axillaire
  • CS : consultation
  • EMG : électromyogramme 
  • HB : hémoglobine
  • IOT : intubation orotrachéale
  • IV : intraveineux 
  • KT : cathéter 
  • KTO : cathéter obturé 
  • MAR : médecin anesthésiste-réanimateur
  • ML : masque laryngé 
  • NVPO : nausées et vomissements post-opératoires
  • RAD : retour à domicile 
  • RP : radiographie pulmonaire 
  • Rx : radiographie 
  • SAD : sonde à demeure 
  • SPo2 : saturation pulsée en oxygène 
  • SSPI : salle de surveillance post-interventionnelle
  • TA : tension artérielle
  • UCA : unité de chirurgie ambulatoire
  • VB : vésicule biliaire 
  • VS : ventilation spontanée 
  • VVC : voie veineuse centrale 
  • VVP : voie veineuse périphérique  

Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent. 

Spécialités chirurgicales rencontrées et facteurs de risque en chirurgie ambulatoire

Dans la chirurgie ambulatoire, l’acte chirurgical et l’anesthésie pratiqués sont identiques à ceux d’une hospitalisation classique. La différence réside dans l’organisation structurée de l’unité de chirurgie ambulatoire, qui permet la sortie du patient le jour même grâce à un « chemin clinique » bien défini.15

Les spécialités chirurgicales en chirurgie ambulatoire

Les interventions courantes en chirurgie ambulatoire incluent, mais ne sont pas limitées à : 10.15

  • Chirurgie maxillo-faciale : ablation de kyste maxillaire, reconstructions maxillo-faciales.
  • Chirurgie plastique : pose de prothèse mammaire, liposuccion.
  • Chirurgie vasculaire : traitement des varices.
  • Chirurgie viscérale : ablation de kyste, de la vésicule biliaire, de hernies (inguinales, ombilicales).
  • Gastro-entérologie : coloscopies, gastroscopies.
  • Gynécologie : trans-obturator Tape (TOT), interruption volontaire de grossesse (IVG), hystéroscopie, ablation de polype, kyste ovarien, conisation.
  • Ophtalmologie : chirurgie de la cataracte, du strabisme.
  • Orthopédie : canal carpien, ablation de matériel, arthroscopie, kystes synoviaux, synovectomie, hallux valgus, ostéotomies, ligamentoplastie.
  • Pneumologie : fibroscopie.
  • Stomatologie : ablation des dents de sagesse.
  • Urologie : ablation de calculs, vasectomie, cure d’hydrocèle, ablation de kyste, posthectomie, orchidectomie, traitement des calculs rénaux et de l’incontinence urinaire.

Les facteurs de risques en chirurgie ambulatoire

Les facteurs de risque courants de ces interventions sont :  

  • L’âge avancé. 
  • Un indice de masse corporelle trop élevé.
  • Le syndrome d’apnée du sommeil. 
  • L’insulinorésistance et le diabète. 
  • Le tabagisme. 
  • Les maladies cardiovasculaires. 
  • L’impotence fonctionnelle.

En tant qu’infirmier(e) en chirurgie ambulatoire, vous jouez un rôle essentiel dans l’éducation des patients sur les soins post-opératoires et la prévention des complications. Il est important de bien comprendre les risques et les pathologies associées aux interventions pour conseiller efficacement les patients. Vous les guiderez dans la gestion des soins à domicile, la reconnaissance des signes d’infection ou de complication, et soulignerez l’importance du suivi médical, y compris la kinésithérapie et la rééducation si nécessaire.

Infographie - La chirurgie de la cataracte

Spécificités de la chirurgie ambulatoire

Critères de la chirurgie ambulatoire

Les directives actuelles en France pour l’anesthésie et la chirurgie ambulatoire ont été initialement établies par la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR) en septembre 1990, puis enrichies en 1996 grâce à la contribution de l’Association Française de chirurgie Ambulatoire (AFCA). Ces recommandations couvrent plusieurs aspects : 12

1) Nature des actes chirurgicaux : ils doivent être planifiés, de durée brève (environ 1 h 30), présenter un faible risque, notamment en termes de complications hémorragiques et respiratoires, et avoir des suites opératoires simples, y compris la gestion efficace de la douleur et des limitations fonctionnelles.

