L’unité de soins palliatifs (USP) est un service hospitalier où l’infirmier(e) prend en charge des patients atteints de maladies graves, évolutives et souvent incurables, en phase avancée ou terminale. Cette unité est entièrement consacrée à la pratique des soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie. Les soins palliatifs, tels que définis par l’Organisation mondiale de la Santé, visent à améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille face à des maladies potentiellement mortelles. Ces soins se concentrent sur la prévention et le soulagement de la souffrance, ainsi que sur le traitement de la douleur et des problèmes physiques, psychologiques et spirituels associés.1

Il est crucial de comprendre que « soins palliatifs » ne signifie pas nécessairement « fin de vie ». Les soins palliatifs sont en réalité une approche temporelle : ils concernent des patients avec une maladie dégénérative conduisant au décès sur une période indéterminée, tandis que la fin de vie signifie que le décès est imminent.

En France, l’importance des soins palliatifs est soulignée par le plan fin de vie 2022, qui prévoit une augmentation des besoins en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation des maladies chroniques.2 Dans ce contexte, les soins palliatifs peuvent non seulement améliorer la qualité de vie, mais dans certains cas, augmenter aussi les chances de survivre. Ce qui fait du stage en unité de soins palliatifs une expérience formatrice incontournable pour les étudiant(e)s en soins infirmiers, leur offrant une immersion dans un environnement où la gestion de la douleur, le soutien psychologique et l’accompagnement en fin de vie sont au cœur de la pratique.

Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage en unité de soins palliatifs (USP), des pathologies rencontrées jusqu’aux compétences à valider.

infographie - Analyse des lieux de décès des Français en 2019

Typologie du lieu de stage et particularités du service de soins palliatifs

Le stage en unité de soins palliatifs s’inscrit dans la typologie des soins de courte durée (SCD), avec une durée moyenne de séjour de 17,4 jours. À noter : 4 patients sur 5 décèdent au cours du séjour en USP.3 Lors d’un stage en unité de soins palliatifs, vous devrez vous adapter à un planning varié. Vous pourrez être amené(e) à travailler sur des plages horaires de 7 h 30 ou de 12 heures, de jour, de nuit, en semaine et le week-end.4.5

L’admission en unité de soins palliatifs est possible 24h/24 et 7j/7 et est basée sur plusieurs critères définis par le ministère de la Santé. Ces critères incluent l’incapacité de l’équipe médicale actuelle à gérer les soins du patient, une charge de soins trop lourde pour maintenir le patient dans son environnement actuel, le besoin pour l’équipe médicale de consulter l’USP pour des conseils et une détérioration significative de la qualité de vie du patient due à des symptômes graves ou à des problèmes socio-familiaux.6

En ce qui concerne la charge de travail dans une unité de soins palliatifs (USP), les directives recommandent une configuration maximale de 10 lits par unité. Pour gérer cette capacité, il est conseillé d’avoir 9 infirmier(e)s en équivalent temps plein.6 Cela implique qu’en moyenne, chaque infirmier(e) prend en charge environ un à cinq patients.4.5 De plus, il est recommandé que l’unité dispose de deux médecins, dont au moins un a plusieurs années d’expérience en soins palliatifs.

En 2019, les unités de soins palliatifs ont enregistré un total de 43 157 séjours, avec une moyenne d’âge de 72,7 ans.3 Ces unités accueillent des patients à partir de l’âge de 16 ans.5 La prise en charge des patients de moins de 16 ans est généralement effectuée dans des unités de soins palliatifs pédiatriques.

Lexique en unité de soins palliatifs

Chaque service médical a son propre jargon, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité. 

