Un laboratoire d’analyses médicales est une structure dédiée à la réalisation de prélèvements et d’analyses nécessaires au suivi ou au diagnostic de diverses pathologies. Ces prélèvements incluent des échantillons sanguins, urinaires, respiratoires, génitaux, etc.1
On estime que 60 à 75 % des erreurs en biologie surviennent en phase pré-analytique.2 Ces erreurs peuvent avoir des conséquences graves, entraîner des résultats inexacts, des séjours prolongés à l’hôpital, des diagnostics retardés et des traitements inappropriés. Par conséquent, l’infirmier(e) doit faire preuve de vigilance et de précision lors des prélèvements pour garantir la sécurité des patients et l’exactitude des résultats.
Les responsabilités de l’infirmier(e) de laboratoire incluent la bonne identification des patients, l’utilisation correcte des techniques de prélèvement, la vérification des analyses demandées et enregistrées, le recueil des données cliniques nécessaires, la prévention des infections, la sécurité des patients, ainsi que l’étiquetage, le transport des échantillons et l’information des patients.
Au cours de votre stage en laboratoire d’analyses médicales, vous apprendrez à maîtriser les techniques de prélèvement, à comprendre les protocoles de sécurité et d’hygiène en laboratoire, à gérer les échantillons avec rigueur pour éviter les erreurs pré-analytiques, à développer des compétences en communication pour informer et rassurer les patients, et à collaborer avec les biologistes et les techniciens de laboratoire pour garantir la qualité des analyses.
Votre stage en laboratoire d’analyses médicales sera une expérience enrichissante qui vous permettra de développer des compétences techniques et relationnelles essentielles pour votre future carrière d’infirmier(e).
Vous découvrirez les différentes étapes du processus analytique, l’importance de la précision lors des prélèvements et le rôle de l’infirmier(e) dans la chaîne de diagnostic.
Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage en laboratoire, des prélèvements, des enjeux de la sécurité des patients, jusqu’aux compétences à valider.
Typologie du lieu de stage et particularités du laboratoire
Le laboratoire d’analyses médicales est classé dans la catégorie SICLV (soins individuels ou collectifs sur des lieux de vie). Il accueille quotidiennement des patients pour des suivis de pathologies, des dépistages et des contrôles de routine.
La prise en charge au laboratoire est rapide, chaque visite durant généralement quelques minutes seulement. Les patients passent par l’enregistrement à l’accueil puis sont prélevés. Ensuite, les échantillons sont préparés et analysés.³
Les patients peuvent venir avec ou sans rendez-vous, selon les laboratoires. Ils sont reçus pour divers motifs allant des contrôles de routine aux suivis de pathologies.
La population rencontrée au laboratoire est très variée. Les laboratoires accueillent toutes les tranches d’âge et une multitude de pathologies.
La charge de travail au laboratoire varie quotidiennement en fonction du nombre de patients.
Les laboratoires sont généralement ouverts tous les jours sauf le dimanche et les jours fériés, bien que certains puissent assurer des gardes pendant ces périodes. Les horaires de travail incluent des jours de semaine ainsi que des week-ends, selon les besoins du laboratoire.