2) Sélection des patients : les critères pour sélectionner les patients comprennent les facteurs sociaux et médicaux suivants : 

  • Un niveau de compréhension adéquat.
  • Une bonne adhésion aux prescriptions médicales. 
  • Des conditions de vie et d’hygiène comparables à celles d’une hospitalisation. 
  • La disponibilité d’un accompagnateur pour le retour et pour la nuit suivante. 
  • La proximité (moins d’une heure) d’un établissement de soins adapté. 
  • Un accès rapide à un téléphone. 
  • L’âge du patient (plus de 6 mois). 
  • Le stade de comorbidités (patients de stade ASA 1, 2 et 3 stabilisé).

3) Gestion de l’anesthésie : elle s’étend de la consultation préanesthésique jusqu’à la préparation de la sortie du patient.

4) Infrastructure et organisation : la structure hospitalière doit être organisée de manière à prendre en charge efficacement l’anesthésie et les besoins du patient ambulatoire.

À l’avenir, il est envisagé que l’admissibilité d’un patient à la chirurgie ambulatoire repose davantage sur une évaluation prédictive et une analyse approfondie du rapport bénéfices/risques plutôt que sur une liste d’indications ou de critères. La SFAR travaille actuellement à l’évolution de ces recommandations pour optimiser davantage la pratique de l’anesthésie et de la chirurgie ambulatoire.

La phase pré-opératoire

Dans un service de chirurgie ambulatoire, l’organisation et la gestion des soins infirmiers jouent un rôle clé. 11

Accueil et admission du patient : après son admission administrative, le patient est dirigé vers le service, accueilli et installé. Ses informations personnelles sont vérifiées, et il reçoit un bracelet d’identité. Des vérifications préalables sont réalisées, incluant le jeûne, la préparation cutanée, et le respect des instructions de l’anesthésiste que le patient aura vu au préalable.16.17

Constitution du dossier patient : le dossier, qui peut être sous forme papier ou informatisée, contient le compte-rendu d’admission, le recueil de données et le consentement éclairé. Il inclut également la désignation de la personne de confiance et de la personne à prévenir, ainsi que les directives anticipées.

Préparatifs pré-opératoires : une fois les vérifications effectuées et le dossier constitué, l’équipe soignante invite le patient à enfiler la tenue de bloc opératoire, à retirer bijoux, appareils dentaires et auditifs, lentilles de contact et lunettes. La zone opératoire est vérifiée et préparée selon le type d’intervention, et un rasage peut être nécessaire.

Installation des accès et prémédications : l’infirmier(e) pose une voie veineuse périphérique et effectue un prélèvement sanguin en fonction des demandes de l’anesthésiste. Les prémédications sont administrées conformément aux prescriptions médicales, de deux heures à trente minutes avant l’intervention.

Préparation finale pour le bloc opératoire : le patient est désormais prêt à être transféré au bloc opératoire pour l’intervention.

La désignation de la personne de confiance

La personne de confiance est une personne en qui le patient a une confiance particulière, souvent un membre de la famille, un ami proche ou le médecin traitant. La législation définit cette personne comme un adulte de l’entourage du patient. Son rôle principal est d’accompagner et de soutenir le patient dans ses démarches de santé et ses prises de décisions, en particulier lorsque le patient est dans l’incapacité d’exprimer ses volontés. La personne de confiance est un interlocuteur privilégié pour les professionnels de santé, en particulier en ce qui concerne les choix et préférences du patient.18.19

