La néphrologie est une spécialité médicale dédiée à l’étude, au diagnostic et au traitement des maladies rénales. L’infirmier(e) en néphrologie est amené(e) à travailler avec des patients souffrant de diverses affections rénales, allant de l’insuffisance rénale chronique à la glomérulonéphrite, en passant par les maladies rénales héréditaires comme la polykystose rénale.
L’insuffisance rénale, qui résulte de l’évolution lente de maladies conduisant à la destruction des reins, concerne plus de 82 000 personnes en France et nécessite le recours à la dialyse ou à la transplantation. Dans 50% des cas, les maladies rénales chroniques qui conduisent à l’insuffisance rénale sont la conséquence d’un diabète ou d’une hypertension artérielle.1
Pendant votre stage infirmier en néphrologie, vous serez amené à observer et participer à une variété d’actes et de soins, allant de l’administration de médicaments spécifiques, à la mise en dialyse, la création d’abords vasculaires pour l’hémodialyse, la pose de cathéters veineux centraux, la pose de cathéter de Tenckhoff pour la dialyse péritonéale, et bien d’autres interventions.
Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage en néphrologie, des pathologies rencontrées jusqu’aux compétences à valider.
Typologie du lieu de stage et particularités du service de néphrologie
Le stage en néphrologie s’inscrit dans le cadre des Soins de Courte Durée (SCD), au sein d’un service intrahospitalier. Les infirmier(e)s en néphrologie assurent des services de jour comme de nuit, la semaine, le week-end et les jours fériés, avec des journées divisées en quarts de 7 heures 30 ou 12 heures, selon les établissements.
Le service de néphrologie accueille des patients programmés qui viennent de leur domicile ou lorsque leur état de santé le nécessite, directement par le biais de la consultation, des unités de soins, des urgences ou de réanimations du groupe hospitalier ou d’autres établissements.2
En termes de charge de travail, bien qu’il n’existe pas de réglementation légale fixant un nombre minimal ou maximal de patients par infirmier(e) en service de néphrologie, en pratique, chaque infirmier(e) se voit généralement attribuer une charge de travail de l’ordre de 10 à 15 patients. Dans certains établissements, il existe un secteur de surveillance continue avec des patients scopés et une chambre réservée aux patients nécessitant une dialyse en urgence pendant les horaires de fermeture des centres d’hémodialyse.3.4.5
Le service de néphrologie accueille des patients de tous âges, des jeunes adultes de 18 ans aux patients âgés de plus de 90 ans, avec une moyenne d’âge d’environ 56-58 ans. Ces patients peuvent être transplantés rénaux ou souffrir d’insuffisance rénale aiguë ou chronique. La durée moyenne de séjour est de 5 à 6 jours, bien que cela varie en fonction des patients et des établissements.2.6
Lexique en néphrologie
Chaque service médical a son propre jargon, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité.
Par exemple, en néphrologie, vous entendrez : 7.8
- A/C : albuminurie/créatininurie
- AEG : altération de l’état général
- ALD : affection de longue durée
- AOMI : artériopathie oblitérante des membres inférieurs
- ARA II : antagoniste du récepteur de l’angiotensine II
- BA/BM3 : bilan annuel/bilan 3ème mois (particularité des patients transplantés rénaux)
- BE : bilan électrolytique
- CRP : protéine C-réactive
- DFG : débit de filtration glomérulaire
- DP : dialyse péritonéale
- ECBU : examen cytobactériologique des urines
- ECG : électrocardiogramme
- EPO : érythropoïétine
- ETT/ETO : échographie trans-thoracique/échographie trans-oesophagienne
- FA : fibrillation atriale
- FAV : fistule artério-veineuse
- HD : hémodialyse
- HTA : hypertension artérielle
- IEC : inhibiteur de l’enzyme de conversion
- IMC : indice de masse corporelle
- IRA : insuffisance rénale aiguë
- IRC : insuffisance rénale chronique
- IRCT : insuffisance rénale chronique terminale
- KT : cathétérisme
- MRC : maladie rénale chronique
- OAP : oedème aigu du poumon
- OMI : oedème des membres inférieurs
- P/C : protéinurie/créatininurie
- PBG : ponction de biopsie de greffon
- PBR : ponction de biopsie rénale
- UDM : unité de dialyse médicalisée
- UF : ultrafiltration
Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent.