Après le prélèvement, les patients quittent le laboratoire et peuvent recevoir leurs résultats directement ou par l’intermédiaire de leur médecin traitant et/ou médecin prescripteur.3.4
Lexique rencontré en laboratoire
Voici quelques termes particuliers que l’on peut retrouver au sein du laboratoire : 5
- ACE : antigène carcinoembryonnaire
- ACTH : adrenocorticotropic hormone (corticotrophine, hormone corticotrope hypophysaire)
- ANCA : antineutrophyloc cytoplasmic antibody (anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires)
- ARN : acide ribonucléique
- ARNm : ARN messager
- ASLO : antistreptolysine O
- ATP : adénosine triphosphate
- AVK : anti-vitamine K
- CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine
- CGMH : concentration globulaire moyenne en hémoglobine
- CIVD : coagulation intravasculaire disséminée
- COFRAC : Comité Français d’Accréditation
- CK : créatine kinase
- CMV : cytomégalovirus
- CPK : créatine phosphokinase
- CRP : C-reactive protein (protéine C réactive)
- EBV : Epstein-Barr virus
- ECBU : examen cytobactériologique des urines
- ELISA : enzyme-linked immunosorbent assay (dosage d’immunoabsorption par enzyme liée)
- FSH : follicle stimulating hormone (hormone folliculostimulante)
- GAMMA-GT : gamma-glutamyl transférase
- GH-RH : GH-releasing hormone (hormone activatrice de l’hormone de croissance)
- GR : globule rouge
- Hb : hémoglobine
- HbA1C : hémoglobine glyquée
- HCG : human chorionic gonadotrophin (gonadotrophine chorionique)
- HDL : high density lipoproteins (lipoprotéines de haute densité)
- HLA : human leucocyte antigen (antigène d’histocompatibilité)
- HPV : human papillomavirus
- IEC : inhibiteur de l’enzyme de conversion
- IG : immunoglobulines
- INR : international normalized ratio
- LDH : lactate déshydrogénase
- LDL : low density lipoprotein (lipoprotéine de faible densité)
- LH : luteinizing hormone (hormone lutéinisante)
- MNI : mononucléose infectieuse
- IST : infection sexuellement transmissible
- NFS : numération formule sanguine
- PCR : polymerase chain-reaction (réaction de polymérase en chaîne)
- PSA : prostatic specific antigen (antigène prostatique spécifique)
- RAST : radio allergo sorbent test (dosage radio immunologique des IgE spécifiques d’un allergène)
- Rh : rhésus
- SIDA : syndrome d’immunodéficience acquise
- T3 : triiodothyronine
- T4 : thyroxine, tétraiodothyronine
- TCA : temps de céphaline activée
- TCK : temps de céphaline kaolin
- TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine
- TGMH : teneur globulaire moyenne en hémoglobine
- TGO : transaminase glutamo-oxaloacétique
- TGP : transaminase glutamo-pyruvique
- TP : taux de prothrombine
- TPHA : treponema pallidum haemagglutination assay
- TSH : thyroid stimulating hormone (thyréostimuline)
- VDRL : veneral disease research laboratory (réaction d’agglutination syphilitique)
- VGM : volume globulaire moyen
- VIH : virus de l’immunodéficience humaine (HIV, virus du SIDA)
- VS : vitesse de sédimentation
Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent.
Pathologies rencontrées en laboratoire
Les infirmier(e)s en laboratoire d’analyses médicales prennent en charge une variété de patients présentant diverses pathologies. Ces patients peuvent souffrir de maladies chroniques ou aiguës nécessitant des prélèvements et des analyses régulières.
Parmi les pathologies les plus fréquemment rencontrées, on trouve :
- Cancers : surveillance des marqueurs tumoraux pour le suivi du traitement ou la détection de récidives.
- Insuffisance rénale chronique/aiguë : suivi des fonctions rénales en analysant la créatinine et l’urée.
- Diverses infections : recherche de bactéries, virus ou parasites spécifiques.
- Maladies inflammatoires chroniques.
- Hyperthyroïdie/hypothyroïdie : contrôle des hormones thyroïdiennes pour ajuster les traitements.
- Diabète : suivi de la glycémie et de l’hémoglobine glyquée (HbA1c).
- Affections cardiaques : comme l’infarctus du myocarde.
- Lupus ou sclérose en plaques : avec certains marqueurs de maladies auto-immunes.
Cette liste n’est pas exhaustive. D’autres pathologies, parfois moins courantes, nécessitent des analyses régulières en laboratoire.
En plus des suivis de pathologies, les patients se rendent dans des laboratoires pour divers bilans de santé et suivis préventifs, tels que :
- Grossesse : surveillance régulière des marqueurs hormonaux et des paramètres hématologiques.
