La Journée de l’asthme est un événement annuel dont l’objectif est de sensibiliser le public à cette maladie. Elle permet de mieux le comprendre et de promouvoir sa prise en charge.
L’asthme est une maladie chronique qui affecte les bronches et peut rendre la respiration difficile.
Dans cet article, vous trouverez des informations sur les causes et les facteurs de risque de l’asthme, le diagnostic et les traitements disponibles. Vous pourrez également profiter de conseils pour mieux vivre avec l’asthme au quotidien.
Chiffres-clés
- 15% à 20% de l’asthme adulte est d’origine professionnelle.1
- 1 000 à 1 500 décès de crises d’asthme par an en France.
- Concerne 5 % des adultes et 10 % des enfants dans la population mondiale.
- 200 millions d’asthmatiques dans le monde.2
- 4 millions de personnes asthmatiques en France en 20213
Définition et physiopathologie
L’asthme est une maladie chronique, affectant les bronches et se manifestant pour la première fois le plus souvent chez les enfants.4
Normalement, les bronches sont dilatées, ce qui permet le passage d’un flux d’air normal. Une personne asthmatique souffre d’une inflammation bronchique permanente. L’exposition à certains facteurs déclenchants entraîne une inflammation excessive, c’est-à-dire une crise d’asthme.
Cette inflammation provoque la contraction des muscles autour des bronches, une inflammation de la muqueuse bronchique et une augmentation de production de mucus, ce qui rend la respiration difficile.1
Causes et facteurs de risque
L’asthme est causé par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux.3
Facteurs déclenchants 6
- Allergènes : Les allergènes inhalés, tels que les pollens et les acariens, peuvent provoquer une crise d’asthme. Le mécanisme consiste en une réponse inadaptée du système immunitaire face à des substances normalement inoffensives.
- Infections : Il s’agit généralement d’infections respiratoires virales. La bronchite est une inflammation de la trachée et des voies respiratoires. La pneumonie, quant à elle, correspond à une infection des alvéoles et des tissus environnants.
- Agents irritants :
- le tabac,
- la marijuana,
- la cocaïne,
- les parfums,
- certains produits ménagers,
- la pollution atmosphérique,
- l’air froid,
- le reflux gastro-œsophagien, qui peut entraîner des acides gastriques dans les voies respiratoires.
- Effort physique (asthme d’effort) : certaines personnes souffrent de crises d’asthme d’effort.
- Aspirine : L’aspirine peut déclencher des crises d’asthme.
Signes et symptômes
Quels sont les symptômes ?7
- Gêne respiratoire.
- Dyspnée expiratoire sifflante.
- Oppression thoracique.
- Toux sèche isolée.
- Sensation d’étouffement.
- Agitation, anxiété.
- Symptômes paroxystiques, se manifestant habituellement la nuit ou au réveil.
Quand s’inquiéter ?
- La personne est essoufflée en parlant.
- Elle est assise, penchée vers l’avant.
- Elle est agitée.
- Elle respire vite (plus de 30 cycles respiratoires par minute).
- Elle souffre de tachycardie (fréquence cardiaque supérieure à 120 battements par minute).
- Elle utilise ses muscles diaphragmatiques pour respirer.
Diagnostic
Si vous souffrez des symptômes évoqués précédemment, il est recommandé de consulter un médecin. Le diagnostic de l’asthme repose sur une évaluation médicale après interrogatoire et analyse d’examens complémentaires. Ces examens ont valeur de diagnostic, et permettent aussi le suivi de l’évolution de la maladie, pour une adaptation thérapeutique optimale.
- Biologie : prélèvement sanguin pour analyser la réponse inflammatoire et l’échange gazeux. (NFS et GDS)
- Imagerie et examens :
- Spirométrie ou exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) : mesure la quantité d’air expiré en une seconde.
- Débit expiratoire de pointe (DEP) ou peak flow (similaire à l’EFR, utilisé comme examen d’urgence ou pour une utilisation à domicile).
- Radiographie du thorax : écarte les diagnostics différentiels.
- Tests de provocation bronchique : on mesure la variabilité du calibre bronchique en administrant un produit qui ferme les bronches et un produit qui les dilate.
- Tests allergologiques : les asthmatiques ne sont pas nécessairement allergiques. Ces tests font partie des éléments qui aident, potentiellement, à poser le diagnostic, mais qui ne sont pas suffisants.