Pathologies rencontrées et facteurs de risque en néphrologie
Les infirmier(e)s en service de néphrologie prennent en charge une variété de patients présentant diverses pathologies.1.2.6.9
Les pathologies rencontrées en néphrologie
Ces patients peuvent souffrir de :
- Insuffisance rénale chronique ou aiguë.
- Hypertension artérielle.
- Complications infectieuses, telles que l’infection du liquide de dialyse péritonéale, la pyélonéphrite, l’infection du cathéter de dialyse péritonéale ou d’hémodialyse.
- Syndrome néphrotique.
- Nécrose tubulo-interstitielle chronique.
- Nécrose tubulaire aiguë.
- Polykystose rénale.
- Glomérulonéphrite, comme la maladie de Berger.
- Microangiopathie thrombotique.
- Maladies rénales héréditaires, comme le syndrome d’Alport, la néphronophtise, les tubulopathies familiales.
- Maladies rénales acquises, comme les néphropathies primitives (maladie de Berger, néphropathie extra-membraneuse) ou secondaires (lupus érythémateux disséminé, diabète, hypertension artérielle, néphropathies vasculaires, uropathies, maladie de Wegener, amylose).
Il est important de noter que cette liste n’est pas exhaustive et correspond aux pathologies les plus couramment rencontrées.
Les facteurs de risque en néphrologie
Le diabète et l’hypertension artérielle sont les deux principaux facteurs de risque d’insuffisance rénale chronique1, cependant vous pouvez retrouver d’autres facteurs de risque courants : 7
- Les traitements néphrotoxiques (AINS, chimiothérapie, antibiotiques).
- Les facteurs familiaux (maladies héréditaires, comme la maladie de berger ou le polykystose).
- Les maladies auto-immunes (lupus, vascularite, polyarthrite rhumatoïde).
- Le myélome.
- Les maladies congénitales/affections urologiques (comme une malformation urinaire ou des infections urinaires récidivantes).
- Les maladies cardiovasculaires (comme l’insuffisance cardiaque ou l’athérosclérose).
- Les facteurs de risque cardiovasculaires (obésité, tabac, sédentarité).
- L’âge avancé.
- Les expositions toxiques (aux produits de contraste iodés ou aux toxiques professionnels, comme le plomb, le mercure).
- Les antécédents de néphropathie aiguë.
Il est essentiel que vous soyez informé(e) des facteurs de risque et des pathologies associées, afin de donner des conseils de qualité aux patients. Vous pourrez, par exemple, faire des recommandations pour l’alimentation en collaboration avec la diététicienne, notamment par rapport à l’interdiction formelle de consommer du pamplemousse sous toutes ses formes pour les patients transplantés à cause du risque de néphrotoxicité des immunosuppresseurs.12 Ou leur expliquer l’importance de l’observance thérapeutique ainsi que du régime prescrit et de surveillance accrue au domicile de leur pression artérielle.13 pour les patients hypertendus ainsi qu’une surveillance accrue de leur glycémie capillaire pour les diabétiques.1
Spécificités du service de néphrologie
Le service de néphrologie est un service de médecine, mais il se distingue par sa spécialisation dans les maladies rénales et les traitements associés, notamment la transplantation rénale. En tant que stagiaire dans ce service, vous serez exposé(e) à une variété de situations cliniques uniques et stimulantes.
Urgence de la transplantation rénale
Dans certains cas, les patients peuvent être appelés en urgence pour une transplantation rénale (donneur décédé). Dans ces situations, il faut agir rapidement pour effectuer tous les examens nécessaires et décider si le patient peut être transféré au bloc opératoire pour la transplantation. Les chirurgiens disposent de 24 heures pour effectuer la transplantation rénale une fois le rein prélevé sur le donneur.