- Bilans pré ou post-opératoires : évaluation de l’état de santé avant une intervention chirurgicale et pour le suivi post-opératoire.
- Suivi de traitement anticoagulant : contrôle de l’INR (international normalized ratio) pour ajuster les doses de médicaments.
- Parcours de procréation médicalement assistée (PMA) : surveillance des hormones et autres marqueurs nécessaires au suivi des traitements de fertilité.
Spécificités du stage en laboratoire
En ce qui concerne la législation, le laboratoire est tenu au secret médical et doit impérativement respecter le Code de la santé publique ainsi que les Codes de déontologie. Par ailleurs, un(e) biologiste doit toujours être identifié(e) pour chaque laboratoire selon la loi n° 2013-442 du 30 mai 2013 portant réforme de la biologie médicale.⁶
Les 3 phases du processus analytique
En général, le processus suivi par les laboratoires se divise en trois phases principales :
- Phase pré-analytique : période d’enregistrement du dossier et de prélèvement des échantillons.
- Phase analytique : analyse des échantillons par les technicien(ne)s de laboratoire et les biologistes.
- Phase post-analytique : interprétation des résultats et rédaction du compte-rendu par le/la biologiste.
Analyses possibles en laboratoire
Bien que le laboratoire soit surtout connu pour les bilans sanguins, d’autres types de prélèvements y sont pratiqués :
- Prélèvements cutanés : effectués sur diverses zones du corps en cas d’apparition de boutons, plaques, plaies, ou d’autres affections cutanées, pour identifier la bactérie ou le champignon responsable et déterminer le traitement adapté.
- Prélèvements oculaires : pour détecter des infections ou inflammations.
- Prélèvements vaginaux, urétraux et génitaux : utilisés pour diagnostiquer des infections ou d’autres pathologies.
- Prélèvements d’ongles : réalisés en cas de suspicion d’infection fongique.
- Prélèvements buccaux, pharyngés, de langue et de la sphère ORL : utilisés pour identifier des agents pathogènes responsables d’infections respiratoires ou oropharyngées.
Renseignements cliniques
Les renseignements pré-cliniques sont l’ensemble des informations collectées avant la réalisation des actes médicaux ou des analyses en laboratoire. Ces informations comprennent des détails pertinents sur l’état de santé du patient, ses antécédents médicaux, les médicaments en cours et toute autre donnée nécessaire pour garantir la précision et la sécurité des prélèvements et des analyses. Ils permettent d’adapter les procédures en fonction des besoins du patient et de prévenir d’éventuelles complications.
Les soignant(e)s doivent se poser les questions suivantes avant d’effectuer un prélèvement : ⁷
- Pourquoi le prélèvement est-il effectué ?
- Quels sont les délais et les protocoles recommandés pour effectuer le prélèvement demandé ?
- Doit-on le faire à jeun ?
- Y a-t-il des heures précises auxquelles la prise de sang doit être effectuée ?
- Quelles questions dois-je poser au patient pour quelle analyse ?
Identitovigilance
L’identitovigilance est l’ensemble des mesures et des pratiques mises en place pour garantir l’identification précise et fiable des patients à chaque étape de leur prise en charge, afin de garantir la sécurité et la qualité des soins. Elle a pour objectif d’éviter les erreurs d’identification qui peuvent entraîner des erreurs médicales graves.
Une identification précise sécurise les soins et prévient les erreurs médicales.
Recommandations de bonnes pratiques : ⁸
- Demander un document officiel d’identité : carte d’identité, passeport, livret de famille, etc.
- Utiliser l’identité nationale de santé (INS) : depuis 2021, toutes les données de santé doivent être référencées par l’INS.
- Déclarer les anomalies : signaler immédiatement toute anomalie d’identification.
- Demander au patient d’épeler son nom et son prénom.
- Poser des questions ouvertes : Quel est votre nom de naissance ?, Quelle est votre date de naissance ?
- Vérifier la cohérence des informations : comparer les traits d’identité enregistrés avec ceux des documents officiels.
