Le service de neurologie vasculaire, aussi appelé unité neuro-vasculaire (UNV), est spécialisé dans la prise en charge des patients présentant un accident vasculaire cérébral et/ou des pathologies associées.1.2.3.4.5.6 C’est donc une pathologie dont il est primordial de connaître les symptômes afin de pouvoir réaliser des traitements urgents réduisant les risques de dommages irréversibles sur le cerveau et donc des risques de séquelles physiques et psychologiques pour le patient. 

L’infirmier(e) en neurologie vasculaire joue un rôle crucial auprès du patient dans la phase aiguë de l’AVC, mais également pour prévenir les risques de récidive en travaillant en collaboration avec une équipe pluriprofessionnelle. La prise en charge d’un patient neurolésé nécessite des compétences diversifiées, allant de l’aspect relationnel à l’aspect technique. L’éducation thérapeutique joue également un rôle central dans ce processus.

Dans cet article, nous aborderons tout ce que vous devez savoir avant de débuter un stage en neurologie vasculaire, des pathologies rencontrées jusqu’aux compétences à valider.

infographie - stage infirmier en neurologie vasculaire

Typologie du lieu de stage et particularités du service de neurologie vasculaire

Le stage en neurologie vasculaire s’inscrit dans la typologie de soins de courte durée. En effet, le séjour moyen des patients dans ce service est d’environ 12 jours, avec une durée habituelle de 2 à 3 jours en unité de soins intensifs neurovasculaires.7

Le service de neurologie vasculaire, situé au sein de l’hôpital, peut être composé de plusieurs unités distinctes : une unité de soins intensifs, une unité conventionnelle de neurologie équipée de lits d’hospitalisation standard, ainsi qu’une unité mobile de soins. Des consultations post-AVC sont aussi organisées. Ce service reçoit des patients de tous âges, y compris des patients mineurs qui peuvent être accompagnés de leurs parents.  

L’unité de neurologie vasculaire accueille des urgences à toute heure. L’admission des patients peut se faire directement depuis leur domicile, suite à une régulation médicale initiée par un appel au centre 15.4 De plus, elle est également équipée pour accueillir des transferts inter-hospitaliers depuis n’importe quel autre service, dès lors qu’un patient présente un AVC. Ce besoin constant d’accès aux soins requiert une présence paramédicale ininterrompue. En conséquence, les infirmier(e)s du service travaillent en horaires décalés, incluant le jour, la nuit, en semaine, ainsi que les week-ends, tout au long de l’année.

Dans une unité de soins intensifs en neurologie vasculaire l’équipe paramédicale est généralement composée d’au moins un(e) infirmier(e) pour quatre lits ouverts. Selon les recommandations de l’Agence Régionale de Santé (ARS), il est préférable que l’unité dispose d’un lit de soins intensifs pour trois lits en unité conventionnelle.8 Un(e) infirmier(e) en neurologie vasculaire a en moyenne la responsabilité d’une douzaine de patients. 

Lexique en neurologie vasculaire

Chaque service médical a son propre jargon, composé d’une variété d’acronymes et de termes techniques spécifiques à la spécialité. 

Par exemple, en service de neurologie vasculaire, vous entendrez : 2.3.4.5.6.7

  • ACR : arrêt cardio-respiratoire 
  • AIT : accident ischémique transitoire
  • ATG : antalgique 
  • AVC : accident vasculaire cérébral 
  • BAV : bande à varice
  • BDL : bord de lit 
  • CVAO : Conscient Vigilant Adapté Orienté
  • DNID : diabète non insulino-dépendant 
  • DSM : déficit sensitivo-moteur
  • DTS : désorientation temporo-spatiale
  • EDTSA : écho-doppler tronc supra-aortique 
  • EEG : électroencéphalogramme
  • EN : échelle numérique 
  • EVA : échelle visuelle analogique
  • FA : fibrillation auriculaire
  • FEVG : fraction d’éjection ventricule gauche 
  • FIBRI : fibrinolyse
  • HCT : hypercholestérolémie 
  • HLH : hémianopsie latérale homonyme
  • HTA : hypertension artérielle
  • IRM : imagerie par résonance magnétique
  • NIHSS : NIH Stroke Scale
  • PEC : prise en charge
  • PF : paralysie faciale
  • RAD : retour à domicile
  • SIIPS : soins infirmiers individualisées à la personne soignée 
  • TC : trauma crânien
  • TDM : tomodensitométrie
  • THROMBEC : thrombectomie
  • TVC : thrombose veineuse cérébrale
  • TVP : thrombose veineuse profonde
  • UNV : unité neurologie vasculaire
  • USINV : unité soins intensifs neurologie vasculaire
  • VVST : Volume Viscosity Swallow Test 

