Les unités de soins intensifs de pneumologie (USIP), également désignées sous le nom d’unités de soins intensifs respiratoires (USIR),1.2 se consacrent à la prise en charge des patients présentant une défaillance respiratoire aiguë ou chronique. Spécialisées dans les techniques d’oxygénation et de ventilation des patients, qu’elles soient non invasives ou invasives, les unités de soins intensifs de pneumologie jouent un rôle primordial, notamment dans des contextes comme l’épidémie de SARS-CoV-2, période durant laquelle la disponibilité des lits en réanimation est devenue un enjeu capital. Ainsi, les unités de soins intensifs de pneumologie se positionnent comme des structures intermédiaires, axées essentiellement sur la gestion des complications respiratoires.2
Au cours de votre stage en unité de soins intensifs de pneumologie en tant qu’étudiant(e) infirmier(e), vous serez confronté(e) à un large éventail de pathologies respiratoires, allant de la bronchopneumopathie chronique obstructive au syndrome de détresse respiratoire aiguë, sans oublier des maladies plus actuelles comme la COVID-19. Au-delà de ces pathologies principales, vous serez amené(e) à gérer leurs complications et les troubles qui leur sont associés.
La diversité des patients, en termes d’âge et de gravité, fait de l’unité de soins intensifs de pneumologie un lieu de stage exigeant, l’étudiant(e) devra faire preuve de rigueur, d’adaptabilité et avoir de solides connaissances théoriques. C’est un terrain d’apprentissage essentiel, présentant aux étudiant(e)s infirmier(e)s les complexités du système respiratoire et ses défaillances.
Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP), des pathologies rencontrées jusqu’aux compétences à valider.
Typologie du lieu de stage et particularités de l’unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
L’unité de soins intensifs de pneumologie (USIP) s’inscrit dans le cadre des soins de courte durée (SCD), avec une durée moyenne de séjour de 5,2 jours.3 Lors d’un stage en USIP, vous devrez vous adapter à un planning varié. Vous pourrez être amené(e) à travailler sur des plages horaires de 7 h 30 ou de 12 heures de jour, de nuit, en semaine et le week-end.
La majorité des patients sont admis en unité de soins intensifs de pneumologie à la suite d’une situation d’urgence respiratoire nécessitant une prise en charge immédiate. D’autres sont admis à la suite d’une consultation en pneumologie, en général à la suite de la découverte inattendue d’une pathologie respiratoire sévère ou de la complication d’une maladie préexistante. Enfin, certains patients sont transférés depuis d’autres services hospitaliers, tels que la réanimation ou la cardiologie, pour bénéficier d’une expertise et d’une surveillance spécifiques.
En ce qui concerne la charge de travail en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP), la législation impose des normes spécifiques pour garantir une prise en charge optimale des patients, le ratio est fixé à au moins un(e) infirmier(e) pour quatre lits.4 Toutefois, dans la pratique courante, un(e) infirmier(e) prend en charge en moyenne 5 patients. Néanmoins, lorsque l’un des patients nécessite une intubation, la charge de l’infirmier(e) est souvent réajustée pour se concentrer sur quatre patients au total : le patient intubé et trois autres en ventilation spontanée.
Quant à la population accueillie, l’unité de soins intensifs de pneumologie se caractérise par sa capacité à prendre en charge des patients de tous âges, de 15 à 75 ans et plus.5
Lexique en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
Chaque service médical a son propre jargon, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité.