Par exemple, en unité de soins palliatifs, vous entendrez : 3.7

  • Aiguille de Huber : aiguille insérée dans le PAC 
  • AINS : anti-inflammatoire non stéroïdien 
  • AMP : ampoule 
  • BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive
  • CI : contre-indication 
  • CLIN : comité de lutte contre les maladies nosocomiales
  • CLUD : comité de lutte contre la douleur 
  • CNO : complément nutritionnel oral
  • EMSP : équipe mobile de soins palliatifs
  • Gél : gélules 
  • Gttes : gouttes
  • HAD : hospitalisation à domicile
  • IV : intraveineuse 
  • K : cancer
  • KT : cathéter veineux
  • LATA : limitations et arrêt des thérapeutiques actives
  • LISP : lit identifié de soins palliatifs
  • MEOPA : mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote
  • Néo : cancer, qui vient de cellules néoplasiques 
  • PAC ou CIP : Port-à-cath®, dispositif sous la peau qui permet l’accès à une voie centrale
  • PCA : pompe à morphine
  • Per os  : voie orale 
  • RAD : retour à domicile
  • SAD : sonde à demeure
  • SAG ou PSE  : seringue auto-pulsée ou pousse-seringue électrique 
  • SC : sous-cutané
  • SFAP : société française d’accompagnement et de soins palliatifs
  • SNG : sonde nasogastrique
  • SP : soins palliatifs
  • SPCMD : sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès
  • SSIAD : service de soins infirmiers à domicile
  • SMR : soins médicaux et de réadaptation
  • TTT : traitements 
  • USP : unité de soins palliatifs

Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent. 

Pathologies rencontrées et facteurs de risque en unité de soins palliatifs

Pathologies rencontrées en unité de soins palliatifs

L’Organisation mondiale de la Santé énonce : les soins palliatifs sont requis pour beaucoup de maladies. La majorité des adultes qui en ont besoin ont des affections chroniques, comme : 1

  • Des maladies cardiovasculaires (38,5%),  l’insuffisance cardiaque chronique, la maladie coronarienne et les maladies vasculaires cérébrales nécessitent souvent des soins palliatifs.
  • Des cancers (34%). Une grande majorité des patients en soins palliatifs sont atteints de différents types de cancers avancés, dont le cancer du poumon, le cancer du sein, le cancer colorectal et le cancer de la prostate.
  • Des maladies respiratoires chroniques (10,3%), la fibrose pulmonaire idiopathique et d’autres maladies pulmonaires peuvent mener à des soins palliatifs.
  • Le sida (5,7%).
  • Le diabète (4,6%).
  • Les maladies rénales chroniques : les patients en stade terminal de maladie rénale peuvent avoir besoin de soins palliatifs.
  • Les maladies neurodégénératives : cela comprend la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et la sclérose latérale amyotrophique (SLA).

Les facteurs de risque en unité de soins palliatifs

Les facteurs de risque courants de ces pathologies sont :  

  • Le tabagisme, qu’il soit actif ou ancien.
  • La surcharge pondérale. 
  • Le diabète de type 1 ou de type 2.
  • L’hypertension artérielle non traitée ou mal régulée.
  • L’hérédité.
  • L’âge avancé.
  • La sédentarité et le manque d’activité physique et/ou sportive.
  • La consommation d’alcool et d’autres substances toxiques.
infographie - Pathologies prévalentes en unité de soins palliatifs

Spécificités de l’unité de soins palliatifs

Lois Claeys-Léonetti

L’unité de soins palliatifs vise une prise en charge globale et holistique des patients, et met un accent particulier sur leur confort et leur dignité. Cette approche est encadrée par la législation, notamment la loi Claeys-Léonetti en France, qui établit des droits fondamentaux pour les patients. Parmi les aspects clés de cette législation, on trouve : 8

  • Refus de l’obstination déraisonnable : la loi stipule qu’il ne faut pas s’acharner à maintenir la vie d’un patient de manière déraisonnable avec des traitements qui n’apportent pas de bénéfices ou qui sont disproportionnés par rapport à la situation du patient.
  • Droit à la sédation profonde et continue : si un patient est dans une situation où le pronostic vital est engagé à court terme et qu’il ressent des souffrances réfractaires aux traitements, il a le droit de recevoir une sédation profonde et continue jusqu’à son décès.
  • Directives anticipées : chaque individu peut rédiger des directives anticipées pour exprimer ses souhaits en ce qui concerne sa fin de vie. Les directives anticipées, dans le contexte des soins palliatifs, assurent le respect des souhaits du patient lorsqu’il ne peut plus s’exprimer, offrant une orientation claire aux soignant(e)s et prévenant les interventions non désirées et les conflits familiaux.
  • Rôle de la personne de confiance : la loi met en avant la personne de confiance, choisie par le patient, pour être consultée en priorité lorsque ce dernier ne peut exprimer sa volonté. Tout adulte peut désigner cette personne, qu’il s’agisse d’un proche ou de son médecin. Cette désignation, souvent proposée lors d’une hospitalisation, est consignée par écrit et peut être intégrée aux directives anticipées pour aligner les soins avec les souhaits du patient.
  • Procédure collégiale : dans le cas d’une décision de limitation ou d’arrêt de traitement, la loi prévoit une procédure collégiale, qui impose la consultation d’au moins un médecin extérieur à l’équipe de soins du patient pour garantir l’objectivité de la décision.
  • Accès aux soins palliatifs : la loi insiste sur le droit de tout patient atteint d’une maladie grave, évolutive ou incurable d’accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement.
  • Devoir d’information : le médecin est tenu d’informer le patient de son état de santé, des traitements et soins qui lui sont proposés, de leur utilité, de leurs conséquences, et des autres solutions possibles.
  • Prise en charge de la douleur : la loi rappelle l’obligation de soulager la douleur du patient, qui doit être considérée comme une priorité, quel que soit le stade de la maladie.