Cette liste d’acronymes n’est pas exhaustive et vous aurez l’opportunité de vous familiariser avec elle pendant le stage. Si vous rencontrez des difficultés pour comprendre certains termes, n’hésitez pas à demander des explications aux professionnels de santé qui vous encadrent. 

infographie - Les deux types d'accidents vasculaires cérébraux

Pathologies rencontrées et facteurs de risque en neurologie vasculaire

L’unité neuro-vasculaire est une unité dédiée principalement à la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC). 2.3.4.5.6.7

Cependant, les patients peuvent aussi souffrir de : 2.3.4.5

  • Maladies démyélinisantes, notamment la sclérose en plaques.
  • Tumeurs cérébrales.
  • Maladie de Parkinson.
  • Neuropathies périphériques.
  • Polyradiculonévrite (Guillain Barré).
  • Sclérose latérale amyotrophique.
  • Troubles cognitifs et démences.
  • Épilepsie.
  • Dissections carotidiennes et vertébrales.
  • Migraine.
  • Thrombophlébite cérébrale.
  • Syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (SVCR).
  • Angiopathie amyloïde.

Les facteurs de risque courants de ces pathologies sont : 3.5

  • L’hypertension.
  • Certaines maladies cardiaques, dont les troubles du rythme.
  • Le diabète.
  • L’hypercholestérolémie.
  • Le tabagisme.
  • L’éthylisme. 
  • La sédentarité.
  • Le surpoids.
  • Les traitements hormonaux chez la femme.
  • L’âge avancé.
  • L’hérédité.

Il est essentiel que vous soyez informé(e) des facteurs de risque et des pathologies associées, afin de dispenser des conseils de qualité aux patients. Vous pourrez, par exemple, leur donner des recommandations pour les aider à diminuer leur taux de cholestérol avec des conseils diététiques, pour surveiller leur tension artérielle à domicile ou pour arrêter de fumer et/ou de consommer de l’alcool. Vous pourrez également réaliser des éducations thérapeutiques sur les traitements mis en place durant l’hospitalisation (notamment pour le cholestérol, le diabète et l’hypertension).

infographie - Les facteurs de risque de l'accident vasculaire cérébral

Spécificités du service de neurologie vasculaire 

Le service de neurologie vasculaire est marqué par plusieurs spécificités, centrées autour de la gestion des accidents vasculaires cérébraux (AVC). En tant que stagiaire dans ce service, vous serez initié(e) à la gestion urgente des patients souffrant d’AVC. Pour ce faire, vous pourrez interagir avec plusieurs services et équipes au cours de votre stage :

  • Une équipe mobile composée de médecins et d’infirmier(e)s. Cette équipe a pour mission d’assurer la gestion immédiate des patients présentant des symptômes d’AVC dès leur arrivée dans l’établissement de soins, ou dans les différents services si le patient est déjà hospitalisé. L’objectif est une prise en charge rapide pour diagnostiquer l’AVC et initier les traitements appropriés.
  • L’unité de soins intensifs de neurologie vasculaire. Cette unité assure une surveillance rapprochée du patient sur le plan neurologique ainsi que des paramètres vitaux (pouls, tension, température, fréquence respiratoire, saturation en oxygène, etc.) après les premiers soins.
  • Au-delà de l’hospitalisation, le service de neurologie vasculaire présente également une spécificité post-hospitalisation : la consultation post-AVC en équipe pluriprofessionnelle. Cette consultation permet d’évaluer les éventuelles répercussions de l’AVC sur le patient et son entourage, et d’organiser un accompagnement adapté.