La désignation de la personne à prévenir

La « personne à prévenir » est désignée par le patient lors de son admission dans un établissement de santé. L’établissement la contactera en cas de nécessité, notamment lors de changements significatifs dans la prise en charge du patient, tels qu’une hospitalisation, un transfert, une sortie ou en cas de décès. Il est possible de désigner plusieurs personnes à prévenir. La personne à prévenir peut être différente de la personne de confiance.19

Les directives anticipées

C’est un document dans lequel la personne exprime ses souhaits concernant les traitements et soins médicaux qu’elle souhaite recevoir ou refuser en fin de vie, dans l’éventualité où elle ne serait plus en mesure de communiquer ses volontés, par exemple en raison d’une maladie grave ou d’une incapacité. Ce document est destiné à guider les médecins et les soignants dans la prise de décisions médicales lorsque le patient est hors d’état de s’exprimer. Il s’agit d’une démarche proactive permettant à l’individu de maintenir un certain contrôle sur ses soins médicaux futurs, en précisant à l’avance s’il souhaite poursuivre, limiter, arrêter ou refuser certains traitements ou actes médicaux en fin de vie. Les directives anticipées sont un moyen important pour respecter les choix et la dignité du patient, même dans des situations où il ne peut plus prendre de décisions lui-même.20

La phase post-opératoire

Après l’intervention, le patient est surveillé de près au retour de la salle de réveil dans le service. Les soins post-opératoires sont mis en place, les constantes sont prises (tension, température, saturation en oxygène), l’évaluation NVPO est faite, les pansements et les plaies sont contrôlés. L’équipe s’assure que le patient récupère de l’anesthésie en toute sécurité, qu’il est à l’aise et que ses affaires sont à proximité. Les douleurs sont évaluées, différentes consignes, selon les chirurgies et les anesthésies, sont données.

Le patient peut recevoir des traitements contre la douleur dès le retour dans la chambre (suivant les consignes et la dernière administration au bloc opératoire). Les antalgiques donnés, l’équipe s’assure que la douleur est gérée de manière adéquate. Elle est régulièrement évaluée. 

Lorsque le patient est suffisamment réveillé, stable, et suivant le type d’intervention, il pourra prendre une collation, qui peut se composer de gâteaux /compote/petite salade/pain, une boisson chaude et/ou fraîche et de l’eau. La reprise de l’alimentation et la surveillance qui l’accompagne est très importante et doit être rigoureuse. 

Le patient reçoit la visite du chirurgien qui lui donne les informations sur l’intervention qu’il vient de subir. Il l’informe également sur les conduites à tenir en post-opératoire au retour à domicile, sur la gestion de la plaie, les médicaments à prendre selon l’ordonnance, les activités à éviter et les signes de complications à surveiller. C’est à ce moment-là que le patient peut poser des questions au chirurgien. Les pansements et les plaies sont réévalués par l’équipe infirmière avant la sortie. Les rendez-vous en externe sont donnés au patient.

Lorsque le patient est considéré apte à quitter l’établissement, il est autorisé à rentrer chez lui. Il doit cependant remplir plusieurs conditions : avoir mangé et bu, s’être levé sans présenter de signes de malaise, ne ressentir aucune douleur ou une douleur tolérable, avoir uriné (cela évite tout risque de rétention urinaire à domicile s’il y a eu une première miction correcte) et l’accompagnateur doit être présent. Un bulletin de sortie est remis au patient, signé en amont par le patient, complété par le médecin après la visite. La date et l’heure de sortie sont notées sur ce document, ainsi que les numéros de téléphone à appeler en cas de complications en général. 

Le score de Chung

Le score de Chung modifié est un système d’évaluation structuré, conçu pour déterminer l’aptitude d’un patient à la sortie. Originellement, ce score comprenait l’évaluation de la miction et de la ré-alimentation. Désormais, il n’est plus recommandé d’imposer une réalimentation liquide et solide avant la sortie de l’établissement. De même, il est possible, après une anesthésie générale ou bloc périphérique, de ne pas exiger une miction pour autoriser la sortie, en l’absence de facteur de risque lié au patient ou à la chirurgie.21

La révision des critères du score de Chung modifié reflète une approche plus personnalisée et flexible, qui reconnaît  que la nécessité d’une miction avant la sortie n’est pas appropriée pour tous les patients et dépend des facteurs de risque individuels et de la nature de la chirurgie effectuée. Cette approche adaptative vise à optimiser la sécurité et le confort du patient tout en facilitant une récupération et un retour à domicile efficace.