Par exemple, en service d’USIP, vous entendrez : 6
- AEB : artério-embolisation
- BK : bacille de Koch
- BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive
- CNPC : cancer à non petites cellules
- CO : monoxyde de carbone
- CO2 : gaz carbonique
- CPC : cancer à petites cellules
- CPT : capacité pulmonaire totale
- DDB : dilatation des bronches
- DEP : débit expiratoire de pointe
- DRA : détresse respiratoire aiguë
- ECBC : examen cytobactériologique des crachats
- EFR : explorations fonctionnelles respiratoires
- EOT : extubation oro-trachéale
- EP : embolie pulmonaire
- FiO2 : fraction inspirée en oxygène
- FR : fréquence respiratoire
- GDS : gaz du sang capillaire
- HTAP : hypertension artérielle pulmonaire
- IDR : inhalateur doseur de poudre
- IOT : intubation oro-trachéale
- IRCR : insuffisance respiratoire chronique restrictive
- LBA : lavage broncho-alvéolaire
- MMAD : diamètre aérodynamique médian en masse
- O2 : dioxygène
- OAP : œdème aigu pulmonaire
- PaCO2 : pression artérielle partielle en gaz carbonique
- PaO2 : pression artérielle partielle en oxygène
- PID : pneumopathie interstitielle diffuse
- PPC : pression positive continue
- PPL : pneumopathie lipoïdique primitive
- RGO : reflux gastro-œsophagien
- RV : réserve ventriculaire (évaluation de la capacité pulmonaire résiduelle)
- SAS : syndrome d’apnée du sommeil
- SDRA : syndrome de détresse respiratoire aiguë
- TVP : thrombose veineuse profonde
- USIR : unité de soins intensifs respiratoires
- VAC : ventilation assistée contrôlée
- VNI : ventilation non invasive
- VS : ventilation spontanée
- VS-AI : ventilation spontanée avec aide inspiratoire
Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent.
Pathologies rencontrées et facteurs de risque en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
Les infirmier(e)s en unité de soins intensifs de pneumologie prennent en charge une variété de patients présentant diverses pathologies
Les pathologies rencontrées en soins intensifs de pneumologie (USIP)
Ces patients peuvent souffrir de : 3.7.8
- Apnée du sommeil : trouble caractérisé par des pauses répétées de la respiration pendant le sommeil, souvent accompagné de ronflements.
- Asthme : maladie inflammatoire chronique des voies aériennes.
- BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) : maladie pulmonaire obstructive chronique caractérisée par des difficultés respiratoires persistantes et une limitation du débit d’air.
- Oncologie thoracique : cancer.
- COVID-19 : maladie infectieuse causée par le coronavirus SARS-CoV-2. Elle peut aller de formes bénignes à de graves pneumonies.
- DDB (dilatation des bronches) : élargissement permanent des bronches causé par une inflammation ou une infection récurrente.
- DRA (détresse respiratoire aiguë) : insuffisance respiratoire soudaine et grave nécessitant une intervention médicale immédiate.
- Embolie pulmonaire : obstruction d’une artère pulmonaire, généralement causée par un caillot sanguin provenant d’une autre partie du corps, souvent des jambes.
- Fibrose pulmonaire : épaississement et cicatrisation du tissu pulmonaire, réduisant la capacité respiratoire.
- Hémoptysie : expulsion de sang ou de mucus contenant du sang par la bouche, provenant des voies respiratoires.
- Hémothorax : accumulation de sang dans l’espace entre la paroi thoracique et le poumon.
- Hypertension pulmonaire : est une augmentation anormale de la pression dans les artères pulmonaires, rendant le cœur droit, qui les alimente, plus difficile à pomper le sang vers les poumons.
- PID (pneumopathie interstitielle diffuse) : groupe de maladies affectant l’espace entre les alvéoles pulmonaires, causant une fibrose ou une inflammation.
- Pleurésie : inflammation des deux couches de la plèvre, souvent douloureuse et accompagnée d’un épanchement.
- Pneumonie : infections respiratoires.
- Pneumothorax : présence d’air entre la paroi thoracique et le poumon, entraînant un effondrement partiel ou complet du poumon.
- Sarcoïdose : maladie inflammatoire multisystémique qui peut affecter n’importe quel organe, mais qui affecte le plus souvent les poumons et les ganglions lymphatiques.
- Syndrome d’aspiration : inhalation de nourriture ou de substances étrangères dans les voies respiratoires.