Actes et soins effectués en neurologie vasculaire

Au cours de votre journée de travail en tant qu’infirmier(e) en neurologie vasculaire, vous serez amené(e) à effectuer de nombreux actes et soins, parmi lesquels on peut citer : 2.5

  • L’accompagnement psychologique du patient et de son entourage, notamment suite à l’annonce soudaine d’un diagnostic d’AVC pouvant avoir des conséquences graves.
  • L’administration et la surveillance des traitements oraux, intraveineux et intramusculaires.
  • L’éducation thérapeutique du patient.
  • La mise en place et la surveillance de cathéters veineux ou sous-cutanés.
  • La mise en place et la surveillance de l’oxygénothérapie.
  • La pose de holters ou de moniteurs cardiaques, et la surveillance des paramètres vitaux.
  • La pose et la surveillance de sondes naso-gastriques.
  • La pose et la surveillance de sondes urinaires permanentes ou de sondages évacuateurs.
  • La préparation et la mise en place de poches d’électrolytes, la manipulation de rampes et de seringues auto-pousseuses.
  • La réalisation d’électrocardiogrammes.
  • La surveillance et le dépistage des complications liées à l’alitement, telles que les escarres, la constipation, les thromboses veineuses profondes, etc.
  • La surveillance neurologique, en utilisant le score NIHSS et le score de Glasgow.
  • Le contrôle de la glycémie capillaire et la gestion de l’insulinothérapie.
  • Le maintien de l’hygiène de l’environnement du patient.
  • Les injections sous-cutanées.
  • Les pansements simples.
  • Les prélèvements sanguins et les gazométries artérielles.
  • Les prélèvements urinaires et l’interprétation de bandelettes urinaires.
  • Les soins d’hygiène et de confort, incluant l’aide à la toilette, les soins de bouche, etc.
  • Les soins palliatifs et de fin de vie.
  • Les tests de déglutition et le dépistage des fausses routes.

Vous trouverez, dans l’unité d’enseignement 4.4 de Réussis ton IFSI, des renseignements approfondis sur la méthode de chacun de ces soins.

Les traitements en neurologie vasculaire

En neurologie vasculaire, la gestion des urgences inclut des traitements spécifiques tels que la thrombectomie mécanique et la thrombolyse intraveineuse. Ces interventions de premier recours face à un accident vasculaire cérébral aigu nécessitent une collaboration étroite avec des neuroradiologues interventionnels pour la réalisation de la thrombectomie, ainsi qu’une formation spécifique pour l’administration de l’altéplase (Actilyse®), un médicament utilisé pour la fibrinolyse.

Au-delà de ces mesures d’urgence, la pharmacologie en neurologie vasculaire fait appel à divers médicaments, incluant : 5

  • Les antithrombotiques.
  • Les antihypertenseurs.
  • Les antidiabétiques.
  • Les hypocholestérolémiants.

Ces traitements jouent un rôle capital en neurologie vasculaire, contribuant à prévenir une récidive d’AVC, un risque que le patient court à hauteur de 30 à 43% dans les 5 ans suivant l’incident initial.7

Vous serez également amené(e) à travailler avec d’autres classes thérapeutiques telles que :

  • Les antibiotiques.
  • Les antalgiques de palier I, II ou III.
  • Les antiépileptiques.
  • Les antiarythmiques.

Toutes ces classes de médicaments sont abordées en détail dans l’unité d’enseignement 2.11, disponible sur la plateforme Réussis ton IFSI.

infographie - La thrombectomie cérébrale en cas d'accident vasculaire cérébral ischémique

Connaissances spécifiques en neurologie vasculaire 

L’exercice infirmier en neurologie vasculaire nécessite la maîtrise de certains prérequis, les soignants en neurologie vasculaire doivent connaître : 

La prise en charge aiguë des patients et les surveillances en lien :

  • Les surveillances après une anesthésie générale (dans le cas d’une procédure de thrombectomie).
  • Les signes d’une hémorragie (notamment dans le cas d’une fibrinolyse).