Transplantation rénale programmée
Par ailleurs, vous pourrez également rencontrer des patients qui viennent pour une transplantation rénale programmée (donneur vivant). Après la transplantation, les patients sont transférés dans un service de réanimation pour une surveillance intensive. Si leur état le permet, ils sont transférés vers le service de néphrologie le deuxième jour après la greffe pour la suite de leur prise en charge.
La surveillance post-opératoire dans le service de néphrologie est similaire à celle d’un service de chirurgie. Elle comprend la surveillance des constantes vitales, de la diurèse, du drain de Redon, et du pansement de la cicatrice, jusqu’à la fin de l’isolement protecteur des patients.
Interventions chirurgicales et actes médicaux spécifiques
Le service de néphrologie est également impliqué dans une variété d’interventions chirurgicales et d’actes médicaux spécifiques. Cela comprend la création d’abords vasculaires pour l’hémodialyse (FAV : fistule artério-veineuse), la pose de cathéters veineux centraux tunnelisés (KT de Canaud), la pose de cathéter de Tenckhoff pour la dialyse péritonéale, la pose de sondes de néphrostomie et de sonde double J, et les amputations (suite aux complications trophiques de l’IRC et du diabète).9
En somme, le service de néphrologie offre un environnement de soins dynamique et complexe, nécessitant une gamme étendue de compétences et une capacité à fournir des soins centrés sur le patient. Le personnel infirmier joue un rôle essentiel dans le fonctionnement efficace de ce service, en assurant une prise en charge complète et spécialisée des patients.
Actes et soins effectués en néphrologie
En tant qu’infirmier(e) en néphrologie, vous serez amené(e) à effectuer une variété d’actes et de soins, dont voici une liste non exhaustive : 2.9.12
- Ablation de sutures (fils et agrafes).
- Administration de traitements, allant de la simple médication jusqu’à la mise en dialyse (péritonéale, hémodialyse) et la transplantation rénale pour les cas avancés.
- Dialyse péritonéale.
- Éducation thérapeutique.
- Entretien d’accueil du patient.
- Formulation de conseils aux patients en dialyse péritonéale, hémodialysés ou pour les patients greffés rénaux.
- Gestion des dispositifs intra-veineux (SAP, pompes) à l’aide de protocoles propres à l’établissement, mais aussi au service (antihypertenseur, insuline, anticoagulant, immunosuppresseurs).
- Injections par voie sous-cutanée : anticoagulants, insuline, EPO.
- Manipulation et pose de sondes naso-gastriques pour l’alimentation ou l’aspiration.
- Manipulation et surveillance des cathéters centraux.
- Mesure des paramètres vitaux.
- Pose et ablation de sonde urinaire et réalisation de sondages évacuateurs.
- Pose et manipulation de cathéters veineux périphériques.
- Prélèvements de bilans sanguins et hémocultures en veineux et sur FAV.
- Prélèvements urinaires sur recueil d’urines, sonde à demeure ou par sondage évacuateur.
- Prise en charge de patients en soins palliatifs pour les patients en phase terminale.
- Prise en charge des patients souffrant d’un œdème aigu du poumon par surcharge sur une insuffisance rénale chronique terminale.
- Prise en charge des patients souffrant de sepsis sur greffe ou hémodialyse.
- Réalisation de gaz du sang.
- Réalisation d’électrocardiogrammes.
- Réfection de pansements complexes stériles : cathéter de DP, cathéter central, cathéter de dialyse.
- Réfection de pansements d’ulcères, d’escarres, de cicatrices chirurgicales.
- Soins d’hygiène et de confort.
- Soins de stomies urinaires et digestives.
- Suivi et gestion des rendez-vous au sein et en dehors de l’établissement.
- Suivi et surveillance post-greffe rénale.
- Surveillance et ablation de redon en post-chirurgie de greffe rénale.