Non-conformité
La non-conformité consiste en événement ne respectant pas les règles ou attentes établies. Cela inclut les écarts par rapport aux paramètres environnementaux critiques, des accidents, des échantillons mal conditionnés, des ruptures de stock ou des erreurs d’identification, comme des tubes mal étiquetés.⁹
Exemples de non-conformités en laboratoire : 7
- Quantité de tubes incorrecte, tubes périmés ou inadaptés, défaut de remplissage.
- Absence de renseignements cliniques et des délais de jeûne, prélèvements hémolysés ou coagulés.
- Erreur d’identité, étiquettes incorrectes sur les échantillons.
Vocabulaire
Voici quelques termes particuliers que l’on retrouve en laboratoire d’analyses médicales :
- Centrifugeuse : appareil qui permet de séparer les différentes composantes du sang, notamment le plasma des globules rouges, en utilisant la force centrifuge.
- Décanter : action de prélever le sérum ou le plasma après centrifugation pour le transférer dans un autre tube destiné à l’analyse.
- Automate : appareil automatisé chargé de réaliser les analyses biologiques, fournissant des résultats précis et rapides sur les différents paramètres mesurés.
- Hémolyse : phénomène lors duquel les globules rouges sont détruits dans un échantillon de sang, ce qui rend la séparation du plasma et des globules rouges incomplète et peut fausser les résultats des analyses.
- Aliquot : fraction de sérum ou de plasma prélevée après centrifugation et décantation, utilisée pour différentes analyses.
- Qualité analytique : ensemble des mesures et des procédures mises en place pour garantir la fiabilité et la précision des résultats des analyses, régulièrement contrôlé par la COFRAC (Comité Français d’Accréditation).
- Contrôle de qualité : procédures effectuées pour garantir des résultats d’analyses précis et fiables. Cela inclut des tests de vérification internes et externes.
- Plateau technique : lieu où sont réalisées les analyses.
- Site pré et post-analytique : lieu où sont réalisés les prélèvements.
Ces termes font partie du vocabulaire technique et quotidien utilisé en laboratoire, et il est essentiel pour les étudiant(e)s en soins infirmiers de les comprendre et de les maîtriser pour une prise en charge efficace et précise des patients.
Actes réalisés en stage en laboratoire
Au cours de votre journée de travail, vous serez amené(e) à effectuer de nombreux actes et soins, parmi lesquels on peut citer :
- Effectuer des prélèvements sanguins en respectant les protocoles d’hygiène et de sécurité, tout en vérifiant l’identification correcte des échantillons pour garantir la fiabilité des analyses.
- Recueillir des échantillons bactériologiques tels que des prélèvements cutanés, vaginaux, urinaires, oculaires et oropharyngés, en suivant des procédures rigoureuses pour éviter toute contamination croisée.
- Comprendre le fonctionnement de la centrifugeuse pour séparer les composants du sang, comme le plasma et les cellules sanguines.
- Transférer les échantillons nécessitant des analyses spécialisées vers des plateaux techniques externes ou internes, et ainsi garantir une prise en charge complète et spécialisée des tests nécessaires.
- Garantir la traçabilité des prélèvements en utilisant des systèmes de gestion des échantillons pour suivre chaque étape de la collecte à l’analyse.
- Veiller à ce que le laboratoire dispose de tous les matériels nécessaires, en contrôlant les stocks et en passant les commandes nécessaires pour éviter toute rupture de stock.
- Effectuer des visites à domicile pour prélever des échantillons ou évaluer l’état de santé des patients qui ne peuvent pas se déplacer.
- Participer à des tâches administratives telles que la saisie des résultats, la gestion des dossiers patients, la prise de rendez-vous et la communication avec les patients pour les informer de la disponibilité de leurs résultats ou pour organiser des prélèvements.
- Comprendre la supervisation, la réception, l’enregistrement, le traitement et le stockage des échantillons.
- Comprendre le calibrage et l’entretien des automates pour garantir des résultats d’analyse précis, minimiser les erreurs et maximiser la fiabilité des résultats obtenus.