La prise en charge des complications de l’AVC : 9 

  • Complications sphinctériennes.
  • Conséquences liées à l’immobilisation / l’altération motrice.
  • Douleur.
  • Paralysie ou faiblesse musculaire.
  • Pneumopathie d’inhalation et dénutrition.
  • Problèmes cognitifs.
  • Problèmes d’équilibre et de coordination. 
  • Risque d’œdème cérébral.
  • Troubles de la parole et de la communication.
  • Troubles de la vision. 
  • Troubles émotionnels et psychologiques.

Objectifs de stage infirmier en neurologie vasculaire

En stage de neurologie vasculaire, vous pourrez acquérir et valider différentes compétences, en fonction de votre niveau et de vos objectifs.

Notre équipe a publié un article sur la rédaction de vos objectifs de stage : comment fixer ses objectifs de stage en soins infirmiers.

Voici une liste non exhaustive de compétences requises dans la structure d’accueil : 2.5

  • Accompagner le patient présentant des facteurs de risque dans la maîtrise de sa santé avec des conseils préventifs adaptés.
  • Accueillir le patient et son entourage en consultation post-AVC en équipe pluriprofessionnelle.
  • Apprendre les techniques de manutention des patients neurolésés.
  • Assurer des transmissions orales efficaces auprès des différents membres de l’équipe pluridisciplinaire.
  • Assurer une surveillance postopératoire efficace après une thrombectomie mécanique.
  • Comprendre les divers types d’accidents vasculaires cérébraux ainsi que les facteurs de risque associés.
  • Comprendre le vocabulaire spécifique à la neurologie.
  • Connaître les traitements anticoagulants / antiagrégants plaquettaires ainsi que leurs effets indésirables.
  • Concevoir et mettre en œuvre une éducation thérapeutique lors de la mise en place d’un traitement anticoagulant, antidiabétique, antihypertenseur, etc.
  • Coordonner les interventions de soins pour faciliter le retour à domicile dans les meilleures conditions possibles.
  • Être capable d’intervenir efficacement en situation d’urgence, par exemple en cas d’hypotension, de fausses routes, d’arrêt cardio-respiratoire, d’hypoglycémie, etc.
  • Être capable de détecter une aggravation ou une amélioration du bilan neurologique grâce à des outils spécifiques, tels que le score NIHSS ou le score de Glasgow.
  • Instaurer une communication verbale et non verbale appropriée avec un patient présentant un trouble de la parole et/ou des troubles de la compréhension.
  • Maîtriser les traitements d’urgence de l’AVC (thrombectomie mécanique et fibrinolyse intraveineuse) et connaître leurs risques.
  • Observer, participer et réaliser une pose de cathéter intraveineux en respectant les règles d’hygiène et de sécurité.
  • Réaliser des soins d’hygiène et de confort auprès d’un patient présentant un déficit sensitivo-moteur.
  • Recueillir et évaluer les besoins de santé d’un patient hémiplégique suite à un AVC, et prévenir les complications liées à une immobilisation prolongée.
  • Savoir adapter l’installation d’un patient présentant un déficit moteur ou un trouble de la vision.
  • Savoir évaluer les troubles de la déglutition et mettre en place une alimentation adaptée.

Professionnels rencontrés en neurologie vasculaire

Ceci dépend de l’établissement dans lequel vous serez en stage, mais, en général, vous rencontrerez dans le service : 2.5

  • Des neurologues.
  • Des internes.
  • Des externes.
  • Des infirmier(e)s.
  • Des aides-soignant(e)s 
  • Un cadre de santé.

Vous travaillerez en fonction du patient et de ses besoins en étroite collaboration avec : 

  • Des kinésithérapeutes.
  • Des orthophonistes.
  • Des diététiciennes.
  • Des psychologues.
  • Une équipe d’addictologie.
  • Une assistante sociale.
  • Un(e) ergothérapeute.

Le patient devra effectuer plusieurs examens, il rencontrera plusieurs professionnels de santé durant l’hospitalisation tels que : 

  • Des manipulateurs en électroradiologie médicale.
  • Des neuroradiologues.
  • Des ophtalmologues. 
  • Des cardiologues. 
  • Des chirurgiens vasculaires.
  • Des anesthésistes réanimateurs.