- Transfusions de culots globulaires et/ou plaquettaires.
Vous trouverez, dans l’unité d’enseignement 4.4 de Réussis ton IFSI, des renseignements approfondis sur la méthode de chacun de ces soins.
Il est important de noter que cette liste n’est pas exhaustive et que les tâches spécifiques peuvent varier en fonction de l’établissement et des besoins spécifiques des patients.
Traitements administrés en néphrologie
Dans le service de néphrologie, divers traitements sont administrés pour gérer les différentes pathologies rénales tels que : 2.9.12
Les diurétiques
- Furosémide
- Hydrochlorothiazide
- Bumétanide
- Spironolactone
Les antihypertenseurs
- Amlodipine
- Urapidil
- Ramipril
- Périndopril
- Nicardipine
- Irbésartan
- Candésartan
Les immunosuppresseurs
- Mycophénolate mofetil et Mycophénolate sodique
- Tacrolimus
- Évérolimus
- Azathioprine
- Ciclosporine
- Prednisone
- Sérums anti-lymphocytaires
- Anticorps monoclonaux
Les anticoagulants
- Héparine sodique et calcique
- Warfarine
- Apixaban
Au-delà des thérapeutiques médicamenteuses, des traitements de suppléance rénale peuvent être mis en place comme l’hémodialyse, la dialyse péritonéale et les échanges plasmatiques.
Toutes ces classes thérapeutiques sont traitées dans l’unité d’enseignement 2.11 sur la plateforme Réussis ton IFSI.
Connaissances spécifiques en néphrologie
En tant que professionnel(le) de santé en néphrologie, vous devez maîtriser un certain nombre de connaissances spécifiques pour fournir des soins de qualité à vos patients.
Prérequis à connaître avant de débuter un stage en néphrologie
- Anatomie du rein et de l’appareil urinaire : une compréhension approfondie de l’anatomie du rein et de l’appareil urinaire est essentielle pour comprendre les différents traitements et pathologies en néphrologie.
- Physiologie du rein : il est important de comprendre les différentes fonctions du rein, notamment en ce qui concerne la filtration du sang et l’élimination des déchets.
- Principales pathologies rénales : il est crucial de connaître les principales pathologies rénales, telles que l’insuffisance rénale aiguë et chronique, les maladies glomérulaires, les infections urinaires, les lithiases rénales, etc.
- Principaux traitements utilisés en néphrologie : les soignant(e)s doivent avoir une connaissance approfondie des différents types de médicaments utilisés en néphrologie, y compris les médicaments (diurétiques, antihypertenseurs, immunosuppresseurs, anticoagulants), les traitements de suppléance rénale (hémodialyse, dialyse péritonéale, transplantation rénale), etc.
- Normes biologiques : il est essentiel de connaître les normes du bilan électrolytique, de l’hémoglobine, des globules blancs, du bilan de coagulation pour interpréter correctement les résultats pour surveiller l’état du patient.
- Normes des principales constantes : les soignant(e)s doivent connaître les normes des principales constantes, telles que la pression artérielle, le pouls, la saturation en oxygène, la température.
- Régimes alimentaires : les régimes alimentaires sont spécifiques pour les patients en néphrologie (restriction hydrique, hyposodée, hypopotassique, contrôle glucidique).
- Règles hygiéno-diététiques : les soignant(e)s doivent être capables de dispenser des conseils diététiques adaptés aux patients hémodialysés et transplantés, en collaboration avec la diététicienne.
- Règles d’hygiène et d’asepsie : Les soignant(e)s doivent connaître et appliquer les règles d’hygiène et d’asepsie, notamment pour la manipulation et la surveillance des cathéters et des autres dispositifs médicaux.
Objectifs de stage infirmier en néphrologie
En stage de néphrologie, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs.
Notre équipe a écrit un article sur la rédaction de vos objectifs de stage : comment rédiger ses objectifs de stage en soins infirmiers
Voici une liste non exhaustive de compétences requises en néphrologie : 2.9.12
- Administrer les prescriptions et surveiller leurs effets.