La prise en charge de la douleur doit être précoce. Cette prise en charge des soins fait appel à une panoplie d’échelles analogiques comme l’EVA, EVS, EN, Algoplus, Doloplus, pour n’en nommer que quelques-unes.

Sédation profonde et continue

Il s’agit de l’usage de certains médicaments qui diminuent la vigilance ou induisent une perte de conscience, visant à soulager une situation insoutenable pour le patient. Elle intervient en phase avancée ou terminale d’une maladie, soit en urgence, soit face à une souffrance intraitable. Il est important de bien distinguer la sédation proportionnée de la sédation profonde et continue :

  • Sédation proportionnée : adaptée à la gravité des symptômes, elle est temporaire, intermittente et peut être réversible.
  • Sédation profonde et continue : conduit à une perte de conscience jusqu’au décès.

Ces sédations, régies par la loi du 2 février 20168, sont distinctes des traitements anxiolytiques. Elles sont détaillées par la HAS en 2020 et la SFAP.9.10

Selon la loi de 2016, un patient peut demander une SPCMD en cas de souffrance réfractaire ou s’il choisit d’arrêter un traitement vital. Des dispositions spécifiques s’appliquent aux mineurs et aux personnes majeures protégées.11.12

La sédation profonde et continue diffère de l’euthanasie sur six aspects, dont l’intention et le cadre légal :


Sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décèsEuthanasie
IntentionSoulager une souffrance réfractaire.Répondre à la demande de mort du patient.
MoyenAltérer la conscience profondément.Provoquer la mort.
ProcédureUtilisation d’un médicament sédatif avec des doses adaptées pour obtenir une sédation profonde.Utilisation d’un médicament à dose létale.
RésultatSédation profonde poursuivie jusqu’au décès, due à l’évolution naturelle de la maladie.Mort immédiate du patient.
TemporalitéLa mort survient dans un délai qui ne peut pas être prévu.La mort est provoquée rapidement par un produit létal
LégislationAutorisée par la loi.Illégale (homicide, empoisonnement…).
Différences entre la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès et l’euthanasie7

Actes et soins infirmiers effectués en unité de soins palliatifs

Au cours de votre journée de travail, vous serez amené(e) à effectuer de nombreux actes et soins, parmi lesquels on peut citer : 4.5

  • Administration de thérapeutiques, injections parentérales avec calcul de doses.
  • Aide thérapeutique visant à offrir un soutien émotionnel et à faciliter la prise en charge globale.
  • Écoute attentive et soutien constant, non seulement du patient, mais également de sa famille, afin de les accompagner dans ce processus.
  • Entretiens relationnels approfondis pour comprendre les besoins et préoccupations du patient.
  • Gazométries pour évaluer la fonction et le métabolisme respiratoires.
  • Mise en place d’alimentations entérales et parentérales pour les patients ayant des besoins nutritionnels spécifiques.
  • Mise en place de dispositifs d’administration de thérapeutiques.
  • Pose d’aiguilles de Huber pour l’administration de médicaments ou les prélèvements sanguins.
  • Pose de sondes à demeure pour les patients nécessitant une évacuation urinaire continue.
  • Prélèvements sanguins, que ce soit par voie périphérique ou via un cathéter central.
  • Prise régulière des constantes vitales du patient pour assurer un suivi adéquat.
  • Réalisation d’électrocardiogrammes.
  • Réfection de pansements simples et complexes.
  • Soins de confort pour améliorer le bien-être du patient, atténuer sa douleur et lui offrir une qualité de vie optimale pendant son séjour.
  • Soins de stomie.
  • Soins de trachéotomie et aspiration bronchique.
  • Utilisation de différentes échelles pour évaluer la douleur.