Témoignage d’une infirmière en neurologie vasculaire

Dans le cadre de notre série « Guides de stages infirmiers », nous tenons à ce que chaque article soit rédigé par un infirmier expérimenté qui exerce dans le lieu de stage concerné. Pour ce guide du stage infirmier en neurologie vasculaire, nous avons eu la chance de collaborer avec Adeline, une infirmière aguerrie exerçant dans ce service.

Dans le cadre de la rédaction de cet article, Adeline a non seulement contribué par son expertise, mais a généreusement accepté de partager son expérience personnelle en neurologie vasculaire, ainsi que ses précieuses recommandations pour les étudiant(e)s sur le point de débuter un stage dans ce service : 

Pourquoi as-tu choisi de travailler en neurologie vasculaire ?

Le cerveau est un organe remarquable, capable de se réadapter, de se rééduquer, de réguler les autres organes… Mais il peut aussi être la source de dommages considérables lorsqu’il est atteint. J’ai choisi le service de neurologie vasculaire en raison de sa spécialisation, un domaine où je peux pratiquer une variété de soins, tant techniques que relationnels, tout en continuant à enrichir mes connaissances.

Qu’est-ce qui te plaît le plus en neurologie vasculaire ?

Travailler dans le service de neurologie vasculaire est très enrichissant. En tant qu’infirmier(e)s dans ce domaine, nous endossons plusieurs rôles et sommes confrontés à une multitude de situations. J’ai découvert le travail dans l’urgence et l’adrénaline lorsque je suis appelée sur une alerte AVC. On dit souvent  “Time is brain” car chaque minute compte et il est vraiment très gratifiant de pouvoir se dire que je contribue à la prise en charge rapide du patient et donc que nous faisons notre maximum en équipe pour éviter des séquelles ou le décès du patient.  L’unité conventionnelle, bien que plus calme, n’en demeure pas moins essentielle. J’y accompagne des patients de tous âges, qui doivent apprendre à vivre avec des séquelles variées, comme un déficit moteur, un trouble de la vision ou un trouble de la parole. Chaque AVC est unique, tout comme chaque patient, avec leurs symptômes spécifiques et leurs histoires de vie. Cela nécessite une adaptation constante de notre pratique, de notre façon de communiquer et des soins. De plus, il est souvent nécessaire d’accompagner les proches, qui jouent un rôle crucial dans le processus de rétablissement du patient, dont la vie a été bouleversée par l’AVC. Et quel bonheur de revoir ces patients six mois plus tard lors d’une consultation post-AVC. Il est émouvant de voir ces personnes marcher de nouveau après avoir été immobilisées, de les écouter se confier sur les six mois qu’ils viennent de traverser ou même de les entendre nous dire qu’ils ne comprennent pas l’intérêt de la consultation, car ils se sentent parfaitement bien depuis leur sortie de l’hôpital. Ces moments font partie des récompenses précieuses de notre métier.

Quels conseils donnerais-tu à un(e) étudiant(e) sur le point de commencer un stage en neuro-vasculaire ? 

En tant qu’étudiant(e) s’apprêtant à entamer un stage en neurologie vasculaire, il est essentiel de faire preuve d’une grande adaptabilité dans la prise en charge des patients. Cela concerne votre façon de communiquer, d’effectuer les soins et de personnaliser l’approche en fonction des symptômes spécifiques du patient. Pour réussir votre stage, il est primordial d’acquérir une connaissance approfondie de la pathologie des AVC et des facteurs de risque, car les liens se feront plus rapidement et il sera donc plus facile de comprendre pourquoi nous réalisons tel ou tel soin. Saisissez chaque opportunité de découvrir le plus grand nombre possible d’examens diagnostiques et de procédures techniques. C’est le moment idéal pour acquérir des compétences pratiques et enrichir votre expérience clinique. Enfin, n’oubliez pas de vous concentrer également sur l’éducation thérapeutique et l’accompagnement des patients. C’est une partie essentielle de notre rôle en tant qu’infirmier(e)s. Prenez le temps d’explorer comment vous pouvez aider les patients ayant un ou plusieurs facteurs de risque à comprendre leur situation et à gérer efficacement leur santé. Rappelez-vous que chaque stage est une occasion unique d’apprendre et de grandir professionnellement. 