- Aider lors des repas si nécessaire et connaître les règles diététiques spécifiques à la néphrologie.
- Communiquer efficacement avec l’équipe pluridisciplinaire autour du patient.
- Comprendre et appliquer les protocoles de soins du service.
- Comprendre le fonctionnement de l’hémodialyse et de dialyse péritonéale et être en mesure d’accompagner un patient lors de ce soin.
- Échanger de manière constructive avec le patient et les membres de sa famille , pour prendre en compte toutes les préoccupations du patient et de son entourage
- Effectuer des soins de nursing.
- Évaluer l’état du patient et élaborer un plan de soins approprié.
- Gérer une admission de patient, depuis le recueil de données jusqu’à la macrocible d’entrée.
- Maîtriser l’anatomie et la physiologie de l’appareil uro-néphro et des pathologies les plus souvent rencontrées dans le service.
- Participer aux transmissions orales et la rédaction de transmissions écrites pertinentes.
- Planifier le retour du patient à domicile ou son transfert vers un autre service.
- Prendre en charge un certain nombre de patients en fonction de l’année d’étude.
- Prendre en charge un patient porteur d’une fistule artério-veineuse.
- Prévenir les complications liées à l’insuffisance rénale chronique.
- Réaliser les soins mentionnés précédemment en fonction de votre expérience.
- Surveiller les paramètres vitaux et assurer la surveillance clinique du patient.
- Travailler en collaboration avec l’équipe pluridisciplinaire pour garantir la sécurité et le confort du patient.
Professionnels rencontrés en néphrologie
Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais, en général, vous rencontrerez : 2.5.9.13
- Agents de service hospitalier
- Aide-soignant(e)s
- Ambulanciers
- Assistante sociale
- Cadre de santé
- Diététicienne
- Ergothérapeutes
- Infirmier(e)s
- Kinésithérapeutes
- Médecins (internes, externes, assistants, chefs de clinique, chef de service)
- Psychologues
- Secrétaires
Dans certains établissements, vous pourriez également rencontrer des professionnels de l’Association pour l’Utilisation du Rein Artificiel (AURA), une équipe mobile de soins palliatifs, des spécialistes en maladies infectieuses ou en gestion de la douleur, des médecins de différentes spécialités, et des patients experts appartenant à des associations.
Témoignage d’une infirmière en néphrologie
Dans le cadre de notre série « Guides de stages infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e) qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier en néphrologie, nous avons eu la chance de collaborer avec Anne, infirmière aguerrie exerçant dans ce service.
Lors de la rédaction de cet article, Anne a non seulement contribué par son expertise, mais a généreusement accepté de partager son expérience personnelle en néphrologie, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service :
Pourquoi as-tu choisi de travailler en néphrologie ?
Suite à l’obtention de mon diplôme, j’étais à la recherche d’un poste d’infirmière dans un service de soins aigus à l’hôpital, avec une préférence marquée pour la réanimation. Cependant, j’ai finalement accepté un poste en néphrologie, en envisageant que ce serait une étape transitoire en attendant qu’une opportunité en réanimation se présente. À ma grande surprise, cinq ans plus tard, je suis toujours dans le service de néphrologie et j’y ressens une grande satisfaction professionnelle.
Qu’est-ce qui te plaît le plus en néphrologie ?
Mon attrait pour la technicité des soins m’a amenée à être agréablement surprise par la diversité des interventions techniques réalisées dans ce service. En effet, n’ayant pas effectué de stage en néphrologie pendant ma formation, je n’avais pas anticipé cette diversité. De plus, la possibilité de changer régulièrement d’unité de soins (secteur de surveillance continue, unité conventionnelle, unité d’hospitalisation de jour) offre une variété dans les prises en charge et me permet d’être confrontée à un large éventail de pathologies, ce qui rend mon travail d’autant plus intéressant et stimulant.
Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage en néphrologie ?