Les traitements en unité de soins palliatifs

Les thérapeutiques en soins palliatifs visent à maximiser le confort et la qualité de vie des patients, tout en gérant les symptômes et les conditions associés à leurs maladies. La pharmacologie dédiée à cette spécialité est vaste, englobant une multitude de médicaments, adaptés aux besoins uniques de chaque patient. 

La pharmacologie en soins palliatifs comprend une variété de médicaments, tels que : 7.13

  • Analgésiques : fondamentaux pour le contrôle de la douleur, allant des douleurs légères aux douleurs intenses.
  • Antibiotiques : administrés pour traiter ou prévenir les infections, ce qui est vital, en particulier chez les patients immunodéprimés.
  • Antidépresseurs : visant à gérer les symptômes dépressifs, souvent associés à la maladie ou à la réalité de la fin de vie.
  • Antiémétiques : pour contrôler les nausées et les vomissements, souvent associés à la chimiothérapie ou à d’autres médicaments.
  • Anxiolytiques et hypnotiques : prescrits pour gérer l’anxiété, l’insomnie et d’autres troubles du sommeil.
  • Bronchodilatateurs et corticostéroïdes : aident à la gestion des symptômes respiratoires, comme l’asthme ou la BPCO.
  • Chimiothérapie : administrée par voie orale ou intraveineuse, elle vise à traiter ou à réduire la progression de certains cancers tout en contrôlant les symptômes.
  • Laxatifs : cruciaux pour gérer les problèmes de constipation, fréquemment rencontrés en raison de certains médicaments ou de la maladie elle-même.
  • Atropiniques : patch utilisé pour traiter les nausées et les vomissements, en particulier chez les patients en phase terminale. Il peut être aussi utilisé pour le traitement de l’encombrement des voies aériennes supérieures par excès de sécrétions salivaires.
  • Suppléments nutritionnels : cruciaux pour soutenir les patients qui peuvent souffrir de défis nutritionnels ou éprouver des difficultés à manger.

Ces diverses classes thérapeutiques sont approfondies dans l’unité d’enseignement 2.11, accessible sur la plateforme « Réussis ton IFSI », offrant aux étudiant(e)s et aux professionnel(le)s une compréhension complète de leur utilisation en contexte palliatif.

Connaissances spécifiques en soins palliatifs

Exercer en tant qu’infirmier(e) dans le domaine des soins palliatifs requiert une base de compétences et de connaissances. Dans cette section, nous aborderons les connaissances clés à aborder avant d’entamer son stage en soins palliatifs.

  • Acquérir des compétences pour gérer les défis liés à l’alimentation et à la nutrition.
  • Appréhender les différents soins qui peuvent améliorer le confort et le bien-être du patient.
  • Comprendre l’importance ainsi que la désignation et le rôle de la personne de confiance.
  • Comprendre le mécanisme d’action de la chimiothérapie et connaître les risques associés.
  • Connaître les différentes classes thérapeutiques rencontrées en soins palliatifs ainsi que les pathologies prévalentes.
  • Connaître les différentes étapes du deuil.
  • Reconnaître les différents types de cancers et les approches spécifiques de prise en charge.
  • Se familiariser avec la législation, notamment la loi Claeys-Léonetti et la sédation profonde et continue.
  • Se familiariser avec les méthodes de médecine non conventionnelle, telles que la musicothérapie ou l’aromathérapie, qui peuvent offrir un soulagement supplémentaire aux patients.
infographie - Guide pratique du stage infirmier en unité de soins palliatifs (USP)

Objectifs de stage infirmier en unité de soins palliatifs

En stage de soins palliatifs, vous aurez l’opportunité d’acquérir et de valider un éventail de compétences, adaptées à votre niveau de formation et à vos aspirations professionnelles.