Le score de Chung modifié actuel se fonde sur les critères suivants pour évaluer si un patient est prêt à quitter l’unité post-intervention :

  • Les constantes vitales : elles doivent être stables et dans les plages normales.
  • La capacité de déambulation : le patient doit être en mesure de marcher de manière autonome ou avec un soutien minimal.
  • L’absence de nausées et/ou de vomissements : le patient ne doit pas présenter de symptômes postopératoires qui pourraient compromettre sa sortie.
  • Le contrôle de la douleur : la douleur doit être gérable et ne doit pas entraver la capacité du patient à se déplacer ou à effectuer des tâches de base.
  • L’absence de saignement chirurgical excessif : il ne doit pas y avoir de saignement post-opératoire actif ou de complications nécessitant une intervention médicale.

Pour chaque patient, le score doit être systématiquement calculé par l’équipe infirmière, et lorsque le résultat est égal ou supérieur à 9, le patient est considéré apte à être déchargé de l’unité. Cette évaluation est ensuite consignée dans le Dossier Patient Informatisé (DPI) et dans le tableau de suivi journalier.

Infographie - Le score modifié de Chung

Actes et soins rencontrés en chirurgie ambulatoire

En tant qu’infirmier(e) en chirurgie ambulatoire, vous aurez, au cours de votre journée de travail, de nombreux actes et soins à effectuer pour garantir la sécurité des patients, parmi lesquels on peut citer : 10.11

  • La gestion de l’anxiété des patients. 
  • La gestion des entrées des patients.
  • La glycémie capillaire/la gestion du diabète.
  • La pose et la surveillance des voies veineuses périphériques.
  • La pose et la surveillance de thérapeutiques en perfusion.
  • La pose et la surveillance d’une sonde urinaire. 
  • La prémédication des patients en pré-opératoire.
  • La préparation pré-opératoire des patients (rasage, aide à la toilette, aide à l’habillage, etc.).
  • La prise des paramètres vitaux en pré et post-opératoire. 
  • La surveillance des pansements en post-opératoire (et leur réfection suivant les interventions et les demandes des chirurgiens).
  • La surveillance du risque NVPO (nausées et vomissements post-opératoires).
  • La surveillance et la prévention des signes de complications. 
  • Le premier lever.
  • Les bilans sanguins d’entrée. 
  • Les calculs de doses.
  • L’ablation d’un drain de redon.
  • L’évaluation de la douleur des patients.

Vous trouverez, dans l’unité d’enseignement 4.4 de Réussis ton IFSI, des renseignements approfondis sur la méthode de chacun de ces soins.

Traitements en chirurgie ambulatoire

La pharmacologie en chirurgie ambulatoire comprend une variété de médicaments qui regroupent essentiellement les traitements pour lutter contre la douleur et pour prévenir les infections. Certains peuvent être associés pour un maximum d’efficacité. 

  • Antalgiques : afin de réduire la douleur (tous les paliers de I à III peuvent être administrés).
  • Antibiotiques : administrés en pré et/ou post-opératoire pour prévenir et traiter les infections. 
  • Anti-inflammatoires : pour réduire l’inflammation due à l’intervention.
  • Antiémétiques : parfois nécessaires pour traiter les nausées et les vomissements post-opératoires.

Bien souvent, les patients admis pour une intervention en chirurgie ambulatoire ont des traitements quotidiens, qui sont parfois suspendus quelques jours avant l’intervention et repris par le patient en post-opératoire, selon les consignes de l’anesthésiste, quelques jours après l’opération. 

Toutes ces classes thérapeutiques sont traitées dans l’unité d’enseignement 2.11 sur la plateforme Réussis ton IFSI.