- Comprendre comment les échantillons sont chargés dans les automates pour les analyses biochimiques, hématologiques ou immunologiques.
À noter : un(e) infirmier(e) ne peut pas s’occuper des automates et des centrifugeuses en laboratoire de biologie médicale sans conditions particulières.10 La réalisation de la phase pré-analytique, incluant des actions comme la centrifugation, par du personnel infirmier, sort du cadre des compétences définies par le Code de la santé publique. Ces tâches ne sont pas couvertes par les attributions d’un(e) infirmier(e) selon les décrets d’actes infirmiers.
Cependant, un(e) infirmier(e) peut être amené(e) à effectuer ces tâches sous certaines conditions strictes, notamment si :
- Le laboratoire de biologie médicale (LBM) informe en amont le Directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de l’intervention d’autres professionnels du LBM.
- Les professionnels sollicités interviennent sous la responsabilité d’un biologiste médical.
- Le LBM satisfait aux exigences de la norme d’accréditation en termes de formation et d’évaluation des compétences des professionnels sollicités.
Traitements en laboratoire
En laboratoire, les patients ne sont généralement pas dans un état critique et viennent uniquement pour effectuer des prélèvements sans que les soignant(e)s aient à administrer un quelconque traitement.
Cependant, certaines procédures nécessitent l’administration de substances avant les tests, comme le glucose pour l’hyperglycémie provoquée ou le kit Helikit pour la détection d’H. pylori. Dans de rares cas, des médicaments comme le Dectancyl sont pris avant des tests de freinage et des injections de Synacthène peuvent être administrées pour des tests de stimulation hormonale.
Par ailleurs, de l’EMLA peut être utilisée pour les jeunes enfants et les patients ayant une sensibilité particulière à la douleur, bien que cette pratique reste relativement rare.
Pré-requis pour le stage en laboratoire
Pour réussir votre stage en laboratoire, il est important de posséder certaines connaissances et compétences de base :
- Principales analyses sanguines : familiarisez-vous avec les principales analyses sanguines, leur signification, leurs normes et les paramètres qu’elles permettent de surveiller (par exemple : glycémie, hémoglobine, taux de cholestérol).
- Prérequis essentiels aux prélèvements sanguins veineux pour un soin réussi : législation, indications, contre-indications, complications, matériel, choix du calibre, recommandations pré-analytiques, règles de sécurité.
- Prélèvement sanguin veineux : l’ordre des tubes, la préparation du prélèvement, la connaissance des différentes étapes…
- Règles d’hygiène pour les prélèvements : maîtrisez les règles d’hygiène pour effectuer des prélèvements en toute sécurité, afin de prévenir toute contamination et d’obtenir des résultats fiables.
- Communication et installation du patient : développez des compétences en communication pour instaurer un climat de confiance avec les patients. Apprenez à installer correctement le patient pour les différentes procédures de prélèvement, en veillant à son confort et à sa sécurité.
- Types de prélèvements en laboratoire : connaître les différents types de prélèvements réalisés en laboratoire (sanguins, urinaires, cutanés, etc.), les techniques spécifiques associées à chaque type de prélèvement et les indications pour leur réalisation.
Objectifs de stage en laboratoire
En stage en laboratoire, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs :
- Accueillir les patients avec courtoisie et procéder à l’enregistrement de leur dossier en utilisant leur carte vitale et leur carte de mutuelle.
- Effectuer une surveillance clinique attentive du patient pendant le prélèvement, en observant les signes vitaux et en garantissant la sécurité et le confort du patient.
- Communiquer clairement avec le patient, lui expliquer le déroulement du prélèvement et l’informer des délais de résultats, en répondant à toutes ses questions pour réduire son anxiété et garantir une coopération optimale.
- Recueillir toutes les informations nécessaires à la bonne prise en charge du patient, y compris les traitements actuels, les pathologies, les antécédents médicaux et les symptômes présents.