Pour vous aider à formuler vos objectifs de stage, nous vous recommandons de consulter notre article : Comment rédiger des objectifs de stage infirmier

Voici une liste non exhaustive des compétences à maîtriser : 4.5

  • Accompagner le patient et sa famille pendant la phase terminale, en respectant leurs souhaits et leurs croyances.
  • Acquérir une solide connaissance des principes fondamentaux des soins palliatifs et de leur mise en œuvre.
  • Assurer les soins d’hygiène et de confort, notamment les toilettes et les soins de bouche.
  • Collaborer efficacement avec les autres professionnels de santé pour assurer une prise en charge globale du patient.
  • Connaître et respecter les droits des patients en fin de vie, notamment en ce qui concerne les directives anticipées et la personne de confiance.
  • Développer des stratégies pour gérer ses propres émotions face à des situations difficiles et pour soutenir les patients et leurs familles.
  • Effectuer des prélèvements capillaires et des injections intraveineuses.
  • Effectuer des prélèvements selon les bonnes pratiques pour garantir l’exactitude des résultats.
  • Établir une relation de confiance avec le patient et sa famille, offrir un soutien émotionnel, et communiquer efficacement sur la maladie, les traitements, et les perspectives.
  • Évaluer systématiquement la douleur du patient en utilisant les échelles appropriées, anticiper ses besoins en analgésie, et administrer les traitements adéquats tout en connaissant leurs effets secondaires.
  • Maîtriser et appliquer rigoureusement les règles d’hygiène et d’asepsie.
  • Maîtriser la pose et la surveillance de dispositifs médicaux spécifiques aux soins palliatifs, tels que les cathéters, les alimentations entérales et parentérales, les aiguilles de Huber, et les sondes urinaires.
  • Mettre en œuvre des mesures pour prévenir et/ou soigner efficacement les plaies, les escarres.
  • Mobiliser les patients de manière adaptée en tenant compte de leur état et en utilisant des techniques d’ergonomie appropriées.
  • Participer activement aux transmissions orales, rédiger des transmissions écrites claires et pertinentes, et assurer une bonne communication inter-services.
  • Prendre en charge 1 à 5 patients, en fonction de son niveau, et élaborer un plan de soins personnalisé pour chaque patient.
  • Préparer et poser des perfusions, tout en maîtrisant le calcul de dose et de débit ainsi qu’être capable d’utiliser des seringues auto-pulsées.
  • Réaliser la réfection de pansements simples et complexes.
  • Reconnaître et traiter les signes d’angoisse, d’anxiété, de dépression, et d’autres symptômes courants en soins palliatifs.
  • Se familiariser avec des interventions telles que la musicothérapie ou l’aromathérapie pour améliorer le bien-être des patients.

Professionnels rencontrés en unité de soins palliatifs

Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais en général, vous rencontrerez : 4.5

  • Art-thérapeute 
  • AS 
  • ASH 
  • Assistante sociale
  • Bénévoles
  • Cadre infirmier
  • Chirurgiens de spécialité 
  • Diététicien(ne)
  • Équipe CLAN et CLUD 
  • Équipe mobile de soins palliatifs 
  • Équipe plaie et cicatrisation
  • Ergothérapeute
  • IDE 
  • Kinésithérapeute
  • Médecin
  • Médecin gériatre
  • Médecins de spécialité
  • Neuropsychologue
  • Orthophoniste
  • Orthophoniste 
  • Psychologue
  • Psychomotricienne
  • Secrétaire
  • Socio-esthéticienne

Témoignage d’un infirmier en unité de soins palliatifs

Infographie - Témoignage d'un infirmier en unité de soins palliatifs

Dans le cadre de notre série « Guides de stages infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e) qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier en soins palliatifs, nous avons eu la chance de collaborer avec Julien, infirmier aguerri, exerçant dans un service de médecine avec des lits de soins palliatifs.

Julien a non seulement contribué par son expertise, mais a également généreusement accepté de partager son expérience personnelle en soins palliatifs, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service : 

Pourquoi as-tu choisi de travailler en soins palliatifs ?

J’ai été attiré par ce service lors de mon passage en tant que membre d’une équipe « volante ». J’ai en effet eu l’opportunité d’effectuer une mission au sein du service de soins palliatifs. La profondeur des soins relationnels et l’approche palliative m’ont profondément marqué, me conduisant à m’engager résolument dans cette spécialité. Depuis 5 ans, je m’y consacre pleinement. J’ai suivi de nombreuses formations axées sur la bienveillance, la bientraitance et, plus spécifiquement, sur la maîtrise du soin palliatif. Je vous encourage vivement à explorer ces formations, car elles transforment véritablement notre approche des soins.