- Tuberculose pulmonaire : maladie infectieuse causée par la bactérie “Mycobacterium tuberculosis”, affectant principalement les poumons.
Les infirmier(e)s en USIP traitent essentiellement des affections respiratoires, ils/elles peuvent également être confronté(e)s à des complications secondaires et à d’autres affections associées à ces pathologies.
Les facteurs de risque en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
Les facteurs de risque courants de ces pathologies sont : 9.10.11
- Tabagisme actif : la fumée du tabac est une cause majeure de nombreuses affections pulmonaires.
- Être exposé à des substances nocives inhalées : les toxines et les irritants, comme la poussière, les fibres d’amiante et certains produits chimiques, peuvent causer ou aggraver les maladies pulmonaires.
- Obésité : l’excès de poids peut aggraver ou précipiter les affections respiratoires, notamment en imposant une pression supplémentaire sur la cage thoracique.
- Traumatisme thoracique : les blessures à la poitrine peuvent causer des problèmes tels que pneumothorax ou hémothorax.
- Néoplasie : les tumeurs pulmonaires, qu’elles soient bénignes ou malignes, peuvent provoquer des symptômes et des complications respiratoires.
Spécificités du service de l’unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
Cette unité se distingue par trois domaines clés : les interventions chirurgicales spécifiques à la pneumologie, la gestion et la reconnaissance de la détresse respiratoire aiguë, ainsi que les diverses techniques d’assistance respiratoire. Chacun de ces domaines nécessite une expertise approfondie pour garantir une prise en charge optimale des patients.
Interventions chirurgicales spécifiques
Les patients de l’USIP subissent des interventions chirurgicales spécifiques liées à la pneumologie, dont :
- La lobectomie : intervention chirurgicale qui consiste à enlever un lobe entier du poumon. Elle est généralement réalisée en cas de tumeurs, de kystes ou d’infections qui ne répondent pas aux traitements médicamenteux.
- Segmentectomie : ablation d’un segment d’un lobe du poumon.
- Pneumonectomie : ablation du poumon entier.
- Wedge (résection en coin) : cette chirurgie implique la suppression d’une petite section triangulaire du poumon, principalement pour diagnostiquer ou traiter de petites tumeurs ou des lésions.
Ces chirurgies peuvent être réalisées par thoracotomie (incision directe dans le thorax) ou thoracoscopie (technique mini-invasive où une caméra est introduite à travers de petites incisions).
Il est essentiel de comprendre ces interventions pour anticiper les besoins post-opératoires des patients et assurer une prise en charge adaptée à leurs besoins spécifiques.
Détresse respiratoire aiguë
Il est primordial de reconnaître les signes d’une détresse respiratoire aiguë. Il s’agit d’une insuffisance respiratoire soudaine et grave où les poumons ne peuvent fournir suffisamment d’oxygène au sang. Elle peut résulter de différentes causes, dont les affections pulmonaires, les traumatismes thoraciques et les infections graves. Les symptômes incluent habituellement une polypnée, un balancement thoraco-abdominal et des battements des ailes du nez. La prise en charge immédiate, souvent avec une ventilation mécanique, est cruciale pour stabiliser le patient et traiter la cause sous-jacente.
Assistance respiratoire
Aussi, les patients en USIP nécessitent une assistance respiratoire. Les types de ventilation couramment utilisés en USIP comprennent :
- Ventilation spontanée (VS) : elle fait référence à la capacité naturelle du patient à respirer sans l’aide mécanique d’un ventilateur. Elle est utilisée lorsqu’un patient est suffisamment stable pour prendre ses propres inspirations et expirations sans support extérieur.
- Ventilation non invasive (VNI) : cette méthode fournit un support respiratoire sans avoir besoin d’une intubation directe. Elle est généralement administrée à l’aide d’un masque facial ou nasal.
- Ventilation à pression positive continue (CPAP) : particulièrement utilisée pour traiter l’apnée du sommeil, elle maintient les voies aériennes ouvertes en fournissant un flux constant et doux d’air à travers un masque.