Prérequis du stage en chirurgie ambulatoire

L’exercice infirmier en chirurgie ambulatoire nécessite la maîtrise de certains prérequis :

  • Connaissance approfondie des spécificités de la chirurgie ambulatoire : il est important de se familiariser avec les pathologies traitées, les compétences spécifiques requises et les particularités des soins dans ce contexte.
  • Compréhension des risques et anticipation des complications potentielles : la connaissance des paramètres vitaux et la capacité à anticiper les complications liées à l’intervention chirurgicale sont essentielles pour intervenir efficacement et prévenir les situations d’urgence.
  • Maîtrise des soins infirmiers spécifiques à la chirurgie ambulatoire : cela inclut la gestion de l’anxiété des patients, la surveillance des paramètres vitaux, la préparation pré-opératoire, et l’évaluation de la douleur pour assurer une récupération optimale.
  • Connaissance des traitements couramment utilisés : la maîtrise des informations concernant les antalgiques, les antibiotiques, les anti-inflammatoires et les antiémétiques est essentielle pour gérer efficacement la douleur et prévenir les infections post-opératoires.
  • Connaissance approfondie en anatomie et physiologie : une bonne connaissance de l’anatomie et de la physiologie humaine est indispensable pour appliquer correctement les soins infirmiers et comprendre les interventions chirurgicales pratiquées.
  • Maîtrise des normes biologiques : la connaissance des normes biologiques comme l’hémoglobine, les globules blancs, le bilan de coagulation, l’ionogramme sanguin, l’urée, la créatinine, le bilan hépatique, l’albumine, et la préalbumine, permet d’évaluer l’état de santé du patient et de détecter toute anomalie.

Objectifs de stage en chirurgie ambulatoire

En stage dans un service de chirurgie ambulatoire, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs.

Notre équipe a écrit un article sur la rédaction de vos objectifs de stage : comment rédiger ses objectifs de stage en soins infirmiers

Voici une liste non exhaustive de compétences requises dans la structure d’accueil : 10.11

  • Administrer des thérapeutiques en pré et post-opératoire et surveiller leurs effets.
  • Communiquer de façon professionnelle avec le patient et sa famille.
  • Connaître et comprendre les protocoles de soins du service.
  • Savoir comment effectuer la préparation pré-opératoire du patient. 
  • Effectuer la surveillance clinique du patient tout au long de son hospitalisation selon le protocole du service.
  • Effectuer le recueil de données et connaître les documents nécessaires (consentement, personne de confiance, détails de l’intervention, résumé de la consultation avec le chirurgien).
  • Évaluer et prévenir la douleur. 
  • Gérer une entrée : de l’accueil du patient jusqu’à la macrocible d’entrée.
  • Rédiger des transmissions écrites, claires et pertinentes.
  • Respecter l’intimité du patient et le secret professionnel.
  • Être capable d’effectuer les soins évoqués ci-dessus en fonction de vos objectifs.
  • Savoir évaluer les patients à risque. 
  • Savoir évaluer les situations à risque : patient opéré d’une arthroscopie qui se lève prématurément, patient qui aurait pris des anticoagulants avant l’intervention, etc. 
  • Savoir prévenir et reconnaître les signes de complications. 
  • Surveiller les paramètres vitaux pré et post-opératoires.
  • Travailler en collaboration avec les différents professionnels de l’établissement.  

Professionnels rencontrés en chirurgie ambulatoire

Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais en général, vous rencontrerez  : 10

  • Agent de service hospitalier. 
  • Aide-soignant(e).
  • Anesthésiste.
  • Brancardier. 
  • Cadre de santé. 
  • Chirurgiens, toutes spécialités confondues.
  • Infirmier(e).
  • Secrétaire.
  • Technicien(ne) de laboratoire. 
  • Radiologue.