Qu’est-ce qui te plaît le plus en unité de soins palliatifs ?

Ce qui me plaît le plus dans le service de soins palliatifs, c’est l’approche holistique de la prise en charge et les liens profonds que nous tissons avec chaque patient. Bien entendu, chaque jour apporte son lot de défis, mais nous jouons un rôle essentiel dans l’accompagnement de l’acceptation de la maladie. Nous sommes souvent un soutien pour la réalisation d’un dernier souhait ou d’une démarche finale, et nous œuvrons à faciliter la vie, que ce soit en milieu hospitalier ou à domicile. Ce service nous confronte à des situations poignantes, qui laissent une empreinte indélébile. Les étudiant(e)s apprendront à relativiser, mais c’est aussi un excellent service pour réussir à adopter une distance professionnelle et une juste présence adaptée pour éviter les transferts et contre-transferts parfois délétères pour la prise en charge des patients. 

Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage en unité de soins palliatifs ?

À tous les étudiant(e)s sur le point de commencer leur stage, n’appréhendez pas cette expérience. Elle vous réservera des moments profondément enrichissants. Chaque situation de soins est une opportunité d’apprentissage, une pierre à l’édifice de votre future identité professionnelle et personnelle. 

Un autre conseil essentiel : prenez le temps de vous informer sur les pathologies et les traitements mentionnés précédemment. Cette préparation vous permettra de répondre aux interrogations des patients et des professionnels avec assurance.

Mais avant tout, prêtez une oreille attentive aux inquiétudes des patients. Cultivez l’empathie et efforcez-vous de les comprendre véritablement.

D’ailleurs si vous souhaitez vous plonger dans l’univers des soins palliatifs, je vous recommande vivement les romans graphique de l’infirmier en soins palliatifs et dessinateur « l’homme étoilé »

Devenir infirmier(e) en unité de soins palliatifs

L’expérience en soins palliatifs est une étape formatrice pour les étudiant(e)s en soins infirmiers. Elle leur permet de s’immerger dans un environnement où l’accompagnement humain est central, les confrontant à des situations complexes et instructives. Cette expérience aiguise leur sens de l’observation et renforce leur capacité d’adaptation face aux diverses situations cliniques.

Comme dans de nombreux domaines médicaux, les soins palliatifs proposent des spécialisations. Le rôle de l’infirmier(e) d’annonce est essentiel. Ces infirmier(e)s assistent les médecins lors de l’annonce de diagnostics majeurs, facilitant une communication claire et un soutien adapté aux patients et à leurs proches.

Il existe aussi des formations complémentaires et diplômes universitaires comme le diplôme soins palliatifs, gestion de la douleur ou le diplôme spécialisé dans le traitement et soin des plaies.

Sources

  1. Organisation Mondiale de la Santé « Soins palliatifs » 05/08/2020
  2. Ministère de la Santé et de la Prévention « Développement des soins palliatifs et accompagnement de la fin de vie plan national 2021 -2024 » 18/10/2021
  3. Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie « ATLAS des soins palliatifs et de la fin de vie en France » 03/2023
  4. Centre Hospitalier Louis Giorgi « Livret d’accueil – étudiant en soins infirmiers – lits identifiés en soins palliatifs » 08/06/2015
  5. Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val de Seine « Livret d’accueil du service de soins palliatifs » 02/2019
  6. Ministère de la Santé et de la Prévention « Circulaire du 25 mars 2008 relative à l’organisation des soins palliatifs » 25/03/2008
  7. Haute Autorité de Santé « Guide du parcours de soins : comment mettre en œuvre une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ? » 02/2018
  8. Légifrance « LOI n° 2016-87 du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie » 02/02/2016
  9. Société française d’accompagnement et de soins palliatifs « Sédation pour détresse en phase terminale et dans des situations spécifiques et complexes » 03/2009
  10. Haute Autorité de Santé « Antalgie des douleurs rebelles et pratiques sédatives chez l’adulte : prise en charge médicamenteuse en situations palliatives jusqu’en fin de vie » 10/02/2020
  11. Légifrance « Article 459 du Code civil » modifié par LOI n°2019-222 du 23 mars 2019
  12. Légifrance « Article R. 4127-42 du Code de la santé publique » modifié par Décret n°2021-684 du 28 mai 2021
  13. VIDAL « Soins palliatifs et accompagnement » 09/08/2022