- Ventilation assistée contrôlée (VAC) : elle assure une ventilation mécanique en délivrant un volume prédéfini d’air aux poumons, garantissant ainsi un minimum de respirations par minute.
- Ventilation spontanée avec aide inspiratoire (VS-AI) : c’est un mode où la machine répond à l’effort inspiratoire du patient en fournissant une aide pour faciliter le processus d’inhalation.
La maîtrise de ces techniques de ventilation et la compréhension de leurs indications sont essentielles pour offrir la meilleure prise en charge possible aux patients en détresse respiratoire et aux patients qui ont subi une intervention chirurgicale.
Pour les patients qui ont été sous ventilation mécanique, des protocoles spécifiques de sevrage sont souvent mis en œuvre pour faciliter la transition vers une respiration autonome.
Actes et soins effectués en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
Au cours de votre journée de travail, vous serez amené(e) à effectuer de nombreux actes et soins, parmi lesquels on peut citer :
- Administration d’oxygène selon les besoins du patient.
- Administration de chimiothérapie, pour traiter certains cancers pulmonaires.
- Administration de thérapies diverses par voie orale, veineuse ou sous-cutanée.
- Assistance médicale dans la mise en place de dispositifs médicaux spécialisés, tels que cathéters artériels, voies veineuses centrales ou drains thoraciques.
- Assistance médicale lors d’endoscopies bronchiques pour explorer les voies aériennes.
- Calculs précis des doses et débits pour l’administration précise des médicaments.
- Évaluation régulière de la douleur des patients et mise en œuvre des protocoles pour la gestion et le soulagement de la douleur.
- Gestion de chambres implantables, essentielles pour les traitements à long terme.
- Interventions en cas d’arrêts cardio-respiratoires, incluant l’intubation oro-trachéale.
- Manipulation de dispositifs de pression invasive comme les cathéters artériels pour surveiller l’état du patient.
- Mesure constante des paramètres vitaux, tels que la tension, la fréquence cardiaque, la saturation en oxygène et la glycémie.
- Mise en œuvre de techniques d’isolement pour les patients contagieux.
- Mise en place et gestion des voies veineuses, prélèvements sanguins, qu’ils soient veineux, artériels ou périphériques.
- Nébulisation pour administrer des médicaments.
- Prise en charge de la ventilation non invasive, assurant une assistance respiratoire.
- Soins et gestion des sondes d’intubation ou de trachéotomie, y compris l’aspiration des sécrétions des patients.
- Supervision des entrées, des transferts et des sorties de patients, y compris en cas de décès.
- Surveillance des signes d’hémoptysie ou de détresse respiratoire.
- Surveillance d’un patient sous PPC nocturne pour une apnée du sommeil ou VNI personnelle pour une BPCO.
- Surveillance minutieuse via les scopes, pour anticiper et réagir en cas d’urgence vitale.
Vous trouverez, dans l’unité d’enseignement 4.4 sur la plateforme de révision Réussis ton IFSI, des renseignements approfondis sur la plupart de ces soins.
Les traitements du service de l’unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
La pharmacologie en USIP comprend une variété de médicaments, tels que :
- Antalgiques : utilisés pour soulager la douleur.
- Bêta-bloquants : diminuent la fréquence cardiaque et la pression artérielle, souvent prescrits pour les maladies cardiaques et l’hypertension.
- Curares : relaxants musculaires utilisés lors d’interventions nécessitant une relaxation musculaire profonde.
- Antiagrégants plaquettaires : empêchent l’agrégation plaquettaire, et réduisent ainsi le risque de formation de caillots.
- Antiasmathiques : prescrits pour prévenir ou traiter les symptômes de l’asthme.
- Antibiotiques : utilisés pour traiter diverses infections.
- Anticholinergiques : bloquent l’action de l’acétylcholine, un neurotransmetteur.
- Anticoagulants : comme les HBPM ou les NACO, ils réduisent le risque de thrombose en prévenant la formation de caillots.