Témoignage d’une infirmière en unité de chirurgie ambulatoire

infographie - Témoignage d'une infirmière en chirurgie ambulatoire

Dans le cadre de notre série « Guides de stage infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e) qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier en chirurgie ambulatoire, nous avons eu la chance de collaborer avec Camille, une infirmière aguerrie exerçant dans ce service.

Dans le cadre de la rédaction de cet article, Camille a non seulement contribué par son expertise, mais a généreusement accepté de partager son expérience personnelle en chirurgie ambulatoire, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service : 

Pourquoi as-tu choisi de travailler dans un service de chirurgie ambulatoire ?

Le service de chirurgie ambulatoire a marqué une étape clé dans mon parcours, étant à la fois le lieu de mon dernier stage pendant l’IFSI et mon premier poste. Ayant eu l’occasion d’explorer ce service dès ma première année à l’IFSI, j’y ai vécu une expérience enrichissante, autant sur le plan technique que dans mes interactions avec les patients.

Bien que j’aie toujours eu un intérêt particulier pour la psychiatrie, lorsque l’on m’a présenté le service de chirurgie ambulatoire, avec un aperçu des pathologies traitées, des types d’interventions et des profils de patients, j’ai immédiatement saisi l’opportunité d’y effectuer mon stage pré-professionnel, puis d’en faire mon premier poste.

Ce choix s’est révélé extrêmement gratifiant. La diversité des interventions chirurgicales, la complexité des surveillances et le large éventail de patients ont rendu mon expérience à la fois stimulante et enrichissante. J’ai eu la chance de faire partie d’une équipe solidaire et soutenante, qui m’a accompagnée et guidée aussi bien durant mon stage qu’au début de ma carrière. Cette période a été fondamentale pour mon développement professionnel en tant qu’infirmière en chirurgie ambulatoire.

Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans le service de chirurgie ambulatoire ?

Contrairement à l’idée reçue, j’ai constaté que chaque journée était unique. La raison en est simple : chaque patient est unique. Leurs réactions individuelles face au stress, à l’anesthésie, à l’intervention elle-même, et à la période post-opératoire varient considérablement. Cette variabilité offre un terrain d’apprentissage continu et stimulant.

Il n’est pas rare de passer d’une patiente qui se fait opérer d’une hystérectomie à un enfant en chirurgie des amygdales, ou à une personne âgée traitée pour des problèmes de rétention urinaire, le tout dans la même journée. Cette diversité rend mon expérience non seulement enrichissante, mais aussi exigeante en termes de connaissances et de suivis pré et post-opératoires.

Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage en chirurgie en ambulatoire ?

Ayant moi-même vécu l’expérience, mon premier conseil serait de ne pas se laisser intimider par la multitude d’interventions en chirurgie ambulatoire. Il est vrai que leur nombre peut sembler accablant au début, mais avec de l’implication, vous surmonterez ce défi avec aisance.

Je recommande vivement de prendre des notes approfondies. Le jargon médical, les abréviations et le vocabulaire spécifique au bloc opératoire sont vastes et essentiels à maîtriser. Prendre des notes détaillées et les réviser régulièrement sera un outil précieux dans votre apprentissage.

Il est aussi bénéfique de se préparer en amont en se familiarisant avec les interventions des différentes disciplines chirurgicales. Même si vous approfondirez vos connaissances pendant le stage, une base préliminaire solide sur ces interventions, que vous trouverez dans le guide de stage, vous donnera un avantage notable.

De plus, comme pour tout stage, la curiosité et l’engagement sont cruciaux. Respecter scrupuleusement les règles d’hygiène et les protocoles établis est fondamental. La chirurgie est un domaine où les connaissances sont denses et en constante évolution, d’où l’importance d’un effort régulier et soutenu de la part de l’étudiant(e) tout au long du stage. Cet investissement personnel dans votre formation est la clé pour tirer le meilleur parti de cette expérience enrichissante.