Devenir infirmier(e) en neurologie vasculaire

Être infirmier(e) en neurologie vasculaire est très enrichissant. Vous approfondirez votre compréhension de l’accident vasculaire cérébral (AVC), une pathologie que vous pourriez rencontrer dans n’importe quel service de santé, voire dans la vie quotidienne. Connaître les symptômes et contribuer à un diagnostic rapide améliore nettement les chances de survie du patient et minimise le risque de handicap sévère.

Bien que l’AVC soit la pathologie principale, vous vous occuperez aussi de patients ayant des antécédents et divers facteurs de risque, ce qui vous aidera à mieux comprendre d’autres pathologies, telles que l’hypertension, le diabète, l’apnée du sommeil, etc.

Le service de neurologie vasculaire offre une variété de soins techniques, permettant de développer votre dextérité. Si le temps le permet, vous pouvez également explorer divers examens diagnostiques comme la ponction lombaire, le scanner multimodal, l’IRM, l’échographie cardiaque, l’EEG, etc.

Il est essentiel de faire preuve d’empathie et d’écoute envers le patient et son entourage. L’AVC est une pathologie brutale qui peut avoir des répercussions majeures sur la vie du patient, y compris des déficits physiques (troubles moteurs, troubles de la vision, etc.), des problèmes de communication (aphasie/dysarthrie, troubles de la compréhension, etc.) et des impacts psychologiques (angoisse de la récidive, longue hospitalisation, modification de l’image corporelle, perte d’autonomie, etc.). Dans ce contexte, vous devenez un soutien indispensable pour le patient et son entourage, collaborant avec divers professionnels de santé pour aider le patient à accepter son diagnostic et à naviguer vers une rééducation ou un retour à domicile dans les meilleures conditions possibles.

La profession offre également des perspectives d’évolution, notamment par le biais du Diplôme Inter-Universitaire (DIU) en pathologie neuro-vasculaire.10 Cette formation vous permet d’approfondir vos connaissances, vous offre la possibilité d’effectuer des stages dans d’autres établissements liés à cette pathologie et vous donne l’opportunité de réaliser un mémoire qui peut devenir un projet de service. Vous pourriez également envisager d’autres formations de Diplômes Universitaires utiles au quotidien, telles que les DU « douleurs » ou « éducation thérapeutique ». Certains services de neurologie emploient des infirmières de pratique avancée (IPA).

Sources

  1. Institut national de la santé et de la recherche médicale –  « L’accident vasculaire cérébral est la première cause de handicap acquis de l’adulte » – 13/06/2017
  2. Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph « Guide d’élaboration livret « accueil et ressources » du terrain de stage » – service de neurologie neurovasculaire – 02/05/2010
  3. Centre hospitalier universitaire de Nantes « Neurologie – unité neurovasculaire (UNV) » – 27/01/2021
  4. Centre hospitalier universitaire de Bordeaux  « La neurologie et l’unité neuro-vasculaire face aux AVC » – 07/2022
  5. Centre hospitalier universitaire de ROUEN « Livret d’accueil et d’encadrement des étudiants en soins infirmiers – Neurologie vasculaire » 2021
  6. Agence Régionale de Santé Ile-de-France « Cahier des charges des unités Neuro-Vasculaires » – version 2013
  7. Haute Autorité de Santé « Prise en charge initiale de l’accident vasculaire cérébral (AVC) » – 11/2015
  8. Légifrance « Décret n°2022-694 du 26 Avril 2022 – Art.D1624-30-3 » – 26/04/2022
  9. Réussis ton IFSI « L’accident vasculaire cérébral » [Cours appartenant à l’U.E. 2.8, Semestre 3], 2023
  10. Société française neurovasculaire « DIU de Formation Théorique et Pratique en Pathologie Neuro-Vasculaire » – 2022