- Antidiabétiques : médicaments essentiels pour réguler la glycémie des patients diabétiques.
- Antifibrinolytiques : préviennent la dissolution prématurée des caillots sanguins.
- Antihistaminiques : traitent les symptômes allergiques en bloquant la production d’histamine.
- Antihypertenseurs : prescrits pour gérer et traiter l’hypertension artérielle.
- Bronchodilatateurs : aident à ouvrir les voies respiratoires et à améliorer la respiration.
- Catécholamines, hormones et neurotransmetteurs : stimulent la fréquence cardiaque et la force de contraction.
- Corticoïdes : anti-inflammatoires puissants souvent utilisés pour les maladies respiratoires et autres affections.
- Diurétiques : augmentent l’excrétion d’urine pour réduire la pression artérielle et traiter l’œdème.
- Substituts nicotiniques : utilisés pour aider à arrêter de fumer en remplaçant la nicotine.
- Sédation : médicaments utilisés pour relaxer, calmer ou induire le sommeil.
Toutes ces classes thérapeutiques sont traitées dans l’unité d’enseignement 2.11 sur la plateforme de révision Réussis ton IFSI.
Connaissances spécifiques en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
L’exercice spécifique en USIP nécessite la maîtrise de certains prérequis :
- Il est essentiel de maîtriser la structure complexe des poumons, des bronches et des alvéoles, ainsi que le rôle vital du cœur dans la circulation pulmonaire.
- Comprendre les principes de fonctionnement des machines de ventilation mécanique, leurs indications et leurs modalités d’utilisation.
- Maîtriser les indications, les avantages et les modalités d’application de cette méthode d’administration d’oxygène.
- Savoir dans quelles situations la ventilation non invasive est indiquée, ses avantages et les techniques d’application.
- Reconnaître, comprendre et prendre en charge des affections telles que la BPCO, l’asthme, l’embolie pulmonaire (EP) et le pneumothorax, ainsi que leurs implications cliniques et thérapeutiques.
- Comprendre les indications de l’AEB, notamment dans le cadre des hémorragies pulmonaires.
- Savoir pourquoi et comment l’intubation est réalisée, ainsi que les critères d’extubation.
- Connaître les indications, les techniques de pose et de surveillance d’un drain thoracique, utilisées notamment en cas de pneumothorax ou de pleurésie.
- Maîtriser les procédures d’intervention rapide pour des situations critiques, qu’il s’agisse d’un arrêt cardiaque, d’une détresse respiratoire aiguë, d’une décompensation, d’une BPCO ou d’autres urgences propres à la pneumologie.
- Avoir une connaissance des médicaments couramment utilisés en USIP, comme les antiasthmatiques, les anticoagulants, les bronchodilatateurs, mais aussi comprendre leurs interactions, leurs effets secondaires et leurs contre-indications.
Objectifs de stage en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
En stage d’USIP, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs.
Notre équipe a écrit un article sur la rédaction de vos objectifs de stage : Comment rédiger des objectifs de stage infirmier
Voici une liste non exhaustive de compétences requises dans la structure d’accueil :
- Collaborer efficacement avec l’équipe médicale et paramédicale.
- Comprendre l’utilisation et la mise en place des différents types de ventilation, notamment la ventilation spontanée, la ventilation non invasive et la ventilation assistée contrôlée.
- Comprendre les mécanismes physiopathologiques des principales affections respiratoires.
- Connaître et savoir mettre en place une oxygénothérapie et ajuster le traitement en fonction de l’évolution et des prescriptions.
- Connaître la démarche à suivre en cas de détresse respiratoire en urgence.
- Connaître le protocole d’intubation et le réglage des ventilateurs.
- Connaître les conduites à tenir en cas d’urgence respiratoire, de la détection des signes précurseurs à l’intervention rapide.
- Connaître les conduites à tenir en cas d’exacerbations de BPCO et des pneumopathies infiltrantes diffuses.