- Procéder aux différents types de prélèvements (sanguins, urinaires, etc.) en respectant strictement les règles d’hygiène et d’ergonomie.
- Connaître le fonctionnement et les caractéristiques de la centrifugeuse et savoir comment elle est utilisée pour séparer les composants sanguins et préparer les échantillons pour les analyses.
- Connaître les différents programmes disponibles sur la centrifugeuse, car tous les prélèvements ne doivent pas être centrifugés à la même température selon les analyses demandées.
- Connaître et comprendre les principales analyses récurrentes réalisées en laboratoire, ainsi que les normes biologiques associées, afin de pouvoir interpréter les résultats et de comprendre leur importance clinique.
- Assurer la gestion rigoureuse des échantillons, depuis leur collecte jusqu’à leur analyse, ce qui inclut la traçabilité et le respect des protocoles de sécurité pour éviter toute contamination ou erreur.
- Développer des compétences techniques précises et des aptitudes organisationnelles pour garantir la qualité des soins et des analyses réalisés en laboratoire.
En atteignant ces objectifs, vous serez mieux préparé(e) à travailler dans un environnement de laboratoire, à contribuer aux soins des patients et à collaborer efficacement avec les autres professionnels de santé.
Professionnels rencontrés en stage en laboratoire
Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais, en général, vous rencontrerez :
- Des biologistes.
- Des coursiers.
- Des infirmier(e)s.
- Des secrétaires médicales.
- Des technicien(ne)s de laboratoire.
Témoignage d’une infirmière en laboratoire
Dans le cadre de notre série « Guides de stage infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un(e) infirmier(e) expérimenté(e) qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier en laboratoire, nous avons eu la chance de collaborer avec Élise, une infirmière aguerrie exerçant dans cette structure.
Dans le cadre de la rédaction de cet article, Élise a non seulement contribué par son expertise, mais a généreusement accepté de partager son expérience personnelle en laboratoire, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service :
Pourquoi as-tu choisi de travailler dans un laboratoire ?
Après l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé pendant trois ans en service de médecine à l’hôpital. Avec l’arrivée de la crise sanitaire, les conditions de travail pour les soignant(e)s sont devenues encore plus difficiles. Cette expérience m’a permis de prendre du recul et de réaliser que j’avais besoin d’un environnement de travail plus serein, où les conditions étaient moins éprouvantes. Depuis mon plus jeune âge, j’ai été intéressée par la biologie médicale. J’ai toujours trouvé fascinant d’étudier ce qui nous compose, de découvrir ce que notre sang peut transporter au quotidien et de comprendre l’influence de ces paramètres sur notre santé. Je me suis donc orientée vers le travail en laboratoire, ce qui m’a permis d’acquérir des compétences techniques que je n’avais pas auparavant. Travailler dans ce domaine m’a aidée à mieux comprendre certaines pathologies, leur suivi, leur évolution, ainsi que la prise en charge des grossesses et des suivis pré ou post-opératoires par exemple.
Qu’est-ce qui te plaît le plus en laboratoire ?
Le travail en laboratoire est très enrichissant, car il permet de réaliser des prélèvements rarement pratiqués à l’hôpital, notamment les prélèvements bactériologiques. L’approche relationnelle avec les patients est également différente d’un service de SCD (soins courte durée), car nous sommes parfois amenés à suivre des personnes durant de longs mois.
Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage en laboratoire ?
En tant qu’étudiant(e) en soins infirmiers, ce stage est extrêmement formateur, tant au niveau des gestes techniques inhérents aux prélèvements qu’au niveau des connaissances acquises sur les examens biologiques, véritables indicateurs de notre état de santé. Je conseillerais à l’étudiant(e) de se pencher sur les principales analyses biologiques effectuées et de comprendre ce qu’implique leur surveillance, dans quels cas elles sont prescrites et leurs impacts sur la santé du patient. Qu’il ou elle ait déjà pratiqué ou non lors de ces anciens stages, je lui suggérerais également de regarder les différentes étapes d’un prélèvement veineux pour qu’il/elle puisse se familiariser avec l’hygiène, la sécurité, mais aussi l’ergonomie.