Au-delà des capacités relationnelles nécessaires à la prise en soins de patients, l’étudiant(e) doit avoir des connaissances théoriques solides qu’il/elle doit compléter au fur et à mesure du déroulement du stage. Pour cela, il/elle doit effectuer des recherches en amont et connaître par exemple la physiopathologie du rein ainsi que les principales classes thérapeutiques pouvant être rencontrées lors de son stage en néphrologie. Concernant la pratique, les soignant(e)s sont conscient(e)s que certains soins ne sont que survolés, voire seulement cités pendant le cursus. C’est pourquoi nous restons indulgents face aux étudiant(e)s ne connaissant pas certains soins comme les soins de dialyse péritonéale par exemple ou lorsque les étudiant(e)s n’ont pas pu réaliser beaucoup de soins techniques. Il ne faut pas hésiter à questionner les soignant(e)s, les médecins ; à observer ; consulter les protocoles institutionnels afin de réaliser les soins dans les meilleures conditions possibles.
Devenir infirmier(e) en néphrologie
Devenir infirmier(e) en néphrologie offre l’opportunité d’acquérir une expertise technique et théorique diversifiée grâce à l’éventail de patients et des pathologies rencontrés. En fonction des hôpitaux, les infirmier(e)s en néphrologie peuvent travailler dans différents secteurs, tels que l’unité d’hospitalisation conventionnelle, l’unité de soins continus, ou l’unité d’hospitalisation de jour, cela permet de diversifier leur exercice professionnel. En tant qu’infirmier(e) en néphrologie, vous aurez également l’opportunité de participer à des formations proposées par votre hôpital ou par l’Association Française des infirmier(e)s de Dialyse, Transplantation et Néphrologie (AFiDTN).14 Ces formations vous permettront d’enrichir vos connaissances et de les partager avec vos collègues lors des réunions de service. En conclusion, la néphrologie est un domaine passionnant et dynamique qui offre une multitude d’opportunités pour les infirmier(e)s. Que vous soyez attiré(e) par la technicité des soins, la diversité des patients, ou le défi constant de l’apprentissage, la néphrologie offre une carrière enrichissante.
Sources
- Institut national de la santé et de la recherche médicale « Insuffisance rénale : décrypter les mécanismes de destruction du rein » 08/11/2017
- Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val de Seine « Livret d’accueil du service de néphrologie » 08/2018
- Centre Hospitalier Universitaire de Rouen « Unités d’hospitalisation conventionnelle (A et B) et unité de surveillance continue (USC) » 31/07/2023
- Centre Hospitalier Universitaire de Rouen « Unité d’hospitalisation programmée » 31/07/2023
- Centre Hospitalier Universitaire de Rouen « Livret d’accueil étudiants » 31/07/2023
- Centre Hospitalier Universitaire de Rouen « Pathologies prises en charge en néphrologie » 31/07/2023
- Haute Autorité de Santé « Guide du parcours de soins – Maladie Rénale Chronique de l’adulte (MRC) » 31/07/2021
- Fondation Charles Mion – AIDER santé « insuffisance-renale-chronique – glossaire » 31/07/2023
- Centre Hospitalier d’Avignon « Livret d’accueil de l’étudiant – service de néphrologie » 06/2015
- Centre Hospitalier Universitaire de Nantes « Médicaments déconseillés après une greffe rénale et/ou pancréatique » 12/11/2012
- Centre Hospitalier Universitaire de Rouen « Relevé d’automesure à domicile » 31/07/2023
- Nouveaux cahiers de l’infirmière « Soins infirmiers aux personnes atteintes d’affections néphrologiques et urologiques » 3ème édition L. Perlemuter, J. Quevauvilliers, G. Perlemuter, B. Amar, L. Aubert – 2003.
- Centre Hospitalier Universitaire de Rouen « Guide pratique de néphrologie » 31/07/2023
- Association Française des Infirmiers(ères) de Dialyse, Transplantation et Néphrologie « Nos formations » 31/07/2023