- Connaître les signes d’exacerbation de l’asthme et de la BPCO.
- Connaître les surveillances en lien avec les drains, ainsi que le matériel nécessaire et déroulement du soin afin d’assister le médecin lors de la pose de drain.
- Connaître les traitements médicamenteux couramment utilisés en pneumologie et leurs effets secondaires.
- Développer une aptitude à communiquer de manière appropriée et bienveillante avec les patients, leur famille, ainsi qu’avec les membres de l’équipe médicale.
- Développer une écoute active et une communication empathique avec les patients en détresse respiratoire.
- Évaluer et prendre en charge les hémoptysies en reconnaissant les signes de gravité.
- Maîtriser l’administration d’une thérapeutique médicamenteuse en surveillant les effets attendus, les effets indésirables et les contre-indications.
- Maîtriser les techniques de surveillance des patients sous ventilation mécanique.
- Organiser un transfert de l’USIP vers un service de pneumologie ou rééducation pneumologie.
- Participer activement aux transmissions orales et rédiger des transmissions écrites pertinentes.
- Savoir assister le médecin lors d’une fibroscopie bronchique.
- Savoir réagir, alerter et localiser le chariot d’urgence en cas d’urgence vitale.
- Savoir réaliser des prélèvements respiratoires pour analyses.
- Se familiariser avec les principales pathologies prévalentes dans l’unité de pneumologie.
Professionnel(le)s rencontré(e)s en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais, en général, vous rencontrerez :
- Aides-soignant(e)s.
- Assistante sociale.
- Brancardiers/ambulanciers.
- Cadre de santé.
- Cadre supérieur de santé.
- Diététicien(ne)s.
- Équipes mobiles (soins palliatifs, gériatriques, addictologie, plaie et cicatrisation, douleur…).
- Externes en médecine.
- Infirmier(e)s.
- Internes en pneumologie.
- Intervenant(e)s externes (infirmiers commerciaux de laboratoires pharmaceutiques).
- Kinésithérapeutes.
- Manipulateurs en radiologie.
- Médecins pneumologues.
- Psychologue.
Témoignage d’une infirmière en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
Dans le cadre de notre série « Guides de stages infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e)qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier en unité de soins intensifs de pneumologie, nous avons eu la chance de collaborer avec Constance, infirmière aguerrie exerçant dans ce service.
Dans le cadre de la rédaction de cet article, Constance a non seulement contribué par son expertise, mais a également généreusement accepté de partager son expérience personnelle en unité de soins intensifs de pneumologie, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service.
Pourquoi as-tu choisi de travailler en USIP ?
L’unité de soins intensifs de pneumologie n’était pas, au départ, mon choix de prédilection. Lorsque j’ai appris que mon stage pré-professionnel serait dans ce service, ma première réaction a été de demander une autre affectation de stage. La vue des crachats m’était insupportable et l’idée d’y passer 10 semaines semblait être un défi insurmontable. Pourtant, contre toute attente, j’ai trouvé ma vocation ici.
Qu’est-ce qui te plaît le plus à l’USIP ?
Ce stage m’a permis de prendre conscience de mon potentiel, de mes compétences, de mes connaissances, et j’ai appris à tisser des liens plus rapidement. L’unité de soins intensifs de pneumologie, à mi-chemin entre la réanimation médicale et les soins classiques, m’offre une stimulation constante, tant sur le plan physique que sur le plan intellectuel. Ces expériences ont confirmé ma volonté d’y travailler. Au début, mes nouvelles responsabilités m’effrayaient. Je craignais de ne pas être à la hauteur face à une urgence. Avec le temps, j’ai gagné en confiance et en expertise. Le poumon, une fois déchiffré, devient un organe fascinant, et les pathologies pulmonaires n’ont plus aucun mystère pour moi.
Quel conseil donnerais-tu à un(e) étudiant(e) qui est sur le point de commencer un stage en USIP ?