Devenir infirmier(e) en laboratoire
Le stage en laboratoire apportera aux stagiaires une compréhension approfondie des analyses biologiques et bactériologiques. Ils apprendront à effectuer des prélèvements variés (sanguins, cutanés, urinaires, etc.) et à comprendre les protocoles associés. Le laboratoire est également une belle opportunité pour pratiquer des prélèvements sur les enfants. Ils se familiariseront également avec les techniques d’analyse en laboratoire, la gestion des échantillons et l’interprétation des résultats. Ce stage permet de développer des compétences spécifiques en collaboration avec les biologistes et autres professionnels de la santé. Outre ces compétences, les étudiant(e)s découvriront une approche relationnelle différente de celle qu’on a l’habitude de rencontrer à l’hôpital.
Il n’existe pas de spécialisations distinctes pour les infirmier(e)s travaillant en laboratoire. Le rôle reste principalement centré sur la réalisation de prélèvements et l’assistance aux techniciens de laboratoire pour l’analyse des échantillons. Les infirmier(e)s peuvent toutefois se perfectionner dans certaines techniques, mais cela ne constitue pas une spécialisation formelle.
Les possibilités d’évolution pour un(e) infirmier(e) en laboratoire sont relativement limitées. L’évolution professionnelle reste souvent dans le cadre des activités de prélèvement et d’analyse. Toutefois, avec de l’expérience, un(e) infirmier(e) peut avoir des responsabilités supplémentaires telles que la coordination des activités de prélèvement ou la formation des nouveaux arrivants.
Un(e) infirmier(e) peut aussi devenir “superviseur” : il/elle s’occupe de la gestion des commandes pour le laboratoire ou établit les plannings des différents collaborateurs.
Pour une évolution plus importante, il peut être nécessaire de se réorienter vers des fonctions de gestion ou de poursuivre des études complémentaires dans le domaine de la santé.
Remerciements
Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à BENNANI Marouan (biologiste médical) pour sa relecture attentive de cet article et sa précieuse contribution.
Chez Réussis ton IFSI, nous nous engageons à proposer des contenus d’une fiabilité inégalée. En complément de l’expertise interne de notre équipe habituelle, nous valorisons l’apport de professionnels extérieurs qualifiés qui enrichissent nos articles de perspectives nouvelles et essentielles.
Sources
- Organisation mondiale de la Santé « Lignes directrices de l’OMS applicables aux prélèvements sanguins : meilleures pratiques en phlébotomie » modifié le 08/05/2013
- Lippi G, Chance JJ, Church S, Dazzi P, Fontana R, Giavarina D, et al. « Preanalytical quality improvement: from dream to reality » Clin Chem Lab Med 2011;49(7):1113-26.
- Haut Conseil de la santé publique « Guide de bonne exécution des analyses et démarche de qualité dans les laboratoires » 23/08/2001
- Légifrance « Arrêté du 26 novembre 1999 relatif à la bonne exécution des analyses de biologie médicale » dernière mise à jour des données de ce texte : 22 septembre 2022
- Université Paris Cité « Liste des abréviations autorisées » consulté le 11/07/2024
- Légifrance – « Loi n° 2013-442 du 30 mai 2013 portant réforme de la biologie médicale » 31/05/2013
- Laboratoire BIO-VSM « Présentation pour IDE libérales » consulté le 12/07/24
- Réseau Santé Qualité Risques des Hauts-de-France « L’identitovigilance » 22/09/2022
- Organisation mondiale de la Santé « Laboratory Stepwise Implementation tool » consulté le 12/07/2024
- COFRAC – Comité de section Santé Humaine. (2024). Évaluation de laboratoires de biologie médicale, qui feraient intervenir d’autres professionnels que le biologiste médical ou le technicien de laboratoire médical dans la phase pré-analytique. Direction Générale de l’Offre de Soins.