Complications
- Infections.
- Pneumothorax et pneumomédiastin.
- Insuffisance respiratoire chronique.
- Crise d’asthme aiguë grave.
- Effets secondaires des traitements.
Traitements et prévention
Traitements
Une association de médicaments peut être utilisée pour prévenir et traiter l’asthme chez l’adulte ou l’enfant. Il peut s’agir d’un traitement de secours pour une crise d’asthme, ou d’un traitement d’entretien pour prévenir les crises. La plupart des médicaments d’entretien sont également utilisés en cas de crise, mais à doses plus élevées ou sous des formes différentes. Le traitement repose généralement sur deux classes de médicaments.
Les anti-inflammatoires, comme les corticoïdes et les antileucotriènes, sont utilisés pour réduire l’inflammation qui cause le rétrécissement des voies respiratoires.
- Exemples de corticoïdes : Inhalés : BECOTIDE®, PULMICORT®. Per os : CORTANCYL®, SOLUPRED®.
- Exemple d’antileucotriène per os : SINGULAIR®.
Les bronchodilatateurs permettent aux voies respiratoires de se dilater, comme les médicaments bêta-adrénergiques et les anticholinergiques. En effet, l’asthme est principalement caractérisé par le rétrécissement des voies respiratoires. Les traitements peuvent agir sur deux types de récepteurs :
- Les récepteurs bêta-adrénergiques sont sensibles à des substances chimiques comme l’adrénaline. L’adrénaline provoque une relaxation musculaire, ouvrant ainsi les voies respiratoires.
- Les récepteurs cholinergiques, qui réagissent à l’acétylcholine et provoquent une contraction musculaire, rétrécissant les voies respiratoires et diminuant le débit d’air.6
- Exemple d’anticholinergique : Ipratropium (ATROVENT®).
- Exemples de bêta-2-mimétiques : De courte durée : Ventoline® (salbutamol), Bricanyl® (terbutaline). De longue durée : salmétérol, formotérol.
Suivi
Classement de la sévérité : intermittente, persistante légère, persistante modérée ou persistante sévère.
- Asthme intermittent lorsque les symptômes apparaissent deux jours ou moins par semaine et n’interfèrent pas avec les activités de la vie quotidienne.
- Asthme persistant léger lorsque les symptômes apparaissent plus de deux fois par semaine, mais ne limitent que légèrement les activités.
- Asthme persistant modéré lorsque les symptômes apparaissent tous les jours et limitent certaines activités.
- Asthme persistant grave lorsque les symptômes sont présents toute la journée et interfèrent avec les activités.
Il est important de noter que la sévérité de l’asthme ne permet pas de prédire la gravité d’une crise.5
Conseils et rôle IDE
Prévention des crises d’asthme7
- Prendre les traitements adéquats et suivre les modalités de prise.
D’abord les bronchodilatateurs, puis les corticoïdes, se rincer la bouche pour éviter les mycoses buccales et la raucité de la voix. - Adapter son mode de vie, limiter les facteurs de risque (allergies, tabac, pollution…).
- Pratiquer une activité sportive.
- Faire l’objet d’un suivi médical régulier en fonction de la sévérité de la pathologie.
- Bénéficier d’une prise en charge et d’une orientation dans les écoles de l’asthme.
- Utiliser le débitmètre expiratoire de pointe pour surveiller l’évolution de l’asthme à domicile.
Sources
- L’Assurance Maladie : « Comprendre l’asthme de l’adulte » – 06/01/22.
- VIDAL : « Asthme » 06/10/22.
- Collège des Enseignants d’Allergologie “Hypersensibilité et allergies respiratoires chez l’adulte. Asthme , rhinite” – 2021.
- Santé publique : « Maladies et infections respiratoires : l’asthme » – Mis à jour le 20/10/2022.
- Réussis ton IFSI « Fonction respiratoire » [Cours appartenant à l’U.E. 2.2, Semestre 1] – 2023.
- MSD Manuals : Victor E. Ortega , MD, PhD, Mayo Clinic Arizona; Manuel Izquierdo , DO, Wake Forest Baptist Health – « Asthme » – Mis à jour en mars 2022.
- Réussis ton IFSI « Asthme » [Cours appartenant à l’U.E. 2.8, Semestre 3] – 2023.