Mon conseil à tout(e) étudiant(e) approchant de son stage en unité de soins intensifs de pneumologie serait le suivant : soyez curieux. Observez attentivement et surtout, n’hésitez pas à poser des questions, que ce soit aux infirmier(e)s, aux aides-soignant(e)s ou aux médecins. Dans un service aussi intensif, deux maîtres-mots guident notre quotidien : rigueur et anticipation. Ne reportez jamais un soin. Les imprévus sont monnaie courante et il vous faudra souvent jongler entre diverses tâches. Il est normal d’avoir des moments de doute, de craindre de ne pas être à la hauteur lors d’une situation urgente. Rappelez-vous que c’est avec l’expérience et la connaissance que vous surmonterez ces obstacles, petit à petit.
Devenir infirmier(e) en unité de soins intensifs de pneumologie (USIP)
Un stage en unité de soins intensifs de pneumologie peut marquer le parcours d’un(e) étudiant(e) en soins infirmiers. Ce stage est une véritable immersion dans un monde où l’organisation, la rigueur et la réactivité sont essentielles. En effet, travailler dans un tel environnement permet non seulement d’acquérir une meilleure gestion des urgences et du stress, mais également de développer un jugement clinique affûté qui est indispensable. Toutefois, au-delà de ces aspects, l’USIP offre une mise en lien pratique, anatomique et physiologique, en particulier en ce qui concerne les poumons.
Par la suite, il est possible de se tourner vers la pratique avancée en tant qu’Infirmier en Pratique Avancée (IPA) ou de se spécialiser en anesthésie en devenant Infirmier Anesthésiste Diplômé d’État (IADE). La recherche clinique en pathologie respiratoire est également une option pour ceux qui souhaitent contribuer à l’avancement des connaissances dans ce domaine.
Avec une solide expérience en USIP, l’infirmier(e) peut envisager des postes de coordination ou de gestion au sein d’unités spécialisées. De plus, il est tout à fait envisageable de migrer vers des services connexes tels que les urgences, la réanimation ou la pneumologie, enrichissant ainsi son parcours et sa polyvalence.
Sources
- Société de pneumologie de langue française « Recensement unités de soins intensifs respiratoires (USIR) et unités de surveillance continue pneumologiques (USC) » 11/2020
- Foulquier, S., Noel-Savina, E., Pontier, S., Mazieres, J., & Didier, A. (2022). USIR : unité pivot des détresses respiratoires : une année de pandémie à SARS-CoV-2. Revue Des Maladies Respiratoires Actualites, 14(1), 120.
- Hôpital Européen Georges Pompidou, GH APHP Centre Université de Paris « Service de Pneumologie et de Soins Intensifs Respiratoires – Projet pédagogique pour les internes de phase socle et approfondissement » 07/2021
- Légifrance « Décret n°2022-694 relatif aux conditions techniques de fonctionnement de l’activité de soins critiques » 26/04/2022
- Service Public d’Information en Santé au sein du Ministère de la Santé et de la Prévention « Unité de soins intensifs pneumologie (usip) – Chu montpellier – hôpital arnaud de villeneuve » 11/05/2023
- Planquette, Benjamin. « L’indispensable en stage de pneumologie » Elsevier Masson, 2019.
- Centre Hospitalier Universitaire Dijon Bourgogne « Pneumologie soins intensifs, appareillage respiratoire » consulté le 10/09/2023
- J. Sossey Alaoui « Profil des hospitalisations en unité de soins intensifs de pneumologie du CHU Hassan II de FÈS » Revue des Maladies Respiratoires, Volume 34, Supplement, 2017, Pages A140-A141, ISSN 0761-8425
- Gouvernement du Canada « Maladies respiratoires chroniques » 09/12/2019
- L. Thiberville, C. Paris « Épidémiologie et facteurs de risque des cancers bronchiques primitifs » Volume , Issue , 2003, Pages , ISSN 1155-195X,
- Organisation mondiale de la santé « Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) » 16/03/2023