Devenir infirmier(e) en service de chirurgie ambulatoire 

Ce stage en chirurgie ambulatoire offre l’occasion d’acquérir et de perfectionner une variété de compétences. En immersion dans le service, vous développerez des aptitudes cliniques essentielles pour la prise en charge des patients en phases pré et post-opératoires.

En tant qu’infirmier(e) en chirurgie ambulatoire, vous bénéficierez d’une connaissance approfondie des diverses interventions chirurgicales, ce qui correspond à une opportunité de vous familiariser avec différents domaines de la chirurgie. Vous intégrerez une équipe pluridisciplinaire dynamique et apprendrez aux côtés de professionnels expérimentés.

De plus, le rôle d’infirmier(e) en chirurgie ambulatoire implique une observation attentive et une écoute active, vous permettant d’établir des interactions significatives avec les patients, même s’ils ne sont présents que pour quelques heures ou une journée. 

Il est possible en tant qu’infirmier(e) en chirurgie ambulatoire de se spécialiser dans certains domaines grâce aux différentes formations proposées.

Les diplômes universitaires ou « DU » sont des moyens d’approfondir nos connaissances et d’améliorer nos pratiques. Il en existe plusieurs, comme le « Diplôme universitaire chirurgie ambulatoire », des DU sur la « prise en charge de la douleur » ainsi que « plaies et cicatrisation » peuvent compléter vos connaissances. 

Il existe aussi différentes formations internes aux établissements qui peuvent être mises en place suivant les spécialités d’interventions des services de chirurgie ambulatoire, il est donc important de se renseigner sur celles-ci, si des compétences sont souhaitées. 

Sources

  1. Code de la santé publique « Article D6124-301-1 » version en vigueur depuis le 23/08/2012
  2. Ministère de la Santé « La chirurgie ambulatoire » 17/02/2017
  3. Foucher, G., Meurice, M., & Haberer, J. P. (1990). La chirurgie de la main en ambulatoire [Ambulatory surgery of the hand]. Chirurgie; mémoires de l’Académie de chirurgie, 116(8-9), 573–578.
  4. Caisse nationale de l’assurance maladie  « Lettre VISUCHIR N°1 » 06/2023
  5. Assemblée nationale « Rapport d’information en conclusion des travaux de la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale sur la chirurgie ambulatoire » 23/09/2020
  6. Haut Conseil de santé publique « Virage ambulatoire : pour un développement sécurisé » 06/2021
  7. Paris, V. (2020). Les comparaisons internationales des hôpitaux : apports et limites des statistiques disponibles. Revue française d’administration publique, 174, 363-384.
  8. Haute Autorité de Santé « Ensemble pour le développement de la chirurgie ambulatoire » 30/01/2024
  9. Centre Médico-Chirurgical Arnault Tzanck « Fiche de poste infirmière en chirurgie ambulatoire » 10/2020
  10. Clinique Sainte-Marie « Livret d’accueil pour les stagiaires en service de chirurgie ambulatoire » 29/01/2014
  11. Clinique Saint-André « Livret d’accueil à l’attention des étudiants » 11/2009
  12. Ministère de la Santé « Abécédaire chirurgie ambulatoire » 01/2009
  13. Code de la santé publique « Article D6124-303 » version en vigueur depuis le 01/06/2023
  14. Code de la santé publique « Article D6124-304 » version en vigueur depuis le 23/08/2012
  15. Ministère de la Santé « La chirurgie ambulatoire : une alternative à l’hospitalisation conventionnelle » 16/03/2022
  16. Code de la santé publique « Article D6124-91 » version en vigueur depuis le 26/07/2005
  17. Code de la santé publique « Article D6124-92 » version en vigueur depuis le 01/112018
  18. Service Public « Directives anticipées : dernières volontés sur les soins en fin de vie » 06/09/2023
  19. Ministère de la Santé « Fiche 9 : la personne de confiance » 05/12/2022
  20. Ministère de la Santé « Rédiger ses directives anticipées » 20/04/2023
  21. ScienceDirect « Les scores en anesthésie-réanimation Score de Chung et aptitude à la sortie » 2019